Les études démontrent que le cerveau retient mieux les informations lues sur le papier que vues sur un écran et que les étudiants qui prennent des notes par écrit réussissent mieux aux examens que ceux qui tapent le tout sur un ordinateur. Et pourtant, l’art, la musique, les sports, les jeux, une alimentation saine et des espaces verts – toutes choses qui, nous le savons, contribuent au développement du cerveau – sont les premières victimes des mesures d’économie du système éducatif. Pourtant, en dépit des preuves, les gens sont horrifiés à la simple idée de bannir les écrans des salles de classe et loin de nos enfants. « Mais ils en auront besoin pour leurs futurs emplois. » Non : pour affronter l’avenir, ils auront besoin de cerveaux en parfait ordre de marche – et c’est ce qui doit être notre priorité.
La réduction d’un monde réel riche et tridimensionnel en une représentation en deux dimensions, aussi brillante soit-elle, dérobe aux enfants les possibilités d’apprentissage des sensations. C’est-à-dire que leurs esprits sont en cours de construction par le biais de multiples interactions avec la nature, les objets et les gens qu’ils peuvent voir, entendre, toucher, goûter et tenir. Toutes les choses impossibles à vivre dans la simulation qu’est un jeu vidéo.
La nature vaste et lente ne peut se comparer aux attraits tapageurs d’une vidéo ou d’un jeu vidéo. Tout simplement, le monde numérique crée un effet de compression du temps et de l’espace, réduisant le monde réel, vaste et en rotation lente, à une expérience virtuelle policée, condensée et ultra-rapide consommable sur un écran.