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Citations de Paul Fournel (279)


Un matin où le cours de littérature à la fac s'annonçait particulièrement prometteur, je décidai de sécher pour écrire. Il me semblait que le temps de l'écriture devait être volé à quelque chose d'essentiel; pour que l'important soit plus important que l'important. -Mon- texte devait batailler avec Bataille, rien que ça.(p. 35)
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Au bistrot, tout va bien. La tasse à café est petite et l'espace vital moins mesuré. La luminosité est parfaite, le brouhaha ambiant se gomme facilement, on peut passer aux choses sérieuses. Prendre des notes sur une liseuse est un drame. Je déteste cela. Je peux tout faire à l'aide de mon clavier, mais rien ne me convient. Ce que j'aime dans les notes marginales, c'est l'écart qu'il existe entre le texte et elles. Je les note au crayon, hâtivement tracées, elles sont le contraire du texte lui-même. Elles ne le contraignent en aucune façon, elles ne rivalisent pas avec lui, elles ne lui ressemblent en rien. Elles dialoguent avec l'auteur plus qu'avec l'auteur lui-même. Là, ces notes bétonnées me font peur, elles sonnent comme des oukases. Je voudrais écrire directement sur la liseuse avec mon crayon d'ardoise.

P. 76
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Les livres forment maintenant un rempart sur le bord de ma table. Le carton où ils retourneront lorsqu’ils seront lus est posé sur le parquet. Je suis enfin derrière une muraille de livres. Chaque jour je me suis dit : il faut que tu lises ça. Si j’avais le temps je lirais ça. Quand je pense que je n’ai toujours pas lu ça. Ils ont de la chance ceux qui peuvent lire en liberté. Si seulement j’avais lu ça, je serais un bien meilleur lecteur…
Maintenant ils sont là, devant moi. Les Belle du seigneur, Les Tiers livre, Les Bûcher des vanités, les Bardanes par exemple, Les coup de dé, les Trente et un au cube, les Habits noirs, les Tours du jour en quatre-vingts mondes, les poèmes en langage enfançon du capitaine Papillon
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Aux origines-

Dix fois, vingt fois, cent fois peut-être tu m'as demandé de te raconter notre premier regard. Notre amour s'est construit sur ce premier récit, sur l'histoire de nos origines. (...) "Raconte-moi". Souvent, tu affirmes que tu m'as regardé longuement, en douce, avant que je ne pose les yeux sur toi.

Tu étais déjà à moi ", me dis-tu. (p. 70)
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Tellement d'un bloc

Je te désire d'un désir qui dure et qui est parfois douloureux dans le temps qui passe.
Je garde l'impression que faire l'amour avec toi, c'est, pour un bref instant, parvenir à te rassembler, réussir à mettre ensemble des images, des odeurs, résoudre quelques paradoxes. (p.74)
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Amour pivoine

Partout je cherche ce qui prolonge ton image. Regarder un buisson, le soir, Est-ce encore te regarder ? Regarder la mouette, Est-ce encore te voir toi ? (p.183)
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- Nous avons vidé les livres de ce qu’il y avait dedans pour en vendre davantage et nous n’en vendons plu. Tout est de notre faute.
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Je prendrai les briques sans ordre ni préméditation, la lecture viendra selon son propre hasard et je sais que l'ordre sera le bon. Laissés en liberté, les livres ne se trompent guère.
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Lorsque j'aurai terminé la lecture du dernier mot de la dernière phrase du dernier livre, je tournerai la dernière page et je déciderai seul si la vie devant moi vaut encore la peine d'être lue.
(fin)
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Je veux rester encore une minute, couché sur le bureau, juste une minute, le nez dans le manuscrit pour renifler une dernière fois, tant il est vrai qu'une page bien sentie est une page déjà lue. ( p15)
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La littérature n'est pas un a priori qu'on met dans le texte, elle est une oeuvre collective a posteriori extrêmement complexe.
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- Imagine, lui dis-je, que je veuille te prêter un livre. Si je donne ma liseuse, non seulement je n'aurai plus rien à lire moi-même, mais, te connaissant, je crains que tu n'en lises un autre parmi ceux qui sont à l'intérieur. Que faire ?
- La solution est simple, tu m'offres une liseuse (ce qui, par parenthèse devrait depuis longtemps être fait) et, grâce à la technique dent bleue, tu fais glisser le livre que tu veux me prêter de ta liseuse à la mienne. C'est doux, c'est fluide et, je dois dire, assez sexy.
- Qui ? La manœuvre ou moi ?
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Tu t'inquiètes de ne pas savoir reconnaître la littérature dans les manuscrits que tu lis. Tu as peur de ne pas avoir assez de culture, peur de ne pas connaître tous les grands textes, tous les grands mouvements, peur de passer à côté de l'essentiel, de rater la perle rare. Toutes ces peurs sont inévitables et elles t'accompagneront toute ta vie... Ce qui doit te rassurer, c'est que tu n'es pas la gardienne de la littérature. Les auteurs eux-mêmes n'en sont pas les gardiens. La littérature n'est pas un a priori qu'on met dans le texte, elle est une oeuvre collective a posteriori extrêmement complexe... La littérature ne cesse de modifier son champ et ses formes...
Lire, bien sûr. tout le temps. Et puis aimer très fort. Si tu aimes très fort le texte que tu publies, il a déjà fait un pas vers sa première éternité.
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_"Oui, et c'est pour cette raison que je voudrais des réponses à mes questions.
_J'ai gardé ta liste, là dans mon tiroir. Pour l'essentiel, elles n'appellent pas de réponse. Elles sont efficaces en tant que questions. On avance plus par questions que par réponses."
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"Quand un auteur a du succès, tout le monde souhaite qu'il refasse le même livre. Les lecteurs, les marchands, l'éditeur [...], il n'y a guère que l'auteur qui hésite parfois. Editer une oeuvre est une autre chose qu'éditer un collier de livres en forme de perles. Une oeuvre a ses temps faibles, ses mystères qui s'éclaircissent au fil des textes, ses enfoncements qui peuvent être définitifs. Elle peut aussi s'arrêtes. ¨Pourtant, certains auteurs trouvent le moyen d'écrire toujours le même livre et de faire pourtant une oeuvre."
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_"Il faut qu'ils fassent des conneries. L'essentiel est qu'au milieu des mauvaises herbes poussent quelques petites fleurs bleues."
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Je demandais, amusé, à un Egyptien comment les belles "Arabes" ( c'est ainsi que l'on nomme les Saoudiennes en Egypte ) voilées de noir s'y prenaient pour faire connaître leur intérêt aux hommes.
-"Elles font des exercices de cils", me répondit-il.
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"C'est vrai, dit-il. Je suis médecin moi aussi et je sais que la médecine moderne parle anglais, mais mes malades, ils ont mal en arabe, et si je les soigne en anglais ils ne guérissent pas.
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Les Egyptiens donnent volontiers le chemin, surtout lorsqu'ils ne le connaissent pas . Ils ne voudraient vous désobliger pour rien au monde et surtout pas paraître ignorants.
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J'ai décidé que ce week-end serait sans lecture. La liseuse est restée noire au centre de mon bureau et je n'ai pris aucun manuscrit. Je veux me reposer les yeux et rêvasser méthodiquement. Je n'ai pas pris non plus la liste des premiers projets d'« Au coin du bois ». Je ne suis personne aujourd'hui et je promène mon corps le long des sentiers comme un chien familier au bout d'une laisse. Parfois, je tire dessus pour accélérer le pas ou reprendre le droit chemin. La campagne ressemble terriblement à la campagne, il y a des feuilles aux arbres, de l'herbe dans les prés et une épaisse tartine d'ennui vert posée à même le sol. Je marche d'un pas calibré en fléchissant légèrement le genou à chaque foulée comme l'idée ne me viendrait jamais de le faire en ville. J'aurais bien trop peur de ressembler à Groucho Marx. Je m'étais promis d'aller jusqu'au ruisseau qui coule au fond du vallon, accrochant aux herbes des haillons d'argent, mais je ne m'en sens plus le courage. La tentation est grande d'emprunter la coursière en direction du village.
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