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Citations de Olivier Maulin (92)


- Pareil pour les mails. C'était censé nous faire gagner du temps sur les lettres. Sauf qu'avant on avait une ou deux lettres par semaine ; maintenant on a cent mails par jour. Là encore, c'est raté. Tout s'accélère, je te dis. C'est pourquoi je dis que, si ça se trouve, on vivait mieux au Moyen Age.
(p. 100)
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- Je tiens la civilisation pour le grand fossoyeur de l'humanité, déclara-t-il avec emphase. Le civilisé vit certes plus longtemps qu'auparavant, mais dans quel état ! Coupé de la nature et de ses instincts, il a perdu son énergie vitale et végète dans les villes pestilentielles et bruyantes, névrosé, faible, débile, aveuglé de lumière électrique, décérébré d'informatique, abruti de viande, de vin, de chimie, de travail absurde et de loisirs infantilisants, bercé par le rythme infernal de l'accumulation sans fin, baignant dans une orgie de science dont il se délecte sans même savoir pourquoi, et tout cela pour le plus grand profit des exploiteurs et des vandales gouvernementaux ! L'Etat est une prison, camarades ! La société, un asile de fous où la police monte la garde au profit des capitalistes ! La civilisation est consubstantielle à la terreur !
Il reprit son petit panier et se remit à tresser ses lianes de chèvrefeuille.
(p. 76)
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- Bonjour messieurs, je me présente, docteur Hippolyte Hourra. Mes collègues m'appellent Hip Hip Hip Hourra mais c'est pour déconner.
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– Prenons l’exemple de la bagnole, continua Velasquez. Quant on l’a inventée, tout le monde s’est dit que ça nous ferait gagner du temps. T’es d’accord ?
– Ouais.
– Eh ben, t’as tout faux, ça nous en a fait perdre.
Il but une gorgée de sa bière.
– Toutes les distances se sont immédiatement agrandies, tout le monde s’est mis à avoir sa bagnole, il y a eu les bouchons, et maintenant on passe plus de temps dans sa bagnole qu’avant à pied. Tu piges ?
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Dès qu’il bâfrait, il évoquait la Corse. La Corse par-ci, la Corse par-là, son maquis de merde, ses femmes en noir, son honneur chatouilleux à la con, tout le toutim ! D’ailleurs, il avait du mal à supporter tout ce qui était au sud de la Loire, Martin. La volubilité, les médailles en or sur les torses velus, les hommes qui s’embrassent, les larmes, les accolades, tout ça le révoltait. Le commandant Martin était du Nord. Du pays des taiseux. Chez lui on se serrait la main entre hommes et on ne faisait pas tant de chichi.
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[à propos de la publicité] Contents de bouffer de la merde de cheval surgelée! Ravis de s'empoisonner de raviolis aux os broyés, nerfs et tendons! Guillerets de préparer des purées en flocons! Éplucher une patate? Plus le temps! Trop de boulot! (...) J'abandonne mes enfants tous les jours à des nourrices inconnues, (...) je donne du poison à mon bébé, mais je suis bien plus épanouie qu'au treizième siècle (...)!
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C’est pourquoi je te dis que, si ça se trouve, on vivait mieux au Moyen Age.
[…]
– Eh, Velasquez, espèce d’espingoin, t’oublies juste un truc : au Moyen Age, y avait l’Inquisition.
– Et alors ? Qu’est-ce qu’on en a à foutre de l’Inquisition… Tant qu’on disait pas de conneries, y avait pas de problème.
– Ouais, c’est vrai ça, admit Berthelot. Que maintenant, y en a même qui proposent de greffer des utérus aux hommes pour qu’ils soyent enceintes, rapport à l’égalité ! Probable qu’avec l’Inquisition, ils auraient fermé leur gueule !
– Pardi. A double tour encore ! La vue d’un bûcher rend modeste !
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- J'préférerais mille fois être clodo que flic ! lança un gros rougeaud qui avait passé la moitié de sa vie devant un Franprix du Xe arrondissement de Paris et qui n'avait évidemment rien eu à choisir du tout.
(p. 224)
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Totor haussait les épaules. Il était assis au centre de la banquette, le bas toujours sur la tête, avec la petite houppette au sommet du crâne. Le trou au niveau de la bouche le faisait ressembler à un merlan.
- Tu peux enlever ton bas, Gengis Khan, j'ai dit.
- Je préfère pas au cas où on croise des gendarmes, il a répondu.
- Si on croise des gendarmes, il vaudrait peut-être mieux précisément ne pas avoir le visage masqué, non ?
- Je ne suis pas de ton avis.
- Comment ça, tu n'es pas de mon avis.
- Si on croise les gendarmes, je pense qu'il vaut mieux avoir le visage masqué.
- Ah bon, et pourquoi ça ?
- Comme ça, ils ne pourront pas me reconnaître.
- Si j'ai bien compris, tu gardes ton collant sur la tronche pour ne pas attirer l'attention ?
- Voilà, c'est ça.
Elle s'est mise à sourire. ça y est, elle commençait enfin à comprendre qui était Totor. le genre de type qu'on envoie chercher du lait dans une étable et qui se met à traire le taureau. (p.133)
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Quel désastre ? Celui de la chimie et de la mécanique, pardi ! Celui du soi-disant progrès qui ravage tout ! Celui du commerce et de l’argent roi ! Celui de la civilisation qui a dénaturé les hommes et les a rendus faibles, malades, chétifs, cancéreux, informes, dépravés, onanistes, sodomites et parkinsoniens !
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On avait écouté de la musique aussi : quatre minutes trente-trois secondes de silence de John Cage, que la baronne savourait en pleurant. L’œuvre avait été composée pour le piano mais pouvait aussi bien être exécutée par n'importe quel instrumentiste, nous précisait la baronne. Pardi ! Même par un manchot sourd et aveugle... Par un ouistiti mongolien... Magie de l'art ! Cet imbécile d'Ollier avait demandé à monter le son ! Oh là là, qu'est-ce qu'on avait ri une fois de plus !
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- Là où il y a un coup à boire dans Paris, t'es sûr de rencontrer Pierrot !
C'était pas faux. Sauf que pour me rencontrer à tous les coups, il fallait y être soi-même à tous les coups.
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On dit que les Inuits ont cinquante mots pour dire la neige selon qu'elle est tassée, fondante, molle, mouillée, tombante, en cristaux, en croûte, soulevée ou apportée par le vent. L'alsacien en avait autant pour décrire l'avancement d'une cuite. Au premier coup d’œil, le vieux Marcel était capable de dire si un ivrogne avait pris une "debout", une "couchée", une "collée", une "scellée", une "raidie", une "brûlée", une "beurrée", une "chargée" ou une "lavée"! Il arrivait à déterminer s'il avait un coup dans le nez ou dans les lunettes, dans la moustache ou dans le gilet, dans l'aile ou dans la chemise... dans la pipe, dans la batterie, dans la poire, dans la tronche, dans la lampe, dans la lanterne, dans la latte, dans la poêle, dans les pantoufles, dans les chaussettes ou bien dans la trompette.
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- Mais... euh... comment dire... c'est légal ton truc?
- Quel truc?
- Ben euh... le chevreuil, là.
- Bah, y en a tellement... Ils sont là tous les soirs au crépuscule. J'en prélève un de temps en temps, généralement le mardi soir.
- Le mardi soir? Pourquoi le mardi soir?
- Parce qu'il y a Bones à la télévision.
J'ai levé les yeux au ciel avant de ricaner.
- Et alors, les chevreuils n'aiment pas Bones, c'est ça? Ils préfèrent sortir boire un verre?
- Les chevreuils, j'en sais rien. Mais le garde-chasse ne raterait un épisode pour rien au monde.
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L'humanité, c'est encore à genoux que je la préfère, expiant ses innombrables fautes. Dès qu'elle se redresse, elle m'inquiète, c'est qu'elle va déconner.
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ferme ta gueule et allume TF1 ! (...) Profite de la petite camisole sympa qu'on a concoctée exprès pour toi: travailler, dormir, regarder la TV, débrancher ton cerveau, elle est pas belle ta vie, crevard?
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Une hippie avait traité de fasciste un anarchiste qui avait traité de fasciste un communiste libertaire qui avait traité de fasciste un communiste autoritaire qui avait traité de fasciste une militante ATTAC qui avait traité de fasciste un écologiste qui avait traité de fasciste un punk à chien qui avait traité de fasciste son chien. L'affaire s'était terminée en baston générale.
p.220
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Jérusalem avait un ennemi : Le Natoufien. Le curé et Maurice l’accusaient de venir leur piquer des navets et des choux pendant la nuit et de saccager les clôtures. D’après eux, il aurait même volé une poule à la fin de l’automne, et pissé contre la porte du curé. Malheureusement, ils n’avaient aucune preuve. Mais le Natoufien détestait ceux de Jérusalem, ça, c’était sûr. Il les trouvait dégénérés, technolâtres, compromis avec l’époque !
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Je commençais à piger bien des choses tout à coup ! Métro, boulot, dodo, quelle vie de con ! Les cinglés qui sortent dans la rue pour tirer sur tout ce qui bouge, un geste surréaliste ? mon oeil ! un geste tout ce qu'il y a de réaliste ! un geste cartésien ! je pense donc je tire sur la foule ! Je pense donc je pète les plombs ! C'était comme si on me faisait couler du Destop dans la cervelle ! Toutes les certitudes d’aliénés qui se dissolvent soudain...le nœud crasseux installé depuis l'école ! Ah ! Saloperie en effet ! Passer ses journées à courir, à bouffer de la merde, à être assailli d'informations absurdes, à produire de l'inutile et à consommer de l'encore plus inutile ! Les nerfs en pelote, le bruit, la fatigue, le travail imbécile, le réveil-matin, le rap, les boîtes de nuit ! Adieu poésie ! Appendre devant l'écran, travailler devant un écran, s'informer devant un écran, communiquer devant un écran, se divertir devant un écran, se branler devant un écran, mourir devant un écran ! Au secours ! J'ai décidé de faire part de mes considérations philosophiques !
-Au fond, ce qui me gêne dans notre société, c'est qu'elle est devenue laide, j'ai annoncé à voix basse.
Ils sont restés bouche bée.
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On pourrait être vilain-vilain, hors norme, bien saligaud, coller la nausée à Télérama. Comment la plupart de ce gibier de salon s'était couché malheureux, déprimé, suicidaire, frustré par l'absence de reconnaissance, frustré par l'absence de vente, frustré par l'absence de femmes qui étaient pourtant le seul salaire qu'ils attendaient! Ecrivain et se lustrer le fifrelin dans un hôtel à Epinal! Ouin! Sans décodeur Canal!
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