La fantasmagorie ne découle [...] pas d'une invention mais de la conjonction de divers éléments habilement mis en scène par de talentueux hommes de spectacle : un procédé ancien – la lanterne magique – et des expériences scientifiques novatrices (chimie, optique, galvanisme), alliés à une thématique macabre qui puise dans le préromantisme et l'esthétique gothique, et trouve un écho singulier dans le contexte politique et social de la Terreur, auprès d'un public féru d'ésotérisme.
À ses débuts, la fantasmagorie n'est en fait qu'une nouvelle tentative pour relancer l'antique nécromancie, 'via' la lanterne magique. Le mot "fantasmagorie" (ou "phantasmagorie") provient d'ailleurs du grec 'phantasma', "fantôme", dérivé de 'phantazô', "je fais illusion", et de 'agoreuô', "je parle". Comme l'étymologie l'indique, cela signifie que le spectre ressuscité va entamer un dialogue avec les vivants.
L'exposition "Fantasmagorie. Lanternes de peur entre science et croyance" ambitionne de faire partager une facette méconnue du pré-cinéma, la fantasmagorie, sœur étrange de la lanterne magique. Un spectacle de fantasmagorie convoque plusieurs procédés : l'art de la mise en scène, la projection d'image, la magie, la ventriloquie, le bruitage, la comédie. Il résulte de cette combinaison de talents une spectaculaire expérience d'épouvante.