Marcel Viller

1. JACOB (la figure du patriarche Jacob dans la spiritualité). - Jacob est l'un des trois patriarches « du flanc desquels tout le peuple de Dieu et le Verbe
de Dieu lui-même sont sortis » (Léon Bloy, Le salut par les juifs, Paris, 1946, p. SG). Sa stature spirituelle n'atteint pas celle d'Abraham, mais elle dépasse celle d'Isaac (DS, t. 7, col. 1987-2005). Nous rassemblerons ici les traits qui composent sa personnalité dans la Bible, dans la tradition juive et chrétienne, sans étudier pour eux-mêmes les événements dont il a été le héros ni les bénédictions que l'écriture lui attribue.

EAU- La Bible et la littérature chrétienne recourent au symbolisme de l'eau pour exprimer d'importantes réalités de la vie spirituelle. Au principe, il y a la constatation toute simple que l'eau, si nécessaire à la vie de l'homme, est un des plus précieux dons du Créateur. 1. L'eau, créature de Dieu. - 2. Figure du Saint-Esprit et de la. grâce. - 3. Signe sensible et sacré de l'action divine.

Éléments et effets de l'abandon. -
De quelles vertus se compose l'abandon . - Dom Lehodey appelle fondements de l'abandon les vertus qu'il suppose : détachement, foi et confiance en la Providence, amour de Dieu. Bossuet verrait plutôt dans l'acte d'abandon, un amas et un composé des actes de la foi la plus parfaite, de l'espérance la plus entière et la plus abandonnée et de l'amour le plus pur et le plus fidèle. Au lieu des fondements de l'acte d'abandon mieux vaut parler des éléments de l'acte d'abandon.

Le christianisme de Rapine est l'oeuvre inexplorée d'un auteur inconnu dont il convient de marquer l'importance théologique et l'originalité. Il faudrait dégager sa métaphysique de l'adoration et le rôle qu'il lui assigne dans le domaine de la théologie et de la mystique, comme aussi sa pensée sur la primauté et la royauté absolue de Notre-Seigneur, car les idées de Rapine sur l'adoration et la place centrale du Christ dans les oeuvres de Dieu s'entremêlent en ses ouvrages.

3. Fabri (Jean Fabri ou Schmid; Cussius),
domimicain ,1504 - 1558. - , 1. Vie,- 2. OEuvres.
1. Vie. - Jean Fabri naquit on 1504 à Heilbronn sur le Neckar (Wurtemberg). V ers 1520, il entra dans l'ordre de Saint-Dominique, à Wimpfen. En 1534, il remplit quelque temps la charge de prédicateur à la cathédrale d'Augsbourg.
Le prédicateur d'Augsbourg s'était trouvé devant une tâche particulièrement difficile. Depuis 1527, la Réforme zwinglienne y avait pris le dessus. Sous la pression de la rue, le conseil avait restreint, puis, en 1537, Interdit l'exercice de la religion catholique. Le clergé, y compris l'évêque et le chapitre, avait quitta ln ville. La communauté catholique était réduite à une infime minorité. En 1547, après sa victoire sur la ligue de Smalkalde, à laquelle appartenait aussi la ville impériale d'Augsbourg, Charles-Quint avait rétabli la liberté religieuse à Augsbourg et rait rendre aux catholiques différentes églises, et d'abord la cathédrale, dont beaucoup d'oeuvres d'art avaient été anéanties par Iconoclasme. Dans une lutte constante et parfois fougueuse, Fabri s'efforça de ramener le troupeau dispersé à la doctrine catholique et fortifia le sens da la vie chrétienne chez les fidèles.

NATURE ET VIE SPIRITUELLE. - Le mot nature, comme ses parallèles en diverses langues, est d'un usage fréquent et présente des sens multiples
(le Dictionnaire de Littré on compte vingt-neuf). Aussi a-t-on proposé d'éviter dans le langage philosophique un terme si ambigu (cf. F. Mentré, dans Vocabulaire... de la philosophie, éd. A. Lalande, 6 éd., Paris, 1951, p. 670). Mais on peut, à l'inverse, en justifier l'usage en raison de "l'unité essentielle de signification, le sens que l'on fait dominer dans un cas particulier enveloppant toujours, comme un de ses harmoniques, ceux qu'on laisse momentanément de côté " (J. Lachelier, ibidem, p. 667 ; cf. p. 670).
Un indice de l'intérêt toujours actuel pour l'idée de nature est qu'elle a fait l'objet récemment de nombreux ouvrages, qui envisagent sont application à diverses époques (antiquité, moyen âge, 16e -18e siècles) et sous divers aspects (sciences, éducation, philosophie).

HACKI (Michel-Antoine), cistercien, - 1703. -
Moine de l'abbaye d'Oliva, près de Dantzig, Michel Hacki fut conseiller de la reine Christine do Suède, qui, par reconnaissance pour ses services, le fit nommer abbé titulaire de l'abbaye supprimée de Colbaz. En 1683, Hacki fut élu abbé de son monastère~. Il joua un rôle important dans la restauration de l'ordre cistercien en Pologne vers la fin du 17e siècle; il mourut le 4 mars 1703. Pendant son abbatiat, Hacki travailla à la direction spirituelle de sa communauté.

Apprécié pour ses qualités humaines et religieuses, pour sa vivacité d'esprit, son érudition et son talent d'écrivain, La Borde eut un grand crédit à l'Oratoire où Il exerça les charges de visiteur (1720-1723) et d'assistant (1733·1799, 1742-1746). Son influence dans l'Église est sensible, moins dans le domaine de la morale où son attitude rigoureuse ne fait que refléter une tendance assez commune de son temps, que dans l'orientation politique qu'il favorise, au moment où les principes d'un gallicanisme démocratique jadis préconisé par Edmond Richer connaissent un regain d'actualité. En ce sons, et sans être jamais tombé dans los extravagances des convulsionnaires, il a dominé cette phase du jansénisme qui commence avec l'Appel de 1717 et marqué de sa forte personnalité l'histoire religieuse à l'époque de la Régence.

CALVIN ET CALVINISME,- 1. Spiritualité de Calvin. - Il. La spiritualité dans le Calvinisme.
1. - SPIRITUALITÉ DE CALVlN
Il a été, jusqu'à. une époque assez récente, de bon ton de refuser à, Calvin une doctrine de spiritualité et toute participation à la vie mystique proprement dite. Il est, disait-on, un raisonneur froid et sec. Il établit, par durs syllogismes, la souveraine maitrise de Dieu et l'horrible misère de l'homme. Il creuse plus profondément qu'on ne l'avait encore fait Je fossé entre le Créateur et la créature. Il courbe l'homme sous la puissance d'un Dieu qui le sauve et le perd, à sa fantaisie. Entre ce despote et sa victoire ou son élu, il ne peut établir dos rapports d'amour, qui sont à la. rad ne de _toute la spiritualité et de toute vie mystique...

MAGNANIMITÉ. - Si l'on considère son étymologie, le terme "magnanimité " signifie la qualité de qui a l'âme grande {magnus animus, où animus équivaut à "âme" comme dans l'expression ( grandeur d'âme ) . C'est Aristote qui lui donne sa place dans la réflexion éthique. A travers les stoïciens, il passera au christianisme, qui lui fera une bonne place tant à l'époque patristique qu'au moyen âge. A partir du 17e siècle, sa place dans la réflexion s'estompe, au profit de la « générosité » et l'on peut dire aujourd'hui, avec P. Robert (Dictionnaire de la langue française) le terme ~ vieilli ».