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- Tu n'as presque pas d'amis, alors prends soin de ceux que tu as. Si tu ne l'invites pas maintenant, tu l'inviteras quand ?
- Tu crois qu'ils font vraiment le bruit de la pluie ?
- Tu attends quelque chose ?
Chut, attends un peu...
- Je l'entends...
- Vraiment ?
- J'entends le bruit de l'eau.
C'est au lycée que je suis tombé amoureux pour la première fois. C'était un amour pur, mais un peu embarrassant, un peu comme un citron confit dans le miel. Les mots qui sortaient de ma bouche étaient doux, mais aussi acides, et amers, me laissant un arrière-goût étrange, indescriptible.
Kanon me regardait d'un air inquiet, mais je ne voulais plus voir son visage dans mon champ de vision, et je la relâchai d'un coup avant de me retourner. Les feux d'artifice continuaient d'exploser dans le ciel, dans de grands bruits sourds qui rappelaient des tambours traditionnels. A chaque détonation, Kanon et moi baignions dans un flash de lumière colorée.
Je devais bien le reconnaître, maintenant.
Je ne voulais pas que Kanon disparaisse.
"Je sais bien que personne ne touchera Kanon tant que je reste à ses côtés. Je le sais. Mais ça veut dire que Kanon ne pourra jamais rien faire sans moi. Alors que le lycée est bientôt fini, et qu'on va chacun suivre notre propre voie, on ne peut pas rester comme ça." # Tôji
Après tout, elle était morte. Elle était morte, et j'avais été forcé de l'accepter. ça m'avait pris plusieurs années, mais je pensais avoir enfin tourner la page... Alors pourquoi était-elle revenue ici, pourquoi maintenant ?
Évidemment, j'aurais préféré qu'elle ne meure pas. Je n'aurais rien voulu de plus au monde que sa survie. Si seulement elle était encore vivante... Je ne savais plus combien de fois j'y avais pensé jusqu'à présent. Mais maintenant qu'elle était là sous mes yeux, plus que de la joie, c'était uniquement de la colère que je ressentais.
Au lycée, je ne savais pas ce qu’était l’amour. Je connaissais le terme, bien sûr, et je comprenais d qu’il désignait. Et surtout, qu’on ne pouvait réellement le comprendre que lorsque l’on en faisait l’expérience. Oui, je savais ce qu’était l’ »amour », mais je ne le comprenais pas. Non pas que je pensais en être incapable, mais pour quelqu’un d’aussi peu doué que moi pour les relations sociales, je pensais que je n’en ferai jamais l’expérience de toute ma vie.
Alors que nos lèvres étaient sur le point de se toucher elle murmura :
- J'aimerais que tu fasses comme si tu embrassais la pluie.
"Transparence." C'était comme cela qu'on l'avait appelé. Ce n'était pas de l'amour. C'était un sentiment étrange, indéfinissable.
Sans m’en rendre compte, j’avais appris beaucoup de choses au sujet de Sumeragi. C’était sans doute normal, vu le temps que je passais seul avec elle. On ne se ressemblait pas du tout, mais on s’entendait plutôt bien, apparemment. Au début des vacances d’été, je me rendais compte que, ces derniers mois, on avait passé énormément de temps ensemble.