Citations de Marie Ferrarella (15)
Il désigna du menton l'arrière de la maison, là où se trouvait la nursery.
— La dernière tétée, c'était quand ?
— Vingt minutes, une demi-heure. Un bon point.
— Et Mme Rutledge ?
Avec une grimace malicieuse, elle répondit :
— La dernière tétée ? Environ trois heures.
l'empreinte de la vérité :
C’est lui qui, le premier, l’avait embrassée. Et c’était avec lui qu’elle avait perdu sa virginité.
Et aussi ses illusions, car Grant avait également été le premier homme à lui briser le cœur.
Quand le risque nous rapproche :
— Melinda ! cria aussitôt Noelle.
Sa fille s’arrêta net, la main tendue vers le bouton.
— Que t’ai-je déjà dit à propos de la porte ? demanda Noelle en la rejoignant à grandes enjambées.
— Que je ne devais pas l’ouvrir, répéta Melinda, en arborant une moue revêche. Mais c’est Lucy, maman ! Donc nous devons lui ouvrir parce que sinon elle ne pourra pas entrer dans la maison !
— Fantastique, marmonna Noelle entre ses dents. J’ai mis au monde une avocate chicaneuse.
Elle soupira.
– Qu'est-ce que vous me suggérez ? D'engager un garde du corps ?
Évidemment, c'était ce qu'il y avait de plus logique, et il n'y avait pas pensé, se reprocha J.D. Ce serait également beaucoup moins compliqué que ce qu'il avait en tête.
– Je veux bien être votre garde du corps, annonça-t-il. Et ce sera gratuit.
Le lieutenant Taylor McIntyre avait des méthodes d'investigations originales.
A chaque nouvelle enquête criminelle, elle éprouvait la nécessité de s'immerger dans l'intimité de sa victime pour comprendre sa personnalité, ses goûts et ses habitudes. Elle se comparait volontiers à un écrivain qui explore un milieu social particulier pour les besoins de son futur roman et, fort de ce matériau, plante un décor et forge un personnage pour son ouvrage.
A cela près que rien n'est plus réel qu'un crime.
— On n'obtient rien dans le monde sans relations. Et la solidarité, ça existe, tu sais. Toi, tu te drapes dans ta dignité, refusant toute intervention. Rien ne peut t'en faire démordre. Têtue comme une mule!
Elle fronça les sourcils.
— Ce qui veut dire ?
Il eut un large sourire malicieux.
— Que cela m'est égal. J'adore les mules.
Quand le risque nous rapproche :
Gardant ses pensées pour elle, Noelle emboîta le pas au couple formé par son coéquipier et son aïeule. Lucy semblait boire chacune des paroles de Duncan et s’accrochait de façon presque intime à son bras tandis qu’il la reconduisait vers la voiture.
La fin du monde, décida Noelle, allait sans aucun doute être annoncée dans les prochaines heures.
Quand le risque nous rapproche :
Mais, avant qu’elle ne puisse prévenir sa grand-mère, Lucy, certainement alertée pas son radar ultrasensible pour les beaux hommes, s’était redressée et prenait une profonde inspiration. Soudain, elle semblait faire non pas dix ans de moins, mais vingt, voire trente.
— A qui appartient cet appétissant spécimen d’homo virilus ? chuchota-t-elle à l’oreille de Noelle.
— A moi.
Les yeux de Lucy s’écarquillèrent.
— Je te demande pardon ?
Seigneur, réalisa Noelle, elle s’était mal exprimée. Très mal exprimée même.
— Je veux dire, je le connais, rectifia-t-elle. Il travaille avec moi.
Peut-être était-ce là la clé : rester ouvert à ce que la vie proposait, à la tendresse, sans craindre de souffrir. En tout cas, cela valait la peine de s'autoriser à ressentir ce genre de... D'amour ?
Tu n'as pas peur de moi, j'espère ?
- Non, pas de toi. Mais tu pourrais te révéler dangereux pour ma paix intérieure, précisa-t-elle en lui jetant un regard brillant. Les relations compliquent tout.
Après l'amour, étendue entre ses bras, elle avait été tellement submergée de bonheur qu'elle avait dû lutter contre les larmes, persuadée qu'il la prendrait pour une folle si elle se mettait à pleurer.
Aussi inexpérimentée qu'elle fût dans le domaine des relations sentimentales, elle savait que ce n'est jamais une bonne idée d'attendre plus de quelqu'un que ce qu'il peut donner.
– Vous pouvez la prendre pendant que je vais chercher une couche et un pyjama ?
On lui aurait dégoupillé une grenade dans les mains qu'il n'aurait pas réagi autrement.
– Euh... je ne voudrais pas lui faire mal.
Jenna sourit et lui mit Sophie dans les bras. Il regarda Jenna. Puis Sophie. L'enfant l'observa d'un œil soupçonneux.
Quand le risque nous rapproche :
— Nous pouvons toujours essayer, répondit Duncan d’un ton sceptique. Mais je te parie dix contre un que notre Mère Teresa s’est tout à coup rendu compte que certaines personnes avaient davantage besoin de ses services que les gentils pensionnaires de cette résidence, et qu’elle a filé se mettre au vert quelque part jusqu’à ce qu’il fasse un peu moins chaud pour elle.
— Pari non tenu.
— Pourquoi ?
— Parce que je ne mise jamais contre une certitude.
Quand le risque nous rapproche :
En général, les coéquipiers avaient tendance à tout se raconter, petites histoires, contrariétés, bonnes et mauvaises nouvelles. Mais, ça, c’était à la fin. Et elle n’avait pas le sentiment d’y être. Pas encore.
Et, comme elle était décidée à garder secrètes certaines parties de sa vie, elle ne serait peut-être jamais disposée à le faire. Se confier, c’était devenir vulnérable.