Tu finis par arriver. Tu es à moi et je suis à toi et je ne serai plus jamais comme avant. D'abord la peur d'être déchirée, et quand l'enfant naît, la certitude que je suis déchirée, mais pas comme je le croyais. Nuit après nuit sans sommeil, avec toi blotti contre moi ; le sang, les larmes, le lait, la fièvre et les boules dures dans les seins que l'on arrive parfois à calmer avec un peu d'eau chaude ou une peau chaude ou ta bouche ; nous deux, tout seuls quand tous les autres dorment sauf toi et moi.