Je n'ai pas lu "Petite Poucette", je l'avoue. Une conférence de Michel Serres traitant du même sujet vue sur le net et une interview de l'auteur dans un quotidien national m'ont suffi pour comprendre que la lecture in extenso de l'ouvrage ne m'apporterait guère.
Car Serres est un sacré roublard qui distille ses idées avec autant de verve que de superficialité. Une troisième révolution, l'informatique et le net, après l'écriture et l'imprimerie? Mais les deux premières touchaient surtout la minorité qui savait lire. Elles ne changeaient rien à la charrue du paysan, elles n'ont pas inventé un nouveau type de voile pour les navires, et surtout elles n'étaient pas portées par un conglomérat économico-politico-médiatique (google/apple + publicité + politiciens qui offrent des tablettes aux collégiens de leur département).
Une révolution qui touche tout le monde et que soutiennent les puissants? Marx, Lénine et Che Guevara doivent se retourner dans leurs tombes respectives!
Car voici ce qu'omet (entre autres) notre bon Serres: le contexte économico-politique de cette "révolution"!
Je laisse les lecteurs de ce site trouver ses autres omissions, mais je leur signale que lors de la conférence susmentionnée (visible sur YouTube), Serres ne répond pas à la question d'un premier intervenant, chercheur de profession: "Cette Mme Huard que vous admirez tant car elle a fait en quelques heures, grâce à Facebook, mieux qu'un député en plusieurs années de carrière, pourrait-elle en quelques heures résoudre les problèmes sur lesquels je m'échine depuis des années?" Question fondamentale sur la capacité des nouvelles technologies à faire de Petite Poucette et de ses copains/copines des Einstein du XXI° siècle… et à laquelle Michel Serres NE REPOND PAS.
Excellent conteur et apprenti démagogue, Serres me semble avoir les qualités nécessaires pour embrasser, sur la fin de sa vie, la carrière de… député.
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Petite poucette est un essai philosophique de Michel Serres.Il nous amène à réfléchir sur les transformations radicales qu'a subie notre société. L'auteur va nous faire voyager dans ces mutations et nous amène à prendre conscience des incidences que cela peut avoir sur la nouvelle génération de "petite poucette", celle qui manipule les écrans tacites avec une agilité extraordinaire. On ressent bien dans ce livre que Michel Serres est à la fois philosophe et historien car sa lecture de notre société d'aujourd'hui est souvent influencée par ses connaissances historiques. De mon point de vue cette approche est intéressante car elle m'a amenée à comprendre qu'il existe des raisons dans le passé pour en être là actuellement. Mais surtout cela permet de trouver des pistes de réflexions sur les décalages profonds que l'on peut ressentir avec les autres générations que la notre. J'ai trouvé le titre de cet ouvrage attrayant, et la couverture aussi attirante (petit clin d’œil à la chapelle sixtine...) Mais il ne faut pas s'y méprendre. La lecture ne m'a pas semblé si aisée et la relecture de certains passages m'a été nécessaire afin d'en assurer la compréhension. Néanmoins l’intérêt que représentent les idées proposées par l'auteur justifie l’effort que cela impose. Après tout j'ai souvent eu l'impression qu'il parlait de moi... enfin de ma génération. J'ai aussi apprécié le regard bienveillant que cet auteur de 84 ans porte sur la génération des petites poucettes. Il nous transmet sa confiance et pense que nous serons capables de tout réinventer. Sa vision optimiste fait vraiment du bien.
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Des chroniques très intéressantes même si on adhère pas toujours au point de vue de M.Serres. Le format permet de piocher le sujet que l'on veut selon l'humeur du moment.
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Quand les grands-pères se raccordent à leurs petites-filles !
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Je n'ai pas du tout compris où Michel Serres voulait en venir.
Il parle de la guerre, au sens littéral, celle qu'il a connu (la deuxième guerre mondiale). Et puis, par un glissement inattendu, il arrive à la guerre que livre l'homme au monde, à la Terre.
J'ai dû passer à côté de quelque chose...
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reçu dans la grande librairie
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