« Je suis sûre que vos affaires habituelles de petits malfrats, de trafics de drogues, de règlements de comptes entre minables caïds à Moulins ou à Lille-Sud ne sont rien à côté de ce qui se passe dans le petit milieu des librairies. » (p. 43)
les hommes ici se comportent en machos donc les femmes se déguisent en poupées. Cet exercice quotidien de séduction sur la rue Ferhadija est un rite de passage. La séduction, voilà justement ce que la plupart de ces étrangers ont oublié. À la terrasse des cafés à Paris où à Barcelone, tout se joue en quelques minutes. La fille te regarde droit dans les yeux et tu sais tout de suite si c’est possible ou pas, si tu couches ou si tu t’en vas. À Sarajevo, c’est encore autre chose. « Séduis-moi », dit le regard des filles. Séduis-moi d’abord et après on verra. “Après”, c’est parfois longtemps après et souvent, c’est jamais.