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4.09/5 (sur 22 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 28/08/1947
Biographie :

Laurence Schifano est professeur de littérature et de cinéma au Département des arts du spectacle de l'Université de Paris X-Nanterre


Agrégée de lettres modernes, docteur en études cinématographiques, Laurence Schifano a enseigné les lettres et l’histoire du cinéma à l’Institut français de Naples de 1973 à 1982.

Professeur de lettres, elle a, comme Maître de conférences, puis comme Professeur à Paris X-Nanterre, consacré son enseignement au cinéma dans ses rapports aux autres arts et à l’histoire. Directrice du Master Cinéma, elle est responsable du groupe de recherche ″Cinémas, représentations, identités″.

Laurence Schifano a publié plusieurs ouvrages de référence sur Luchino Visconti : Luchino Visconti – Les feux de la passion (Plon-Perrin, 1987) qui reçoit le Grand Prix de l'Académie française pour la biographie en 1988 ; Le Cinéma italien de 1945 à nos jours. Crise et création, (Nathan, 1995) ; Le Guépard, étude critique (Nathan, 1991) et tout récemment, Visconti. Une vie exposée (Folio Gallimard, édition revue et augmentée, 2009)
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Source : http://www.cslf.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=17:schifano-laurence&catid=2:membres
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"Senso" de Luchino Visconti analysé par Laurence Schifano Directrice du Master Recherche Cinéma à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense, Laurence Schifano est une spécialiste du cinéma italien et de Luchino Visconti, auquel elle a consacré une biographie : “Visconti. Une vie exposée”, (Éd. Gallimard, 2009). Avec "Senso", Visconti passe de la chronique néoréaliste à l’ampleur de la forme historique ; il introduit aussi une durée intime et romanesque dans une construction qui relève de modèles musicaux. Son travail sur les formes temporelles est donc à apprécier dans le passage qu’il opère entre l’héritage du XIXe siècle et la modernité cinématographique. (Laurence Schifano) Ce Cours de cinéma a eu lieu le 11 février 2011 au Forum des images, Paris

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Saigon, 2 novembre 1963. Jour des morts
La phrase la plus monstrueuse de toutes : quelqu’un est mort «au bon moment ».
Elias Canetti, Le territoire de l’homme.

Pendant des mois, les rumeurs de violences à venir avaient circulé, mais ce week-end de novembre s’annonçait serein à Saigon, sur les plages du cap Saint-Jacques, sur les collines de Dalat comme aux abords des pagodes d’Hué. Ceux qui ont parlé d’une atmosphère de plus en plus électrique ont fait du roman. Non. Ce fut comme un orage soudain dans un ciel sans nuages. Un orage d’été, bref et bienfaisant.
Il n’y eut pas d’enquête pour expliquer le double assassinat des deux frères, le président Ngo Dinh Diem et son conseiller politique Ngo Dinh Nhu, mis et mainte- nus au pouvoir neuf ans durant par les États-Unis. « C’est une affaire vietnamienne, strictement vietnamienne», déclara l’ambassadeur. Arrivé depuis à peine deux mois
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de Washington, il était soulagé que tout se soit aussi bien passé, qu’il ait pu le lendemain s’aventurer sans risque dans les rues, et même être applaudi, et parfois acclamé. Que les généraux à l’origine du putsch et de la « révolu- tion » soient portés par la foule en liesse.
Dans les heures et le jour qui suivent, la nouvelle se répand à travers le monde : les deux dictateurs du Sud- Vietnam se sont suicidés. « Arrêtés après la capitulation du palais Gia Long, ils se seraient évadés et auraient cherché refuge dans une église. Mais, repris, ils se seraient donné la mort alors qu’on les transportait en voiture en prison »
(Le Monde, 3 novembre 1963).
À Los Angeles où elle se trouve avec sa fille, on met au compte de son hystérie et de sa véhémence coutumière les accusations de la Dragon Lady, la fameuse, la tempétueuse Madame Nhu. La mort de son mari et de son beau-frère le président Ngo Dinh Diem, l’arrestation d’un troisième frère bientôt exécuté après un rapide procès apparaissent comme l’aboutissement logique et légitime d’une politique qui a atteint le sommet de l’arbitraire, de l’intolérance et de la cruauté avec la persécution et les autoimmolations de moines bouddhistes.
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Sans s'attacher sur l'impact de la comédie dans la conscience des Italiens et sur le rôle libérateur qu'elle a pu exercer concrétement et intellectuellement dans un pays où pèsent les discours moralisateurs du Vatican et des partis, on peut mesurer l'apport créatif de la comédie au plan formel. Si la chute dans la facilité expressive et l'histrionisme donnent souvent raison aux critiques méprisantes, le renouveau narratif et le goût des expériences caractérisent le dynamisme des Comencini, Monicelli, Risi, Scola, Lattuada.
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A la polémique qu'allume, particulièrement dans les milieux de gauche, son adaptation de Shakespeare, il [Visconti] répond dans Rinascita :

"Le bruit court qu'en mettant en scène "Comme il vous plaira", j'ai abandonné le néoréalisme. Une impression provoquée par le style de la mise en scène, du jeu des acteurs et par le choix que j'ai fait de la scénographie et des costumes de Salvador Dali.
Que ceux qui ont le goût des terminologies imprécises me pardonnent : que veut dire néoréalisme ? Au cinéma le mot a servi à définir les conceptions dont s'est inspirée la récente "école italienne". Il a rassemblé ceux (hommes, artistes) qui croyaient que la poésie naît de la réalité. C'était un point de départ. Il commence à devenir, me semble-t-il, une étiquette absurde qui s'est collée à nous comme un tatouage, et au lieu de signifier une méthode, un moment, il devient frontière, loi. Nous avons donc déjà besoin de frontières ? Mais les frontières ne sont-elles pas juste bonnes pour les paresseux, pour ceux qui perdent facilement l'équilibre ? [...]
Dans le panorama du spectacle, le théâtre a des limites et des différenciations, et ce n'est pas moi qui les ai découvertes. Laissons-lui donc toutes ses possibilités de mouvement, de couleur, de lumière, de magie. Non pas réalisme ou néoréalisme, mais imagination, totale liberté spectaculaire."

Chapitre XIV, Un théâtre nommé désir, p. 342-343
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Humaniste, nullement disposé à faire table rase du passé, ses retours en arrière, ses grands flash-backs ne sont pas retours aux paradis lointains d'une enfance, d'un cocon familial, d'un dorlotement éperdu dans la mémoire ou d'une évasion vers des mondes imaginaires : un déchiffrement des signes plutôt, et toutes les relectures qu'il fait des grandes oeuvres du passé sont là pour mettre le doigt sur les signes avant-coureurs de mutations historiques qui ne s' exprimeront que des années plus tard. À ses yeux, le personnage de Tancrède, dans le Guépard, annonce la collusion future entre la nouvelle classe dirigeante et le fascisme - et il en va de même pour Tullio Hermil, surhomme nietzschéen de L'Innocent. Plus qu'un paysage nostalgique, la mémoire dessine une perspective sur laquelle se noue le passé le plus lointain et le présent le plus actuel, soit que le présent répète le passé, soit que le passé annonce le présent dont il contient tous les germes, et les premiers symptômes des maladies dont souffre encore et parfois davantage le présent.

Chapitre XIX, Boulevard du Crépuscule, p. 499-500
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Ce furent précisément, dira Visconti, mon séjour en France et la rencontre d'un homme comme Renoir qui m'ouvrirent les yeux sur beaucoup de choses. Je compris que le cinéma pouvait être le moyen de s'approcher de certaines vérités dont nous étions très loin, spécialement en Italie. Je me souviens d'avoir vu, à peine arrivé en France, "La vie est à nous" de Renoir ; le film me fit une impression profonde... Durant cette période ardente - celle du Front Populaire - j'adhérai à toutes les idées, à tous les principes esthétiques et pas seulement esthétiques, mais aussi politiques. Le groupe de Renoir était situé nettement à gauche et Renoir lui-même, encore qu'il ne fût pas inscrit, était sans nul doute très proche du parti communiste. À ce moment j'ai vraiment ouvert les yeux : je venais d'un pays fasciste où il était impossible de rien savoir, de rien lire, de rien connaître, ni d'avoir des expériences personnelles. Je subis un choc. Quand je retournai en Italie, j'étais vraiment transformé.

Chapitre IV, Le chemin de Damas, p. 209
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En 1925, à peine âgé de dix-neuf ans, Luchino Visconti réunit avec éclat tous les dons qui signalent une naissance et un caractère d'exception : le feu d'une intelligence pleine de vivacité et d'insolence, une beauté "à faire tomber le pain des mains", comme le dira Wally Toscanini, l'orgueil le plus ombrageux allié aux délicatesses et aux élans du coeur, l'exquise urbanité des gestes jointe à une volonté de fer ; un courage farouche, une endurance physique cent fois mise à l'épreuve. En d'autres temps viscontiens, l'élégance apprise et la fougue instinctive eussent assuré à cette "âme bien née" de briller dans le monde et aux grands moments de l'Histoire.

Chapitre VII, Milan - Munich - Paris, p. 159
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Il n'en reste pas moins vrai qu'aussi circonscrit qu'il ait pu être , le choc néoréaliste, dans ses oeuvres, comme dans ses utopies, trouve encore aujourd'hui des échos et des résurgences qui attestent de l'amplitude et de la profondeur d'un mouvement créatif dont les périodes de crise sociale et morale réveillent le souvenir et l'exemple, comme le prouvent le renouveau du cinéma napolitain dans les années 1990 et le retour aux voies documentaires à partir des années 2000. Le néoréalisme n'est donc pas seulement ce "mythe pesant fortement sur la culture européenne et italienne en particulier" dont a parlé B. Bertolucci, mais le lieu même de tous les ressourcements.
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Antonioni se révèle comme un impeccable styliste jouant avec une maîtrise consciente – mais non utilisée à des fins illusionnistes – des constructions narratives (cf. l'épisode très anglais consacré dans "Les Vaincus" au portrait d'un meurtrier en mal de notoriété) et cette rigueur est mise au service non du divertissement spectaculaire mais de l'analyse aiguë et savante d'une crise de société qui s'exprime à travers les jeunes et dissout jusqu'à l'absurde (suicides et meurtres le sont également) les liens sociaux, familiaux, logiques. Thèmes privés qui reflètent une crise d'identité beaucoup plus large et amplement moderne dont le cinéaste ne cessera d'approfondir les formes.
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On n'est, a écrit Maurice Sachs, responsable de sa vie qu'à dater d'un certain jour. Et chacun de nous peut retrouver dans sa mémoire la date de sa naissance d'homme ou de femme... où le libre arbitre peut commencer à exercer son influence et à passer de nouveaux fils dans le tissu que l'enfance et l'hérédité nous ont préparé sur le métier de la vie.

Chapitre VIII, Gotha, p. 204
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Il en est de la guerre comme de ces pièces de théâtre où à l'approche du dénouement tout les acteurs viennent sur la scène.
Charles de Gaulle, Mémoire de guerre.
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