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Citations de Laurent Joly (73)


Ainsi, sur le chapitre des dérogations au statut, le Conseil d’État que tout aurait dû porter à protéger les droits individuels des persécutés, s'est-il montré plus sévère que le commissariat aux Questions juive lui-même, interprétant la notion de "services exceptionnels" de manière excessivement strictes.
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En fait, il n'y a aucune raison de penser, que, face à un refus de Laval à l'été 1942, les nazis auraient réagi autrement qu'ils ne l'ont fait un an plus tard : lorsque Vichy renonce à dénaturaliser, d'un bloc, les juifs devenus français depuis 1927, l'opération prévue à Paris est tout simplement annulée... Dans un territoire aussi décisif sur le plan géopolitique que celui de la France, les Allemands font primer les intérêts militaires et sécuritaires sur ceux de la "solution finale." Ils doivent donc tenir compte de la souveraineté de Vichy en zone libre, ménager le pouvoir en place et l'opinion publique.
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Désormais, René Bousquet assure ses ses arrières. Il rend des services à la Résistance, délivre de faux papiers (ainsi à François Mitterrand, Morvan dans la la clandestinité) et laisse des circulaires pour la postérité. Le 30 décembre 1943, à la demande d'Adolf Hitler, il est renvoyé par Pierre Laval.
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Ainsi, en août 1943, Vichy n'a pas cédé à la menace nazie, comme il aurait pu le faire en juin-juillet 1942 alors que sa marge de manœuvre était plus grande, ses atouts plus nombreux (la zone libre, les bases de l'Empire, etc.). Mais, à l'été 1943, les chances de victoire d'Hitler se sont effondrées. Les États alliés ou soumis à l'Allemagne ménagent l'avenir, freinent leur collaboration au génocide - même le gouvernement roumain, l'un des plus antisémites d'Europe, demande en juillet à rapatrier de France ses citoyens juifs non raflés l'année précédente...
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Pendant ce temps, la politique nazie contre les juifs de France bute sur un problème de taille : l'absence de coopération de l'allié italien. Depuis novembre 1942, le régime mussolinien, qui n'occupait jusque-là qu'une trentaine de communes (dont Menton) sur la frontière franco-italienne, s'est emparé d'une dizaine de département du Sud-Est. Manifestant d'emblée leur souci d'une "législation humaine" contre les juifs, les autorités fascistes s'opposent à l'application de la redoutable loi de Vichy du 11 décembre 1942. De fait, la zone d'occupation italienne devient un vaste refuge pour les juifs persécutés sur le reste du territoire français.
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Les Allemands, ont le sait, n'ont pas "réclamé"la livraison de "juifs de zone libre, et encore moins de "Juifs français." Dès le 6 mai 1942, lors de sa rencontre avec Heydrich, c'est Bousquet qui avait fait un premier pas en proposant aux SS les juifs "indésirables" internés dans les camps de Vichy.
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A l'été 1942, Vichy a fait le choix de sacrifier les juifs apatrides sur l'autel de la collaboration. Secrétaire général à la Police, homme de confiance de Pierre Laval, René Bousquet dirige l'action en technocrate autocentré et xénophobe prenant la pose de l'homme d’État. "La France ne s'en portera pas plus mal [...], nous nous rendons parfaitement compte de ce que nous faisons. L'avenir démontrera que nous avions raison," assène-t-il au président de la Fédération des amicales engagés volontaires étrangers, le général Goudouneix, venu plaider auprès de lui, en août 1942, la cause de ses soldats juifs.
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De nos jours, la rafle du Vel' d'Hiv est incontestablement devenue un marqueur mémoriel fondamental. Elle est ce crime inexpiable qui, à lui seul, condamne Vichy et la politique de collaboration. Le discours du président Chirac du 16 juillet 1995, reconnaissant, sous le double sceau de la vérité historique et de l'air du temps, la "responsabilité de la France" dans la persécution des juifs est le plus célèbre jalon.
[...]
Ainsi, alors que le propos chiraquien, admirablement ciselé par la plume de Christine Albanel, évoquait l' "occupant" ou les "exigences nazies," le discours de François Hollande (22 juillet 2012) ne comporte pas la moindre allusion au contexte de l'occupation et au nazisme. Quant au président Macron (cérémonie du 16 juillet 2017), c'est la France à l'écouter, qui est responsable de la mort des juifs. Plus d'Allemands donneurs d'ordre et même plus de génocide, juste des Français antisémites...
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(Les) technocrates de haute volée prêts à sacrifier les juifs pour leur carrière, antisémites de bureau obsessionnels ou policiers zélés ne se sont pas contentés d'obéir. Ils sont allés au-devant des ordres, ont approuvé la persécution des juifs, ont fait allégeance à Vichy et/ou à l'occupant.
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À l'échelle strictement individuelle, il y avait toujours moyen, pour un bureaucrate ou un policier, de faire le minimum, de se mettre en retrait, voire de résister.
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(Dans le chapitre "Que savait-on de l'extermination ? )

Ainsi, pour les plus lucides, l'issue de la déportation faisait peu de doute : c'était "la mort certaine". Mais ce qui était presque universellement ignoré et, surtout, absolument inimaginable, c'est que cette mort, pour la plupart, relevait du meurtre pur et simple.
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(Sur la rafle du Vel' d'Hiv, )

Dans le discours de Hollande comme dans celui de Macron, le mot "allemand" n'apparaît qu'une fois, pour préciser que "pas un soldat allemand", "pas un seul Allemand", ne prend part à la rafle du Vel'd'Hiv. C'est factuellement exact. (...)
Le 16 juillet 1942, même Dannecker, le chef du "service juif" de la Gestapo, est absent de Paris.
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En somme, Vichy définit sa politique en ignorant (ou en feignant d'ignorer) le "but recherché" par les nazis. (...). Il est certain que l'entreprise criminelle qui se profile place Vichy face à une énigme, l'extermination programmée de millions d'hommes, de femmes et d'enfants. (...) La finalité de la politique nazie (la mort des juifs) fait dès l'été 1942 peu de doute.
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