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Critiques de Patrick Prugne (285)
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Tomahawk

Tomahawk raconte la traque d’un ours par un homme dans une forêt luxuriante en suivant la rivière, pour venger sa mère, décédée alors qu’il était encore enfant.



Ce roman graphique s’inscrit dans le contexte de la guerre de Sept Ans, outre Atlantique, entre les troupes françaises et britanniques, avec l’aide pour chaque camp de tribus autochtones, dans les jours qui ont précédé la bataille de Fort Carillon en 1758, gagnée par la France avant que le fort ne soit pris un an plus tard par les britanniques.



Le graphisme est très réussi tant pour les animaux, les portraits, la vie sauvage. Inclure une traque personnelle dans les mouvements historiques des troupes est un scénario qui permet de se sentir plus proche des personnages. Ces deux points constituent, à mon sens, les atouts de ce roman graphique.



Mon regret se situe en revanche sur le peu de développements et d’explications sur l’Histoire : j’aime dans ce type de BD qui place les protagonistes dans un épisode historique que l’œuvre me permette de mieux appréhender la période.



Tel n’est pas forcément le cas ici, car la petite histoire a peut-être un peu trop pris le pas sur la grande Histoire. Si en revanche, vous cherchez une belle bande dessinée d’aventure, Tomahawk devrait beaucoup vous plaire !



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Vanikoro

Vanikoro raconte la fin du voyage de Lapérouse dans le pacifique, on est en 1788, l’Astrolabe et la Boussole échouent sur un île du pacifique habitée par un peuple hostile et dangereux. Le récit est très documenté, Patrick Prugne brode intelligemment à partir des quelques bribes d'éléments historiques, il en résulte une histoire prenante, angoissante, avec une ambiance lourde, un thriller exotique, servi par son talent d’aquarelliste. Les histoires d'explorateurs ou d’aventurier marins m’émerveillent toujours, celle-ci n’est pas en, reste, le travail graphique de Patrick Prugne est de très grande qualité.

On pourrait pourtant parfois lui reprocher son attachement au classicisme de la bande dessinée, le récit reste linéaire, et la mise en page mériterait quelques ponctuations plus fortes pour nous permettre de reprendre notre souffle ou nous imprégner encore plus : une seule grande illustration pleine page, je reste un peu sur ma faim, et certains éléments du dossier final, ébauches ou documentation technique, auraient pu se retrouver directement dans le récit. Mais ça, je sais que ce sont mes goûts personnels. C’est une excellent bande dessinée que je conseille à tous ceux qui aiment la mer et/ou les aquarelle… et aux autres aussi.
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Pawnee

Ce roman graphique est la suite de Frenchman, et l'on retrouve Alban Louis et Angèle, huit ans après l'arrivée en Amérique de Louis qui a fait le serment de ramener Alban à sa soeur.

En 1811, on peut parler du début des guerres indiennes, avec son cortège de massacres, vengeances et représailles, prélude à la disparition progressive des populations amérindiennes. C'est le scénario des westerns de notre enfance, avec le fort, les colons, les chasseurs de prime, les chariots bâchés, les scalps et les tomahawks. C'est toutefois largement moins binaire, car l'auteur montre les interpénétrations culturelles, et la complexité des choses . Les Pawnees n'étaient pas particulièrement amis avec les Sioux, ni avec les Comanches, par exemple.

Patrick Prugne dans ses somptueux dessins rend compte de l'immensité de ce pays, théâtre de cette aventure extraordinaire. A la fin, son habituel carnet de croquis témoigne des recherches minutieuses qu'il a effectuées sur les costumes et coiffes indiennes, ainsi que sur l'élaboration de la page de couverture.

Une fin surprenante quant au destin de nos héros et légèrement en suspend comme si nous pouvions attendre une suite. C'est toujours un vrai régal visuel, couplé à un scénario de thriller.





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Pocahontas

Printemps 1607, trois navires anglais débarquent au nouveau monde pour fonder la colonie de Jamestown. Les terres qu'ils s'approprient sont celles du peuple Powhatan qui voient d'un oeil méfiant l'arrivée de ces blancs peu respectueux.



L'histoire de Pocahontas et de John Smith est unanimement connue, certainement grâce au succès du dessin animé. La légende se mêle aux faits historiques, fortement enjolivé par son principal rapporteur : John Smith en personne, puis modifié pour transcender une histoire d'amour qui ne devait pas en être vraiment une.

Quoiqu'il en soit Patrick Prigne nous livre son interprétation toute en délicatesse. La méfiance, les dissensions et les tentatives de rapprochement qui avortent entre les deux nations, sont parfaitement rendues.

L'atout majeur, comme toujours avec les BD de Prugne surtout dès qu'il s'agit des amérindiens, c'est son talent pour les aquarelles. C'est vraiment très beau à regarder et il en ressort toujours beaucoup d'émotions. Ses tableaux de nature respirent une sérénité qui donne envie d'évasion.
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Canoë Bay

Canoë Bay c'est l'histoire du jeune Jack orphelin, qui se retrouve dans le conflit entre britanniques et français dans la nouvelle colonie d'Acadie où, sous la protection d'un pirate et accompagnés d'autres gamins, ils partent à la recherche d'un trésor dans les zones reculées de la province; c'est un plaisir d'y côtoyer pirates, militaires britanniques, algonquins, paysages d'hiver et animaux de tout poils....

Ce sont également des planches magnifiques, les dessins de Patrick Prugne sont d'une grande beauté, chaque page à son camaïeu de couleurs qui témoignent du très grand soin apporté à l'esthétique et à la fin un carnet regroupant quelques planches et beaucoup de travaux préparatoires qui renseignent sur les recherches sur les expressions et les mouvements des personnages. Une vrai réussite.
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Pocahontas

Pour moi, "Pocahontas" a d'abord été l'un de mes Disney préférés, une histoire d'une beauté farouche et absolue dont l'issue que je trouvais alors (et que je trouve toujours) si triste me brisait le cœur.

En 1995, j'avais sept ans et je ne savais pas encore que les histoires d'amour pouvaient mal se finir, même dans la fiction. Surtout dans la fiction. Et chez l'oncle Walt encore moins.

Une histoire plus grave, plus profonde que ce dont j'avais l'habitude avec mes châteaux et mes princesses, mes princes ensorcelés et mes méchants gavés de magie jusqu'au sang mais servie par juste ce qu'il faut de féérie et de chansons, de personnages attachants et charismatiques pour me faire rêver.

Et puis, puisque Peter Pan n'est jamais venu me chercher et me demander de remplacer Wendy au poste de conteuse du Pays Imaginaire, j'ai grandi et j'ai appris ce que fut l'arrivée des colons au Nouveau Monde pour les amérindiens et dans le lots de ce savoir, j'ai bien dû me faire à l'idée que "Pocahontas" sauce Disney n'était qu'un joli conte, un récit édulcoré, un rêve, un fantasme fragile et coloré, que personne n'avais su peindre en mille couleurs l'air du vent et qu'il y avait eu plus de sang versé que d'amour dans les colonies d'alors.

C'est Terrence Malick qui s'est substitué à Walt Disney dans mon cœur et, adolescente, j'ai adoré "Le Nouveau Monde" visionné un certain nombre de fois... Devant la caméra contemplative mais pourtant extrêmement lyrique du réalisateur, la véritable Pocahontas semblait reprendre vie et son véritable destin lui était enfin partiellement rendu, triste à pleurer.

C'est grâce à ces deux films que je me suis prise d'affection pour cette histoire dans l'Histoire, pour la figure de Pocahontas.

Ne pas avoir brûlé d'amour pour John Smith ne la rend pas moins fascinante, au contraire et son départ pour l'Angleterre confère à cette figure historique la force d'un personnage de roman.



Quand j'ai vu "Pocahontas" de Patrick Prugne trôner en tête de gondole de ma librairie, j'ai su que je le lirais et puis, j'ai la chance d'avoir un amoureux qui sait exactement ce que je voudrais lire quoiqu'il en dise et qui a déposé pour moi "Pocahontas" au pied du sapin de Noël encore tout enluminé de lumières et de décorations. Oui, il est parfait, je sais.



J'avais déjà été happée par la couverture de l'ouvrage à la librairie, par ce paysage enneigé, ces couleurs lumineuses, ces traits à la fois doux et très précis... Lorsque j'ai pu enfin ouvrir le livre, j'en ai eu le souffle coupé tant l'esthétisme qui s'y déploie se démarque par sa beauté, son souffle grandiose, sa délicatesse... On se croirait dans cette Amérique encore sauvage et inexplorée que raconte si bien Emmanuelle Pirotte dans "Loup et les Hommes", que ressuscite avec talent Terrence Malick... Ce ne sont pas illustrations qui s'offrent à nous au gré de la lecture: ce sont des tableaux et ils subjuguent indubitablement. Patrick Prugne use de l'aquarelle, de ses couleurs et de la lumière surtout en virtuose...

"Pocahontas" est immersif, dépaysant, réaliste et beau surtout. Cela fait du bien!



Après l'émerveillement vient la lecture, l'histoire. C'est là que le bât blesse (un peu, rien qu'un peu) et si la forme de l'ouvrage est une réussite pleine et entière qui flirte avec l'œuvre d'art, l'intrigue, elle, est un peu plus faible, sans que cela ne nuise toutefois au plaisir de la lecture.



Patrick Prugne nous livre donc "sa" version du mythe de Pocahontas et si on peut lire en couverture "inspiré de la véritable histoire", force est de constater qu'elle sacrifie à la légende en vieillissant Pocahontas de quelques années par rapport à son modèle historique et en lui prêtant une idylle avec John Smith. Pourquoi pas..? Après tout, je l'aime cette histoire...

Ce qui est peut-être légèrement plus décevant, c'est l'aspect trompeur que peut revêtir l'ouvrage dont le titre laisse à penser qu'il se concentrera exclusivement sur Pocahontas alors qu'il traite plus des relations entre les colons et les Powhatans, l'histoire de la jeune fille en constituant un des arcs narratifs. Cela m'a surprise au début mais je me suis ensuite laissée happée par le projet de Patrick Prugne qui mêle dans son ouvrage un cadre historique très documenté, très réaliste, une dimension sociologique et la fiction. C'est prenant, c'est passionnant et cela se dévore.

Ainsi l'intrigue se concentre sur la rencontre de deux peuples plutôt que sur celle de deux êtres et j'ai aimé l'âpreté de ce contexte allié à la rudesse de la nature. J'ai -encore une fois- aimé cette facette immersive et puissante de "Pocahontas" qui m'a permis de m'évader, de sentir le vent et la morsure du froid en hiver, l'odeur de la terre mouillée au printemps et celle des feux de camp.

Bien sûr certains pourront arguer que la vision présentée est un peu facile, manichéenne avec les "bons sauvages" s'opposant aux "méchants colons" mais la littérature, c'est aussi un parti pris et puis, cela nourrit et renforce les personnages de Pocahontas et John Smith, les seuls qui tentent de dépasser les différences et les incompréhensions, dans un idéal de concorde... qui ne sera jamais atteint.

Finalement, c'est aussi ça, ce beau "Pocahontas" en plus de tout le reste: le récit de l'échec de deux idéalistes qui y ont cru autant qu'ils ont pu... et qui avaient sans doute raison d'y croire, malgré tout. Une belle parabole à appliquer en temps de désenchantement.







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Frenchman

Sans le savoir, j’avais commencé par le tome 2 de ce diptyque et j’ai eu la chance de pouvoir me faire prêter le tome 1, afin de pouvoir remettre toute l’aventure dans son contexte.



Elle commence en France, nous fait découvrir les personnages de Louis, le noble et d’Alban, le fils de paysan. Cette partie nous montrera aussi toutes les félonies des humains et notamment celles des pères : l’un pour protéger son héritier, l’autre parce qu’il n’a rien et que son fils vaut des sous….



Maintenant, je savais comment toute cette histoire avait commencé…



Il y a beaucoup d’hypocrisie dans les êtres humains et on le ressent dans ce premier tome, notamment avec les colons Blancs, accusant les Peaux-Rouges d’être des sauvages, sans foi, ni loi, des êtres méchants et patati et patata…



Et pourtant, la vilenie et la sauvagerie n’est pas absente du cœur des Hommes Blancs, puisque l’homme Noir qu’Alban a sauvé de son persécuteur (Blanc, bien entendu) a été lynché ensuite… Il n’avait rien fait de mal, le crime était gratuit. Et on dit que ce sont les Indiens les barbares… L’Homme Blanc ne manque pas d’audace.



Les dessins sont toujours magnifiques, à l’aquarelle, véritables petites peintures que l’on accrocherait bien à ses murs de salon.



Si Alban et Louis sont les personnages principaux de ce premier opus, mais il ne laisse pas de côté Angèle, la sœur d’Alban et met aussi en scène un coureur des plaines, le trappeur Toussaint Charbonneau. Un personnage haut en couleur.



Je ne déplorerai qu’une seule chose : le final ! Entre ce dernier et la suite, il y a une trop grande ellipse. Nous quittons Alban et Toussaint qui arrivent au camp de Lewis et Clark et dans le second tome, on le retrouve vivant depuis sept ans chez les Minetarées.



Hélas, jamais nous ne saurons jamais ce qu’il s’est passé entre les deux… Et là, j’aurais aimé en apprendre plus.



À noter que les dernières pages sont consacrées au carnet de croquis de l’auteur et qu’elles sont très belles aussi.

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Vanikoro

Belle bande dessinée retraçant une fin d aventure hypothétique de deux fleurons de la marine royale , la boussole et l'astrolabe et des marins à leurs bords. échouées à la fin du XVIII s

Sur une îles pacifique.

Dessins tableaux lumineux et riches. Couleurs d aquarelles retranscrivant la beauté de ces paysages .

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Poulbots

1905. D’un coté il y a Jean, fils unique d’une famille aisée dont le père, entrepreneur, veut mettre sur pied à Montmartre un projet immobilier d’envergure. De l’autre, quelques gamins des rues, gavroches miséreux traînant leurs guêtres dans les terrains vagues de la butte. De leur rencontre naîtra une amitié improbable et un projet commun : mettre en échec les ambitions du promoteur pour préserver leur terrain de jeu, tout cela sous l’œil malicieux du dessinateur Francisque Poulbot.





Un bel hommage rendu par Patrick Prugne à des gamins débrouillards et à un quartier historique de Paris qui, à l’époque, n’était encore qu’un village. Dans cette campagne aux portes de la capitale, il a voulu créer une bulle pleine de douceur et montrer la joie de vivre et la solidarité malgré la misère. Une vision idéalisée occultant entre autres toute violence (alors qu’elle était évidemment très présente) mais qui, au final, n’a rien de cucul.



Un album qui vaut surtout pour son ambiance et ses dessins, son atmosphère délicieusement rétro et ses personnages attachants. Un vrai délice de se promener dans le Montmartre de la Belle Époque mis en images de la sorte. Prugne est un orfèvre, un auteur que j’adore, découvert il y a dix ans avec « L’auberge du bout du monde », et qui signe des aquarelles en couleur directe sans aucune retouche informatique de toute beauté. Son travail sur la lumière notamment est bluffant.





« Poulbots » sonne comme une parenthèse de tendresse, une plongée dans une enfance insouciante malgré les difficultés. C’est une lecture qui fait du bien, tout simplement.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Canoë Bay

Jack est un jeune orphelin d'Acadie qui se verra enrôlé de force comme mousse sur la marine britannique. Le hasard le fera croiser la route de pirates et c'est comme cela qu'il se retrouvera sur les terres sauvages au nord du continent Américain que se dispute français, anglais et nombreuses nations indiennes.



Une histoire sympathique de chasse au trésor dans la nature sauvage du Québec. On se laisse porter par le récit qui voit le jeune Jack et le roublard de Lucky Roberts traverser les territoires de forêt et de lacs, rencontrer des indiens aux coutumes ancestrales et se battre contre les anglais ou pester contre les français.

Mais surtout on se laisse porter par de splendides aquarelles qui font tout le charme de cette bande dessinée. Si le visage des personnages est parfois fluctuant, Prugne n'a pas son pareil pour retranscrire la nature sauvage, les forêts où rodent Algonquins, Iroquois et autres nations indiennes plus ou moins pacifiques mais dont on se régale de regarder leurs parures. Magnifiques!

Et c'est avec joie que nous poursuivons l'admiration des aquarelles par le cahier graphique qui retrace les aquarelles et croquis préparatoires.
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Iroquois

Mon coup de coeur BD : je découvre cet artiste qu'est Patrick Prugne avec " Iroquois" dernier né de sa saga indienne.

Nous suivons le périple de Samuel de Champlain (navigateur, soldat, explorateur et fondateur de la ville de Québec) à travers le pays Iroquois, une histoire vraie qui sera le départ d'une guerre de deux cents ans entre Français et Iroquois.

Je suis sous le charme des aquarelles de l'album : je les trouve sublimes.

Mon regard se perd dans les grand espaces sauvages le long du Saint Laurent, avec les canoës des Hurons qui glissent silencieusement.

Je vous recommande cet album, complété par un dossier thématique et de belles aquarelles pleine page : un beau cadeau.
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Iroquois

Nous sommes en 1609 et Québec est une simple petite forteresse de bois où vivent 40 hommes. Ils ne sont là que parce que la région ouvre avec les amérindiens le commerce des fourrures. Oui mais voilà leurs alliés indiens : hurons et algonquins sont en bisbille avec les iroquois. Si les français veulent garder leurs amis il va falloir participer à cette querelle.



Prugne nous régale une nouvelle fois de ces vastes paysages sauvages qu'est le Canada au 17eme siècle. Grandes forêts peuplées d'animaux sauvages et larges fleuves parcourus par les pirogues des amérindiens. Les aquarelles sont de toute beauté et nous plongent mieux qu'un long discours dans la nature et le contexte de cette bande dessinée. Après Canoe bay, Franchman et Pawnee, Prugne récidive donc pour le plaisir de nos yeux.

Je m'étale beaucoup sur le dessin car il s'agit là du principal atout de cette œuvre. Loin de dire que le fond est mauvais. Le contexte : le début de l'implantation de la colonie française, les débuts de Québec, sont intéressants. Les difficiles alliances et guerre de clans indiens fournissent matière à raconter une histoire. Mais voilà ça manque quand même franchement d'éléments forts dans le scénario. Le rythme est lent, doux, presque poétique malgré que l'auteur raconte là l'origine de deux siècle de guerre entre français et iroquois. Aucun personnage ne se démarque vraiment ce qui est le plus dommageable à l'histoire qui avait pourtant le potentiel pour inspirer plus d'émotion.
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Tomahawk

En ce milieu de 18e siècle, les frontières du Canada sont fragiles. Les anglais et leurs alliés amérindiens attaquent les forts. Jean est un trappeur du fort Carillon qui n'a qu'une obsession : traquer le grand ours responsable de la mort de sa mère.



Prugne fait une nouvelle incursion dans le Canada du temps des amérindiens. A travers la traque de Jean, il nous emmène à travers la forêt et sa faune sauvage. Il nous fait côtoyer les différentes nations locales qui prennent part au conflit, soit du coté anglais doit du côté français au grès des alliances.

Si l'histoire de base est assez simple, c'est l'ambiance et le décor qui vaut le détour. Les aquarelles de cette nature luxuriante sont splendides et se laissent volontiers admirer.
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Pocahontas

Loin de Disney, Patrick Prugne nous raconte sa version de Pocahontas. Plus globalement, il montre l'invasion des colonies anglaises face aux Powhatans, tribu dont Pocahontas était princesse. C'est un récit triste et révoltant (même s'il est édulcoré) que celui de l'assimilation et du déplacement de peuples indigènes. Graphiquement le travail (aquarelle, visiblement) est remarquable. le scénario m'a moins convaincu, même s'il pose pas mal de très bonnes questions. Par exemple, Pocahontas a appris l'anglais, pendant que le Capitaine Smith n'apprenait pas la langue de Pocahontas...



A une époque où de nombreux hommes politiques (et notamment aux USA) refusent aux étrangers une place dans leur pays, il serait bon de méditer sur qui sont les étrangers. C'est ce que fait Patrick Prugne dans les dernières pages du récit, mais de manière assez malhabile, à mon avis. Je noterai que le récit est assez déséquilibré. L'auteur passe pas mal de temps à poser le décor et il envoie la fin à toute vitesse. Il clôt avec quelques § de texte pour nous raconter la fin de Pocahontas, qui aurait mérité de plus amples développements (ou que j'aurais aimé regarder en BD plutôt que de les lire).
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Pocahontas

Si Pocahontas, fille du chef Powhatan, est âgée d'environ 12 ans lorsque les colons anglais de la Virginia Company débarquent en 1607 et s'y implantent, ce n'est que jeune femme que nous la découvrons dans cet album.



Dans le récit qui nous est proposé, la documentation historique est parfaitement respectée. En 1607, rois navires anglais vont accoster en Virginie avec à son bord une centaine de colons qui vont construire le premier fort anglais en Amérique qui deviendra Jamestown.

Les indiens Powhatans n’auront de cesse de vouloir rejeter à la mer ces nouveaux venus .

Seule Pocahonatas tentera un rapprochement entre les deux peuple. Elle ira jusqu'à entretenir une amitié avec le capitaine John Smith, et sauver de la mort ces hommes peu habitués à supporter l'hiver dans cette nouvelle contrée.

Le dessin aquarellé est beau, réaliste, toute en finesse et demi-teintes.



Certes l'album n'est reprend qu'une partie de la vie de Pocahontas mais il est à découvrir pour la qualité de ses planches.







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Pocahontas

Quel adulte de ma génération ne connaît pas le personnage de Pocahontas au moins à travers le dessin animé de Disney ? Forte de cette vision, je me suis mise à m'intéresser à la femme derrière le personnage et après un podcast des plus passionnants sur le sujet, cette année sur France Culture, c'est avec la bande dessinée du talentueux Patrick Prugne que j'y reviens.





Je connais le travail de Patrick Prugne depuis des années et je m'ébahis devant ces paysages à l'aquarelle de l'Amérique sauvage d'autrefois. Mais c'est avec Iroquois que j'ai vraiment découvert cet auteur et illustrateur qui depuis plusieurs années maintenant, avec l'aide d'éditeur comme la Galerie Daniel Maghen et Margot, a su développer tout un réseau d'albums sur les Amérindiens et leurs premières relations avec nous, les colons. Un thème que j'ai eu l'occasion d'aborder un peu en fac d'Histoire mais assez succinctement et comme cela commence à remonter, je suis ravie de pouvoir y replonger grâce à ce talentueux artiste au détour de chacun de ses albums.



La première chose qu'on peut dire, c'est que son talent nous percute dès la couverture avec ce tableau mettant en scène la rencontre de deux peuples que tout oppose sous la neige. La légende est posée. J'ai eu l'impression en lisant cet album de passer autant si ce n'est plus de temps à admirer les planches qu'à lire le texte. Pourquoi ? Parce que ce sont de véritables tableaux qui s'offrent à nous. Grâce à sa technique d'aquarelle et de couleur directe, il subjugue d'emblée le lecteur avec ces décors et personnages plus vrais que nature dans l'Amérique sauvage du XVIIe. Je suis d'ailleurs ravie que l'éditeur ait eu l'excellente idée d'ajouter des extraits du carnet de croquis de l'auteur en fin d'ouvrage car cela permet d'admirer encore plus son travail et de découvrir ses inspirations réelles ou fictives. Mais vraiment ces paysages tout comme ses portraits sont sublimes, dépaysants, sauvages, réalistes et immersifs. J'ai plus qu'adoré !



Mais qu'en est-il de l'histoire ? Comme précédemment, l'auteur mélange légende et histoire vraie afin de bâtir un nouveau récit autour du personnage désormais ultra célèbre de Pocahontas. Le titre est d'ailleurs trompeur car il laisse croire que l'histoire sera centrée sur elle et au final, elle l'est plus sur les relations entre colons Anglais de Jamestown et tribus amérindiennes, Pocahontas n'est qu'une figure parmi d'autres même si elle est celle qui lancera la dynamique de plusieurs drames.



L'histoire se veut donc un mélange de cadre historique réel, avec l'arrivée des colons, les différentes tensions au sein de leur propre groupe, leur vision des "sauvages", les réponses de ses derniers et les difficultés rencontrées des deux côtés et de légendes pour les Powhatans. Car n'ayant à notre disposition que des traces écrites du premier camp, il est normal qu'ils prennent plus de place dans l'histoire, ça se sent à la lecture. Ainsi, même si une grande part des scènes concernant la tribu des Powhatans est fictive et reconstituée pour servir les propos de l'auteur, j'ai apprécié de voir leur mode de vie, leur mode de gouvernance, leurs traditions et habitats, ainsi que la place qu'ils attribuaient aux femmes. Cet album est vraiment très riche d'un point de vue historique et sociologique, malgré les réserves à avoir quant à sa fidélité.



L'intrigue elle tourne autour de la rencontre de ces deux peuples et des tensions que cela induit de chaque côté. J'ai aimé que l'auteur nous montre que c'était compliqué des deux côtés, que chacun luttait et subissait des revers, que la nature était rude et sauvage comme les hommes de l'époque. Comme Terrence Malick dont il s'inspire, il nous présente de bons sauvages dérangés par de méchants colons rapaces et égocentriques. C'est très manichéen et seule Pocahontas avec John Smith essaient de lutter contre cela, apportant de beaux contre-points. C'était plaisant de voir cette "romance" (historiquement non prouvée et probablement fausse) écrite avec pudeur et avec le dénouement tragique qu'on connaît pour la jeune femme. Mais ensemble, ils ont tenté de montrer qu'il était possible de s'entendre tant qu'on laissait la porte ouverte à la communication pour essayer de comprendre les différences de l'autre. C'était un beau message malgré son dénouement.



Récit attendu, l'auteur a fait le choix dans Pocahontas d'en rester à la légende qu'on connaît. J'aurais peut-être aimé encore plus de réalisme et fidélité ici, mais pour ce qui est du reste du cadre historique ce fut fascinant et magique. Encore une fois, Patrick Prugne fait oeuvre de conteur hors paire, notamment avec ces tableaux de la nature américaine sauvage et des peuples qui vont y vivre, nous dévoilant avec passion leurs traditions sous un trait minutieux qui fait rêver. Je suis définitivement fan de son style !
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Frenchman

Un album réellement superbe, aux dessins et couleurs magnifiques.

L'histoire nous entraîne au coeur du sud des Etats Unis, dans un début de 18ème siècle en pleine mutation, sur un territoire occupé par les américains et les français, mais également les indiens Pawnees.

Le jeune héros Alban se trouve embarqué dans une aventure qui le dépasse, et l'on suit les différentes péripéties avec grand plaisir.

C'est une belle évocation de la nature et de la vie des aventuriers de l'époque, chasseurs, trappeurs, mais aussi un aperçu de la vie des indiens Pawnees, et de la relation conflictuelle entre indiens et blancs.

Le point fort de cet album est sans conteste le graphisme, avec des illustrations aux couleurs douces et enchanteresses.

Dans les dernières pages de l'album on découvre des esquisses et des notes de l'auteur, particulièrement intéressantes en ce qu'elles permettent de mieux comprendre la genèse de ce livre.

C'est une première incursion réussie dans l'oeuvre de Patrick Prugne, que je pense continuer à découvrir...
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Frenchman

Voici une BD que l'on m'avait offerte au dernier Noël et que je n'avais pas encore eu l'occasion de lire, n'aimant guère le type de dessins.



Sur la couverture, on aperçoit un indien regardant au loin, sans doute un guetteur. Les couleurs sont dans les tons pastels et le dessin fait penser à une aquarelle. Très belle couverture... Reste à en apprécier l'histoire ^^



En ouvrant ce bel album, on découvre la carte du monde où va sans doute se passer l'intégralité de l'histoire. Celle-ci semble se passer dans les territoires du Mississipi au temps des indiens d'Amérique.



Grâce à l'avant-propos, nous obtenons une explication concernant le titre. Les « Frenchmen » étaient des explorateurs canadiens du début du XIXème siècle. Ils étaient appelés ainsi par les Américains.



L'histoire commence donc en mai 1804 dans la ville de Saint Louis, sur les rives du Mississipi. Toujours dans les tons pastels et sous forme d'aquarelle pour toutes les cases qui ne sont, d'ailleurs, séparées entre elles que par une faible interstice blanche.



Au bout de quelques pages, l'histoire fait un bond en arrière, de 6 mois, pour nous présenter le personnage principal et le pourquoi de son arrivée aux Amériques. Celui-ci est normand et s'appelle Alban. Certains dialogues sont écrits en patois.



Alban a été arrêté chez lui en Normandie par des gendarmes car ils pensaient qu'il était un déserteur. En fait, c'était un stratagème d'un comte de son village pour récupérer son fils parti à l'armée.



A l'époque, l'armée passait dans les villages pour trouver des « volontaires » en leur faisant faire un tirage au sort lié à une liste pré-remplie par numéro. Chaque numéro correspondait à un statut : « Bon pour le service » ou « Exempt ». Le comte avait donc acheté l'exempt d'Alban pour retrouver son fils, Louis.



On suit donc les aventures d'Alban et Louis. Alban a été libéré par un trappeur après avoir tué un « blanc » maltraitant un indigène. Il est donc recherché pour « meurtre » et sa tête est mise à prix. Il va voyager en compagnie du trappeur pour échapper à la mort.



Louis, quant à lui, est parti à la recherche d'Alban après avoir appris la magouille de son père. Il se fait passer pour un chasseur de primes pour le retrouver.



A la page 68, on récupère l'histoire que l'on avait commencé au début de cet album. Finalement, à ce moment-là, Alban ayant appris que Louis était aux Amériques, part à sa recherche en espérant le retrouver vivant.



Les dessins sont finalement très beaux, certes avec moins de détails que ceux que je préfère ^^ Par contre, l'histoire est relativement simple pour les deux protagonistes mais on vit, néanmoins, une belle aventure avec eux en découvrant les paysages magnifiques des Amériques du début du XIXème siècle.



En dernière partie de cet album, nous découvrons les esquisses qui ont permis la création de cette BD, celles-ci peuvent être des crayonnés avec aquarelle ou non. Nous avons également les explications de l'auteur sur l'histoire vraie se mélangeant à l'histoire fictive de nos protagonistes ainsi que les raisons qui l'ont poussées à utiliser l'aquarelle comme technique d'encrage :-) Nous avons aussi droit à un dessin d'indien réalisé par le fils de l'auteur, lui-même illustrateur semble-t-il :-)



Malgré mes préjugés de départ, j'ai vraiment apprécié ce magnifique volume et en particulier, le carnet de dessins d'une quinzaine de pages :-)



Cette BD est donc une belle découverte pour moi, même si l'histoire n'a pas de véritable fin.



Mais je la conseille néanmoins pour la beauté des dessins :-)



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Pocahontas

Non, je n’ai jamais vu le dessin animé éponyme de Disney, ça ne m’a jamais tenté. Oui, je savais que les studios avaient embelli l’histoire.



Non, je n’ai pas ri de la blague de Donald Trump qui avait annoncé, devant des Amérindiens vétérans de la Seconde Guerre, que la sénatrice démocrate, Elizabeth Warren, était surnommée Pocahontas, en référence à ses origines amérindiennes qu’elle revendiquait.



Par contre, je me souviens avoir ri devant le jeu de mots qu’un humoriste belge avait fait avec Pocahontas, le transformant en "Pourquoi on taxe ?". Notre gouvernement devait encore être atteint de "rage taxatoire" à l’époque de la sortie du dessin animé.



J’aime bien les bandes dessinées de Patrick Prugne, autant pour ses dessins, des aquarelles, aux couleurs magnifiques, et pour ses scénarios, qui collent plus à la réalité historique qu’à son embellissement.



Des colons ont installé un fort, le premier en Amérique. Les colons sont anglais et ce fort deviendra celui de Jamestown. Nous sommes en Virginie en 1607 et la vie des natifs va basculer.



Les Powhatan, la tribu présente non loin du fort, veut repousser les blancs dans l’eau (ils auraient dû), mais une personne s’y oppose, c’est la fille du chef, la jeune rebelle Pocahontas, qui va ensuite se lier d’amitié avec John Smith et sans doute l’aimer (sans consommer). En tout cas, elle lui sauvera la peau plusieurs fois et elle aidera même les colons à ne pas mourir de faim durant le terrible hiver.



Les bonnes actions ne sont pas toujours bien récompensées et si les colons la surnomment princesse et la respecte, un trou du cul galonné n’en aura rien à foutre et là, on en viendrait presque à regretter les happy end à la Disney…



Cette jeune fille rebelle, ouverte d’esprit, remplie d’humanité, terminera sa vie, malade, chez les Blancs, bien loin des siens et de sa culture. Elle avait 22 ans, la vie devant elle, mais d’autres gens en avaient décidé autrement.



Les expressions faciales des personnages sont bien rendues, les dessins les rendent vivants, rien n’est figé. Quant au scénario, il possède aussi de la profondeur, car il ne se contentera pas de parler de cet épisode historique, mais il abordera aussi d’autres sujets, tels que la nature, son respect, la condition humaine, l’ouverture d’esprit, les différences de culture, les tentatives de vivre en harmonie.



Une magnifique bande dessinée, remplie d’émotions, bien loin d’un dessin animé pour les petits enfants sages. Au moins, Disney aura permis qu’on ne l’oublie pas, même si sa vie ne fut pas celle de la fiction.



La réalité est toujours plus dure, plus violente, plus horrible. Surtout lorsque l’on sait, de nos jours, ce que fut la colonisation de l’Amérique et le sort réservé à ses autochtones…


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Canoë Bay

Magnifique BD que celle-ci.

Dans cette histoire de pirates et d'indiens, d'amour et d'aventure, de trésor et d'honneur, nous suivons les aventures d'un jeune orphelin qui se retrouve de pupille d'un bedonnant pirate du nom de Lucky Roberts.

A la recherche d'un fabuleux trésor, celui de Rakham le Rouge, nos pirates se retrouvent en territoires indiens, en Nouvelle-France.

L'histoire est prenante, intéressante et pleine de rebondissements. Les personnages sont sympathiques et attendrissants.

Mais ce que je retiendrai surtout de cette BD, ce sont les dessins qui sont tout simplement exceptionnels. Oger faisant la démonstration de sa maitrise de la technique de l'aquarelle avec une virtuosité éblouissante.
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