« Si tu veux connaître ton avenir
Regarde-toi dans l’instant présent ,
Car l’avenir en découle .
Vide ton bateau , toi qui cherches
Et tu voyageras plus vite.
Réduis le poids des désirs et des opinions
Et tu atteindras le nirvâna plus tôt .
Si tu veux te débarrasser de ton ennemi
La voie de la sagesse est de comprendre que ton ennemi est une illusion . »
« Mots du Bouddha. »
« Nous avons apporté la civilisation et la moralité à ces païens .
Nous avons sauvé leurs âmes .
La marine et l’armée étaient nécessaires pour nous ouvrir la voie.
——-Non, la violence n’est pas une solution .
Notre seul espoir pour l’avenir est d’apprendre aux enfants qu’une couleur de peau ou une langue différente de la leur ne font pas de l’autre un ennemi pour autant . »
Il y avait parfois de bien sombres harmonies. En musique comme dans la vie.
De Lydia à sa mère : « Et tu m’as apporté la musique. Toute ma vie j’ai écouté de la musique. Tu m’as fait des bisous. Tu m’as donné des foulards colorés. Tu m’as appris à ne pas garder ma langue dans ma poche, même si tu l’as regretté. Tu m’as appris à penser par moi-même et, par-dessus tout tu m’as laissé commettre mes propres erreurs. » p.446
Elle chercha ses lèvres,ivre de ce désir insatiable qu'il suscitait en elle. Ils firent l'amour sous un ciel limpide, sans traineau ni fourrure,comme le soir du bal du palais Anitchkov,sans interruption intempestive,sans Viktor Antoine armé de son fusil et décide a anéantir l'univers.
Elle était vêtue d’une robe du soir décolletée en soie bleue qui dévoilait sa gorge élégante et la naissance de ses seins. Elle portait des gants blancs qui lui couvraient les coudes, mais aucun bijou. Elle n’en avait pas besoin. Theo la compara à Li Mei. Celle-ci avait une silhouette moins voluptueuse, un charme plus discret, mais il émanait d’elle une pureté, une espèce de sensualité retenue qu’aucune Occidentale ne pouvait égaler. Comme la porcelaine chinoise comparée à celle de Wedgwood. Seule la beauté de la première vous chavirait le cœur.
Le vent était froid dans les rues sombres dénuées de réverbères et de trottoirs. En alerte, Jens arpentait un labyrinthe de ruelles, s'enfonçant dans les méandres anarchiques d'allées sordides et de cours. Pierre le Grand avait fait des artères principales des vitrines du monde occidental, mais derrière les façades prestigieuses et les palais se cachaient des taudis surpeuplés qui se propageaient comme la peste, avec l'amertume et le ressentiment qu'ils engendraient.
«Vous nous avez exploités. Vous nous avez maltraités. Vous pensiez que jamais le jour ne viendrait où vous devriez répondre de vos actes auprès de nous, le peuple de Russie. Vous vous trompiez. Vous étiez aveugles. Où sont toutes vos richesses à présent? Où sont vos immenses demeures et vos magnifiques chevaux? C’en est fini du tsar et je jure que vous…»
Cette crinière blanche. Cette moustache hirsute. Ce nez proéminent. Il ne pouvait s’agir que de sir Edward Carlisle, gouverneur de la concession internationale de Junchow. Évoquer le nom de ce vieux diable suffisait pour envoyer les enfants au lit.
À vingt-quatre ans, elle était petite et fragile, mais un seul de ces regards de braise pouvait, pendant un bref instant, faire oublier à son mari le froid et la faim qui le tenaillaient et le poids de l’enfant dans ses bras.