L'urgence de vivre tourmente Naëlle. Adolescente parisienne indépendante, elle arpente les rues du vingtième arrondissement et observe la mutation du Belleville incarné et populaire des années 80-90 depuis le repère HLM de la rue Piat, où sa grand-mère veille sur la nombreuse portée de Jeanne, imprévisible cigale. Pressée de quitter sa famille métissée et prolétaire, de travailler, de tomber amoureuse, la jeune fille s'entiche du beau gosse du quartier. Mais le train grande vitesse qui emportait ses vingt premières années cède brutalement ses rails à un tortillard de cauchemar.
"Mon petit" le surnom affectueux dont sa grand-mère l'affublait, se mue en cri de douleur hurlé à l'aube de sa jeune vie de mère.
A la manière parfois de Nathacha Appanah, Nadège Erika produit une sorte d'épure sociale, lucide et pourtant nimbée de l'aura des rêves et offre un bel hommage aux femmes dépossédées, qui restent debout grâce au territoire refuge que l'enfance leur a construit.
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Le roman aborde beaucoup de thèmes importants, qui sont traités de manière directe.
La vie en cité, la proximité avec la délinquance, la pauvreté, le décès infantile et la réaction qu’il provoque chez l’autre. Tous ces thèmes sont exploités et ne sont pas enrobés, déguisés ou nuancés.
C’est un très beau roman, que je conseille fortement.
Il est poignant, il est prenant.
C’est un roman qu’on ne veut pas terminer.
C’est un roman qui marque l’esprit.
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A la lecture de « Mon petit », les souvenirs affluent. Ah ma folle jeunesse à Garges-lès-Gonesses, le foot sur le parking bétonné, dans le préau de l’immeuble, dans le parc, dans les terrains vagues… Les pentes des parcs dévalées en toute insécurité, la solidarité entre voisins…
Quand je repense à mon enfance, c’est bien cela qui me vient à l’esprit en premier. Puis les autres souvenirs… la cacophonie, l’insalubrité, la promiscuité, l’insécurité vu au travers de mes yeux d’adulte. Quand on est enfant, rien n’est dangereux, on est immortel, tout est normal…
~
Je retrouve tout cela dans ce récit
Je découvre bien plus
Les pensées de l’héroïne
Grandir
Avancer
Pas à pas
Grâce aux appuis de la famille
Bien que fragiles
La fragilité est préférable à l’absence
.
.
.
Puis le drame survient
Faisant voler en éclat l’innocence du récit
L’innocence d’une vie
Où malgré les difficultés
On ne retenait presque que le rire, le positif, la lumière
On écartait l’obscurité, la peur, la honte, la détresse
Le drame pour écarteler
Pour détruire la joie
Annihilant tout une existence
On devient bancal
On ne vit plus
On survit
Pourtant, par son écriture, sa force, son courage, sa vie, Nadège Erika nous offre la lumière
La lumière dans les moments les plus sombres
Les mots coulent, rayonnent, touchent, percutent, empoignent, marquent
« Mon petit » regorge de vie
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