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Citations de Matthew F. Jones (19)


Les gosses s'enfuient au bout de l'allée. Par delà la musique dans son pick-up, John entend quelqu'un crier : "va te faire foutre, chef!"
Puis la voix dans le mégaphone dit : "gare-toi, Moon. Coupe le moteur et pose les mains sur le volant!"
[...]
John pense : "De tous les flics du monde, il fallait que je tombe sur ce putain de Ralph Dolan!"
[...]
"Enlève tes foutues lunettes, Moon."
John les enlève et cligne des yeux face au soleil aveuglant.
"Tu as la gueule de travers, Moon."
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Tout en grincant des dents, John fait rouler le cadavre, d'où s'échappent des pets sonores.
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Les morts qui ne trouvent pas la paix, ceux auxquels leurs proches n'ont pas accordé le repos de la terre, habitent les arbres, les buissons, les oiseaux et les animaux de la montagne. Leurs yeux sont le soleil et la lune ; quand l'un s'ouvre, l'autre se ferme. Leurs paroles sont les étoiles, leur tristesse les nuages, leurs doigts le vent. Ils regardent, parlent et touchent sans que les sentent les vivants...
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C'est pas non plus la fin du monde. La fin du monde, c'est quand ton coeur s'arrête de battre.
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Tout à coup, il est furieux contre la fille morte de lui faire voir qu’il est aussi lâche que la majeure partie de l’humanité. Il arrête de marcher et se touche le front du revers de la main. On dirait de la viande à température ambiante. « Tu es morte et moi pas, lui dit-il. Et je veux pas aller en prison, d’accord ? »
Elle ne répond pas.
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Il rêve d'incendie, d'hectares de flammes orange aussi hautes que les arbres qu'elles dévorent. D'une conflagration, attisée par un vent violent. D'un pan de montagne entier s'élevant comme une chandelle romaine. D'un brasier qui anéantit les plantes, les animaux, les humains ; infeste l'air de son souffle ; soulève la terre ; n'épargne aucune vie, grande ou petite.
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Tels des vers parasites, les frémissements des premières lueurs rongent le corps mourant de la nuit. Le brouillard qui se lève dégage une odeur organique ensommeillée. John traverse la route et longe le champ de maïs pour rejoindre son pick-up. Du chalet lui parvient une détonation. Un unique coup de feu.
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Puis il saisit le cadavre par les épaules et, la tête en avant, le traîne à l’intérieur de la grotte. Après avoir étendu le sac de couchage contre la paroi la plus sèche, il allonge le corps dessus, place les mains sous le visage et remonte doucement les genoux vers la taille. Pendant près d’une minute, il reste accroupi là, examine le corps de la fille dans la lumière de la lampe, voit sur son visage angélique l’expression triste et grognon d’une enfant.
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Tout en gardant le serpent dans le faisceau lumineux, il lève la pioche en dessinant un arc silencieux dans l’air obscur, s’arrête un mètre au-dessus du crâne en forme de diamant un peu en retrait, et l’abat à l’horizontale d’un coup sec. Un pied sur la pioche de manière à clouer le reptile au sol, il lève l’autre et lui donne un coup de talon sur la tête, qu’il écrase jusqu’à ce qu’il entende un craquement sourd. Le serpent ne bouge plus.
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Il retraverse la carrière en courant et rapporte la besace et le lion en peluche. Il pose la besace aux pieds de la fille et le lion sur le sac de couchage à côté d’elle. Toujours pas satisfait, il ouvre la fermeture Éclair du sac de couchage, passe plusieurs minutes à y faire entrer le cadavre et le lion, de sorte que, lorsqu’il a terminé, ne dépassent plus que les deux têtes. Même là, il a du mal à abandonner la fille.
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John retire la cartouche vide. Balançant sa carabine d’une main, il s’avance vers le buisson lorsqu’un grognement s’élève derrière lui. Il fait volte-face et voit le cerf blessé surgir de derrière un crassier en fonçant droit sur lui.
Il n’a le temps ni d’armer ni d’épauler ; le cerf est si près qu’il distingue des mucosités jaillir de ses naseaux dilatés et la rage dans ses yeux fous de douleur.
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Il suit les traces de sang vers l’est du coteau sur un parcours en zigzag à travers un bosquet de chênes blancs et des sous-bois d’hamamélis, de sumac, de lauriers des montagnes et d’orties qui s’agrippent à son pantalon et à son sweat-shirt en lui griffant le visage ; au bout de quelques centaines de mètres, les sous-bois s’éclaircissent et s’émaillent de pierres moussues et de rochers tapissés de plantes grimpantes. À partir de là, le cerf a filé vers le nord, le long d’une crête étroite parallèle à la fourche que dessine la route huit cents mètres en contrebas. Un bref instant, John entend ses sabots racler sur les rochers. Vu qu’il ne perd que peu de sang, il craint que l’animal ne mette un bout de temps avant de s’épuiser.
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John avait espéré l’abattre d’une seule balle, puis le ramener en vitesse en le tirant à la caravane, de crainte qu’un coup de feu, même à cette heure matinale et à bonne distance de la ville, puisse être entendu — par un randonneur dans la réserve, par exemple — et éveiller les soupçons. Mais maintenant qu’il a blessé l’animal, il n’a plus d’autre solution que de le poursuivre. Il ne peut pas le laisser se traîner en boitant et mourir à petit feu.
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La carabine dans une main, il court en décrivant un demi-cercle à gauche des chardons, rebrousse chemin, s’immobilise à l’endroit d’où a surgi le cerf, s’accroupit et distingue des gouttes de sang frais sur le sol. L’animal a donc bien été blessé — probablement au flanc arrière droit, à en juger par la façon dont il a basculé en avant — et s’est enfoncé dans les bois, où les taillis sont serrés et le terrain inégal, dans l’espoir d’épuiser son poursuivant.
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John remet le cran de sûreté et se précipite vers les chardons, mais, avant d’y arriver, il s’arrête près d’une grande trace oblongue au milieu des aiguilles de pin. Il s’agenouille, passe la main au centre de la marque, sent la chaleur qu’y a laissée le cerf en dormant, repère même plusieurs poils de son pelage restés accrochés. Il sent son cœur s’accélérer dans sa poitrine, l’air entrer et sortir de ses narines, la sueur couler sous ses aisselles. Et il sent également l’odeur du cerf, la poussée d’adrénaline que l’animal a relâchée, aussi âcre et forte que la sienne.
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Sentant la présence d’un gros animal à proximité, John prend l’arme délicatement à deux mains et s’éloigne à pas lents vers la limite des pins, dont les branches supérieures, effleurées par le soleil levant, semblent incrustées de diamants. Une branche craque sur sa gauche. Il se tourne, épaule la carabine, enlève le cran de sûreté et vise un rameau qui rebondit. Juste derrière, il voit un flanc fauve et blanc disparaître dans un massif de chardons, et, au-dessus, une grande paire de bois. John tire. Il entend le cerf s’ébrouer, voit ses bois s’incliner vers la droite en dessous des buissons, puis se redresser. Alors qu’il arme de nouveau, le cerf détale au-delà des chardons, hors d’atteinte, et disparaît.
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Il a réfléchi à ce que représentaient soixante-huit kilos de viande de gibier comparés aux mille dollars d’amende et aux éventuels deux mois de prison qu’il lui en coûterait au cas très improbable où il se ferait prendre en train d’abattre un cerf en dehors de la saison de chasse dans une réserve nationale, et il a décidé que le risque en valait la peine.
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andis qu’il regarde le croisement des routes qui serpentent sur des kilomètres tel un ruban de poussière brune dans la combe, John aperçoit des phares descendre par la fourche de droite en transperçant la pénombre. Il trouve cela bizarre étant donné que les Nobie et lui sont les seuls à habiter de ce côté de la bifurcation ; et si un accident s’était produit chez eux, l’un ou l’autre l’aurait sûrement appelé, aucun ne partirait en ville en voiture à 4 h 30 du matin. John se demande si ce ne serait pas un garde-chasse, puis se dit qu’il tourne parano.
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Avant le lever du jour, John Moon a pris une douche, bu deux tasses de café, puis il a enfilé son jean, un sweat-shirt et ses grosses chaussures Timberland. Il a avalé deux tranches de pain grillé, un bol de céréales et a laissé à manger au chien parti vadrouiller. En sortant de la caravane, il prend sa carabine de chasse 12 mm et une poignée de cartouches sur le râtelier dans la cuisine.
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