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Citations de Linn Ullmann (33)


C’était comme de l’eau, mare après mare après mare, informe. Ce qui s’est passé avant, et ce qui s’est passé après, puis encore après. Je n’en suis pas certaine.
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"Mais ta disparition même demeure . "
Gunnar Ekelöf.
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Simona lui avait proposé, puisqu'il était veuf, de s'occuper de lui et de lui couper les cheveux régulièrement. Lui préférait les laisser pousser. Pour qui les aurait-il coupés à présent, disait-il, mais ils avaient fait un compromis. L'été, le crâne d'Isak était donc chauve, lisse et bleu comme le globe terrestre qu'il avait offert à ses filles Erika, Laura et Molly pour leur cinquième anniversaire respectif ; l'hiver, il laissait pousser sa chevelure soyeuse d'un gris argenté qui, avec son beau visage de vieillard, faisait penser à une pomme de pin.
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Mais c'est parce que les cordes vocales ne dépérissent pas au même rythme que le reste du corps. Quand Elisabet et Isak se parlaient au téléphone, ils oubliaient leur corps, source de soucis ou d'embarras pour eux-mêmes et pour les autres.
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Il y a des siècles de ça, quand un enfant allait naître, voilà comment ça se passait : lorsque la femme avait des contractions et que l'accouchement était en cours, les autres femmes se dépêchaient de dénouer ses cheveux, les rubans de sa robe, les lacets et d'ouvrir tout ce qui, autour de la femme était attaché, fermé, clos, verrouillé, comme par exemple les tiroirs, les coffres, les fenêtres et les portes.
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Il n'est pas toujours laid. Ça dépend de la lumière, ça dépend des grimaces qu'il fait et de ce qu'il porte.
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Il est vrai qu'il n'était pas beau. Il avait des guibolles en allumettes et des poignets minces mais le pire c'était cette petite boule ou excroissance entre les sourcils qui faisait penser qu'il avait trois yeux ou deux nez.
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Devant la maison, il y avait un landau rouge et dans le landau un bébé en train de brailler, un bonnet rouge sur la tête. Le bébé n'était pas tout neuf. Laura s'approcha du landau. Le bébé n'était pas tout neuf car il était assez grand pour s'asseoir tout seul, mais il devait être attaché pour ne pas tomber. Laura n'était pas sûre, mais ça ressemblait à une fille. Quoi qu'il en soit, il était trop petit pour parler de manière compréhensible et dire qu'il il était.
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Si la cuisine est le cœur de la maison, l'entrée en est les mains. C'est l'entrée qui te souhaite tous les jours la bienvenue à toi, à ta famille et à tes invités !
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Il y a des siècles de ça, quand un enfant allait naître, voilà comment ça se passait: lorsque la femme avait des contractions et que l'accouchement était en cours, les autres femmes se dépêchaient de dénouer ses cheveux, les rubans de sa robe, les lacets et d'ouvrir tout ce qui, autour de la femme, était attaché, fermé, clos, verrouillé, comme par exemple les tiroirs, les coffres, les fenêtres et les portes. Si le mari souhaitait l'aider, il pouvait s'occuper de ce qui était dans la cour de la ferme, déplier un outil par exemple. Il pouvait aussi prendre la hache et fendre la charrue en deux.
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C'est difficile, les noms. Difficile d'en donner, d'en avoir, de s'en souvenir, de vivre avec, de s'en débarrasser.
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Tu finis par arriver. Tu es à moi et je suis à toi et je ne serai plus jamais comme avant. D'abord la peur d'être déchirée, et quand l'enfant naît, la certitude que je suis déchirée, mais pas comme je le croyais. Nuit après nuit sans sommeil, avec toi blotti contre moi ; le sang, les larmes, le lait, la fièvre et les boules dures dans les seins que l'on arrive parfois à calmer avec un peu d'eau chaude ou une peau chaude ou ta bouche ; nous deux, tout seuls quand tous les autres dorment sauf toi et moi.
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J'étais son enfant à elle et j'étais son enfant à lui, mais je n'étais pas leur enfant à eux, ça n'a jamais été nous trois ;
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Je mûris.
Tu mûris ?
Oui.
Ça veut dire quoi tu mûris ?
Je lis Swedenborg.
Et alors ?
Swedenborg a écrit que si tu as l'impression de vivre trop longtemps - et c'est mon cas, tu ne trouves pas - c'est parce que tu mûris.
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Je n’éprouve plus cette fureur contre la fille âgée de seize ans et baptisée Karin, et tant pis si personne ne l’appelait et ne l’appelle plus par ce prénom ; je n’éprouve plus cette honte envers elle, cette frénésie à la biffer, à l’oublier, à feindre qu’elle n’existait pas. Qu’elle existe. Et pourtant : le fait que nul ne se souvienne de ce qui m’est arrivé, que rien n’ait été écrit à ce sujet, me pousse à douter de la véracité de ce que j’ai vécu, j’en viens à douter que ça m’est effectivement arrivé, ou plutôt, je sais que ça m’est arrivé – Ce que tu peux être cruche comme gamine, t’as rien à faire ici –, mais je doute de la validité de ce que j’ai vécu, je doute de l’intérêt à le révéler. Et en même temps : si je n’écris pas à ce sujet, sous prétexte que je doute, sous prétexte que le doute engendre l’angoisse, sous prétexte que je fais n’importe quoi ou presque pour ne surtout pas être saisie par l’angoisse, sous prétexte que le doute et l’angoisse me transportent dans ce même état d’impuissance qui était le mien quand j’avais seize ans, dès lors j’oublie que, comme Annie Ernaux l’écrit, « les choses me sont arrivées pour que j’en rende compte ».
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Superman sans superpouvoirs est beaucoup plus faible qu'une personne ordinaire sans pouvoirs ordinaires, dit Ragnar.
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On croyait toujours que les mourants avaient un secret. Mais ce désir de sens, de compréhension et de consolation, c'était celui de ceux qui leur survivaient.
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Siri se força à sourire. Pourquoi pouffes-tu? Oui, elle s'efforçait de travailler sur sa propre impatience. Presque vingt ans dans la restauration et ainsi de suite. Ca ne laissait pas indemne. Et tout, ici, à la maison. Quelque chose sur quoi elle n'arrivait pas à mettre le doigt. Qu'ai-je fait de ma vie, au juste?
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A l'époque, Laura pensait que sa mère avait un secret, la réponse à mille questions, puis elle se dit qu'on croyait toujours que les mourants avaient un secret. Mais ce désir de sens, de compréhension et de consolation, c'était celui de ceux qui leur survivaient.
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« Tout ce sur quoi j’écris au fil de ces pages, ce qui s’est déroulé avant et après la photo qu’a prise de moi A, se compose principalement d’oubli, de la même manière que le corps se compose principalement d’eau. Ce dont je ne me souviens pas, qui ne jaillit que sous la forme de rêves, de pressentiments ou de douleurs, ne peut pas être écrit, même s’il doit pourtant l’être. »
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