Reportage sur le "Réveil des instruments", Expo-spectacle avec Patrick Fischmann du Théâtre du Vivant.
L’homme capable de rêver doit lancer sa vision intérieure et lui donner vie.
"Le jour se leva. Qui-a-une-plume ferma les yeux et murmura des paroles de reconnaissance. Il passa la main sur la cicatrice de sa joue, goûta au silence de la terre et se dit qu'il avait devant lui une bonne vie. En descendant, il récolta le premier chant d'un oiseau et accueillit l'univers dans le tambour de son coeur."
[Le choix de l'aigle, récit lakota]
Aux conteurs d'histoires
Chant, tradition apache
Aux conteurs d'histoires
Voués à l'esprit de vie,
Chanteurs protégeant l'écho
De nos légendes sauvages
Leur coeur-tambour soit honoré !
Préparés dans la nuit,
Mouchetés par la lumière,
Ils parlent aux cavernes
Abreuvent le sacré
Leur vie soit honorée !
Réveillant les montagnes,
Une forêt d'animaux en bouche,
La langue, comme une chute d'eau
Pour imprégner tout lieu
Leur langue soit honorée !
Priant avec l'âme de notre Mère,
Honorant la Terre sacrée,
Les esprits répondent :
Mon frère, voici notre chant !
Et que ce chant soit honoré !
Indien autour du feu de camp,
Fils des étoiles, dans ton cercle,
Entends le conteur d'histoires
Et prie le Grand Esprit !
A chaque naufrage, la Lune interroge la mer :
- Pourquoi es-tu si cruelle ?
- Je ne suis pas cruelle, je suis.
dans "La mer" - France
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"Quand fut imaginée le premier métier à tisser, en aluna, dans la première maison faite d'esprit pur, ce qui pouvait advenir avait envie de marcher. Peut-être le tissu aurait-il deux faces et alors l'étoffe aurait des jours et des nuits, des femmes et des hommes, de la vie, de la mort... et ce qui n'était pas encore né ou conçu, et qu'il n'était pas certain qu'il advienne, pourrait commencer à cheminer vers l'infini. (...) C'était juste avant que la déesse faite de terre n'apparaisse et que le jour ne se lève pour la première fois. Quand la mère apparut, elle prit un fuseau, l'enfonça dans la terre encore molle, au centre du pic blanc de la Sierra Nevada. Kalvasankau ! Elle tira une longueur de fil, l'enroula sur le fusain et dit :
— C'est ici, la terre de mes enfants. Ils iront pieds nus et auront plusieurs maisons pour penser et pour tisser leur existence.
Voilà pourquoi les hommes tissent et les femmes filent, voilà pourquoi nous marchons."
[Cela dépend du petit frère, conte des Indiens kogis et quechuas]
Shlomo, le sage des sages comprenait la langue des animaux et des oiseaux. De cette connaissance intime il avait tiré la véritable humilité. C'est en les écoutant dialoguer, en conversant amicalement avec l'hirondelle, la lionne et l'aigle qu'il avait saisi la nature profonde de la créature et ressenti au plus profond de lui-même combien l'orgueil est une folie.
"Il avança lentement vers l'oiseau. Il était doux, aimant, elle se laissa soulever, abandonnant sa branche pour la main fine du nomade. Tandis qu'ils allaient ensemble vers le campement du jeune homme, le wali Allah les suivait de loin. Le derviche errant souriait : un oiseau posé sur le doigt d'un nomade assis sur un chameau marchant sur les vagues sèches des ergs, n'était-ce pas l'image même de la voie qui mène à l'éternité ?"
[Conte berbère]
"La part de l'errance, l'obole sacrée faite au voyage, c'est la connaissance qui élève vers l'humain, la lumière sur le sens de notre voyage dans le mouvement de l'univers. L'art de la parole est cette part du nomade dont a parlé ton père, le lait tiède que nous versons sur le vide, une nourriture de l'âme."
[La part du nomade, légende touarègue]
Il y avait une clairière dans la forêt et, dans une cabane, un pépé et une mémé. Lui passait son temps à couper du bois, à observer les arbres et les oiseaux, à dessiner dans son grimoire des hiboux et des écureuil légers. Elle cueillait des baies, préparait tisanes et confitures.
Yoko habitait, lorsqu'il voyageait, dans une roulotte tirée par un vieux cheval de trait italien, gentil et poète. Le Gitan aimait l'écouter penser, il regardait le monde avec ses bons yeux, au-delà des apparences.