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Citations de Milena Agus (556)


Désormais, la vieillesse ne m'apparaît plus comme une ombre mais comme un éclat de lumière, le dernier, peut-être.
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A certains balcons fleurissaient le basilic et la menthe, d'autres étaient rouges de géraniums. Des femmes, avec de grosses jambes et des varices, se penchaient, et elle se demandait si elles désiraient mourir, pauvres et mal en point comme elles étaient. Pourtant elles faisaient pousser de la menthe et du basilic et des géraniums rouges.
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Le ménage que je fais, elle appelle ça le ménage sale, et ça consiste par exemple à laver le sol de toute la maison avec la même eau, ou à balayer les moutons et les cheveux de-ci de-là sans les ramasser, ou à dépoussiérer autour des objets sans les soulever. Elle m'enseigne les bonnes habitudes, comme de ne pas aller me coucher sans avoir fait la vaisselle et lavé le sol de la cuisine, posé la cafetière prête sur le fourneau et sorti la brique de lait, car je dois trouver au réveil une atmosphère accueillante afin d'être fraîche et reposée pour l'université, et non pas déjà fatiguée par les tâches ménagères.
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"Papa dit que nous avons une fausse idée de la stabilité. Que la stabilité pour nous c'est rester sans bouger. Alors qu'être stable c'est être stable dans le mouvement."
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Toutes ces pierres dans nos corps.
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Et la nostalgie, c'est de la tristesse, mais c'est aussi un peu de bonheur.
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[Incipit.]

Grand-mère connut le Rescapé à l'automne 1950. C'était la première fois qu'elle quittait Cagliari pour aller sur le Continent. Elle approchait des quarante ans sans enfants, car son mali de is perdas, le mal de pierres, avait interrompu toutes ses grossesses. On l'avait donc envoyée en cure thermale, dans son manteau droit et ses bottines à lacets, munie de la valise avec laquelle son mari, fuyant les bombardements, était arrivé dans leur village.

Elle s'était mariée sur le tard, en juin 1943, après les bombardements américains sur Cagliari, à une époque où une femme pas encore casée à trente ans était déjà presque vieille fille. Non qu'elle fût laide, ou qu'elle manquât de soupirants, au contraire. Mais un moment venait où les prétendants espaçaient leurs visites, puis disparaissaient de la circulation, toujours avant d'avoir demandé officiellement sa main à mon arrière-grand-père. Chère Mademoiselle, des raisons de force majeure m'empêchent ce mercredi, ainsi que le prochain, defai visita afustetti*, comme c'était mon vœu le plus cher, mais hélas irréalisable.

Ma grand-mère attendait alors le troisième mercredi, mais chaque fois se présentait une pipiedda, une fillette, qui lui apportait une lettre repoussant encore, et puis, plus rien.
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«  Il se dénude, se dépouille
Mon cœur fatigué,
Du geste répété
De demander l’amour .
Il s’écorche, mon cœur
À demander l’aumône
Et doucement, se fane.

Maintenant que j’ai vécu ,
Je peux mourir en paix ,
Caressez - moi la tête ,
Elle est blanche désormais ,
Parce que j’ai vécu ,
Je peux mourir en paix » ....
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Désormais, la vieillesse ne m'apparaît plus comme une ombre mais comme un éclat de lumière, le dernier, peut-être.
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Elle se lève à l’aube et va là-haut sur la terrasse avec un seau d’eau de Javel et un balai, pour nettoyer les « petits cacas » des pigeons. Mais même avec les pigeons elle est gentille. Elle les invite à ne pas venir en construisant de chaque côté une barrière de plantes épineuses rouges et blanches, exactement dans le ton des dalles du sol. Ou bien, sur les fils, elle accroche des enveloppes, qui les effraient par leur bruissement. Et toutes les autres fleurs aussi sont rouges et blanches : les jasmins, les roses, les tulipes, les freesias, les dahlias.
Quand elle étend le linge aussi, les couleurs, ça compte. Mais à mon avis ce n’est pas pour l’esthétique. Par exemple, pour notre petit linge à nous, les enfants, elle n’utilise que des pinces vertes : l’espérance. Pour ses draps, à papa et elle, les rouges : la passion. J’ai remarqué qu’elle évite toujours les jaunes, le désespoir, et elle les fait disparaître quand il y en a dans les paquets tout prêts.
Maman n’a pas seulement peur des pinces à linge jaunes, elle a peur de tout. C’est rare qu’elle regarde un film jusqu’à la fin et ne s’enfuie pas du cinéma terrorisée à la première scène un peu dure, ou simplement réaliste.
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Johnson junior disait de ma tante qu'elle était un être divin. Dans le sens où elle était l'Esprit Crétin fait femme. Pas une simple conne, donc, mais l'incarnation même de la Connerie. Devant un tel miracle, il ne nous restait plus qu'à nous incliner et même, à nous rendre chez elle en pèlerinage pour l'implorer de nous céder quelque relique.
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Ces jours-là, elle était heureuse même si elle n'avait pas l'amour, heureuse des choses du monde même si grand-père ne la touchait jamais à part quand elle effectuait les prestations de maison close, même s'ils continuaient à dormir chacun de son côté du lit en veillant à ne pas s'effleurer et se disaient:
"- Passez une bonne nuit.
- Bonne nuit, vous aussi." (p.32)
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«  Sans les réfugiés , nous aurions cédé à la paresse de nous laisser aller , de jeter l’éponge . Plus maintenant. Nous aurions au moins une bonne raison de vivre : nous rendre utiles à ceux qui avaient eu encore moins de chance que nous . Mais que pouvions - nous faire?
Nous avons un dicton , nous les Sardes : «  Commence par sauver les brebis, tu penseras au reste plus tard » …..
«  La première brebis avait été le Potager, la deuxième fut le Verger intérieur de la Ruine , où cet hiver - là mûrirent à nouveau des oranges, des mandarines et des citrons , tandis qu’au pied du mur , le romarin se remettait à pousser . »
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«  Je connaissais toutes les fleurs et les plantes, les mimosas qui retombaient sur le gravier des allées , les massifs de lilas , les plates - bandes de freesias et de renoncules , les rosiers , la glycine avec ses grappes violettes autour du portail d’entrée , le ricin aux fleurs rouges, la vigne, derrière la maison , dont le paysan - jardinier tirait un excellent vin.
Car notre maison était dans une région de Sardaigne où les collines sont douces et, au printemps, offrent d’innombrables nuances de vert ,... »
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J'en suis venue à songer au suicide. Je ne voulais plus entendre parler de ces trois-là. Pendant des mois, j'ai constitué un stock des somnifères que le médecin me prescrivait, en renonçant à les prendre chaque soir, dans l'idée de les avaler tous ensemble. Mais je les ai gardés trop longtemps, et quand j'ai décidé d'en finir, les cachets étaient périmés.
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(…) Puisque personne ne la trouve jamais, cette terre promise, pourquoi ne pas s’arrêter en route, dès qu’on arrive quelque part où on se sent bien.
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Elle dit que la seule façon pour que ce bonheur ne finisse pas est de finir avant lui. Mourir pour ne pas mourir.
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On pourrait faire les pires choses à Madame qu'elle répondrait par un sourire. Elle n'a pas compris que l'amour comporte aussi une volonté de domination, une certaine violence, des jeux de pouvoir. Sinon, c'est insipide.
Page 88
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Un soir, avant de s'asseoir dans le fauteuil bancal, près de la fenêtre sur le puits de lumière, grand-père alla prendre sa pipe dans sa valise de réfugié, sortit de sa poche un paquet de tabac tout neuf et se mit à fumer, pour la première fois depuis ce mois de mai 1943. Grand-mère approcha son siège et resta assise à le regarder.
"Ainsi, vous fumez la pipe. Je n'ai jamais vu personne fumer la pipe."
Et ils restèrent en silence tout ce temps-là. Quand grand-père eut fini, elle lui dit : "Il ne faut plus que vous dépensiez de l'argent pour les femmes de la maison close. Cet argent, vous devez le dépenser pour acheter votre tabac et vous détendre en fumant votre pipe. Expliquez-moi ce qui se passe avec ces femmes, et je ferai exactement pareil."
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« Parce qu’en Afrique, on respecte les vieux, se rengorgeaient nos mères et nos belles-mères. Pas comme ici où on nous considère comme un poids. »
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