Nous avons convaincu tout le monde que nous sommes des garçons. Maintenant, il ne nous reste plus qu'à oublier que nous sommes des filles.
Un bon guerrier connaît son ennemi, Kimi. Il l'étudie jusqu'à savoir précisément comment il fonctionne et ce qui le fait tel qu'il est. C'est seulement quand tu connais vraiment ton ennemi que tu peux espérer le vaincre !
Au milieu des idiots, le sage se remarque.
- Tu te souviens de cette petite boîte laquée qu'on rangeait sur une étagère, dans notre chambre ? je demande en lui caressant doucement les cheveux. Il y avait un saule doré sur le couvercle...
[ ... ]
- Imagine que tu as cette boîte dans les mains en ce moment, je continue. Imagine-toi en train de l'ouvrir et d'y enfermer toute ta peur et ton chagrin. Referme le couvercle, Hana, et range la boîte sur une étagère en hauteur... dans un coin sombre où tu ne la vois pas.
Je lui prends les mains et je les serre entre les miennes.
- Laisse la boîte là, bien rangée, avec ta peur dedans. Maintenant, on ne connait plus la peur. Tout ce qui compte, c'est notre survie. On doit partir d'ici, gagner la ville et, d'une manière ou d'une autre, trouver maman et Moriyasu.
Mais tu oublies qu'un samouraï est aussi astreint à d'autres règles. Il doit être humble; il doit contrôler son orgueil; et par-dessus tout, il doit faire preuve de tolérance envers les autres hommes.
- Alors comme ça, tu veux être comme moi ? Eh bien, je crois que tu vas devoir grandir un peu d'abord, petit guerrier !
- Haï-ya ! crie Moriyasu en frappant l'air avec le pied et en faisant mine d'asséner un rapide coup d'épée à notre oncle. T'es mort ! Je t'ai tué !
Notre oncle se plie en deux et se tient le ventre comme s'il avait reçu une blessure fatale.
- Aïe ! grogne-t-il. Un vieil homme comme moi n'est pas de taille à lutter contre un jeune samouraï aussi doué !
Je vois que vous êtes des soeurs unies par l'épée. Prenez garde que la même épée n'aille pas maintenant vous séparer dans la mort.
Le savoir est comme une jeune plante fragile qui pousse dans un jardin.
- Il paraît que les gens de la région ont un nouveau surnom pour le jito, répond Ko en hochant la tête. Ils l'appellent Kaminari.
Kaminari... "Tonnerre". Ça paraît adapté pour oncle Hidehira. Il est en train de déchaîner une tempête sur nos terres.
Je me déplace sans bruit comme un fantôme. Invisible à l'œil nu. Et quand j'attaque, c'est fulgurant. Tu pourrais recevoir un coup mortel sans jamais savoir qui t'a tué.
C'est le jour où est née la haine de mon oncle pour son frère. Le jour où celui-ci lui a sauvé la vie.
Dans la vie, chaque chemin que nous empruntons nous mène là où nous devions aller.
La vengeance n'a jamais aidé personne. Au contraire, elle te détourne de la bonne voie, et émousse.J'en sais quelque chose. Mais si tu veux te battre pour la justice, alors, je te soutiendrai, parce que c'est un combat que je veux te voir gagner.
Je m'approche en tendant l'oreille pour écouter ce qu'on raconte sur le cruel jito, le seigneur intendant du sud de la province de Kai ; une famille innocente a été massacrée, des flèches enflammées ont volé dans le ciel nocturne, et tout un peuple souffre. Les détails varient chaque fois qu'on la répète, mais I'histoire reste identique. On ne peut pas étouffer la vérité.
ON a intérêt à parler pendant que c'est encore possible ! s'écrie l'homme en haillons. Bientôt, le jito nous écrasera tous dans sa poigne de fer, nous pourrons à peine respirer, et encore moins parler librement.