Son image prend toute la place, en fait abonder d'autres. Elle au réveil, nichée.
Elle la nuit, encastrée. Elle au petit-déjeuner, humant son café. Elle dans la salle de bains, nue et mouillée. Elle enceinte caressant son ventre. Elle qui donne la vie, lui broyant la main. Elle inquiète. Elle amoureuse. Elle qui jouit. Elle en pleurs. Elle causeuse, une main sous le menton. Elle coléreuse, les poings sur les hanches. Elle, tout simplement Elle.
"Elle est comme ça Angèle. Angèle Hazard, avec un Z. Pas vraiment méchante, juste un peu. Elle ne demandera jamais que le ciel vous tombe sur la tête, c'est trop, mais qu'un petit boute détache, vous écorche le bout du nez, casse vos sourires imbéciles et joyeux. Parce que c'est moche le bonheur."
De jour, la vue était sidérante de beauté pure, réellement à tomber. L’océan et le ciel d’un même bleu s’épousaient, les toits rouges les regardaient s’enlacer.
Mylène n’est pas surprise, elle s’attendait à cette réaction. La dame n’est pas commode, c’est un fait. Elle passe la première et redémarre en douceur. C’est ça, dégage, grommelle Angèle regardant s’éloigner la voiture bleue