Mais en vérité, si la peur du violeur noir a servi à légitimer la pratique du lynchage, seul un tout petit nombre de ceux-ci a eu pour point de départ un cas de viol avéré3. La peur largement entretenue de la sexualité noire a d'abord servie à mieux acclimater les blancs à l'exercice d'un terrorisme racial utilisé comme mesure prophylactique pour maintenir les noirs sous contrôle.
3 Ida Wells, une des premières grandes figures du féminisme noir, a enquêté sur chaque lynchage dont elle a eu connaissance durant dix ans dans les années 1890. Sur les 728 cas étudiés, elle a conclu que "seul un tiers des Noirs assassinés était accusé de viol, et moins encore étaient coupables."
Le racisme est lié au patriarcat dans la mesure où il nie aux hommes de couleur le privilège dont jouissent les hommes dominants.