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Citations de Julius Evola (172)


Le sage connait beaucoup de choses. Il prévoit beaucoup de choses, le déclin du monde, la fin des Ases. 
(Völuspa, 44)
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L‘incidence des processus régressifs que nous avons décrits dans les pages qui précèdent sur le plan des mœurs et des goûts se manifeste, sous une de ses formes les plus typiques, dans le goût de la vulgarité, avec son arrière-plan plus ou moins subconscient représenté par un plaisir de la dégradation, de la contamination de soi. Les différentes expressions d’une tendance à la déformation et d’un goût pour ce qui est laid et bas lui sont apparentées.
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L'actuelle "civilisation" de l'Occident est dans l'attente d'un bouleversement essentiel sans lequel elle est destinée, tôt ou tard, à s'écrouler. Elle a réalisé la perversion la plus complète qui soit de tout ordre rationnel des choses. Règne de la matière, de l'or, de la machine, du nombre, en elle il n'y a plus ni respiration ni liberté ni lumière. L'Occident a perdu le sens du commandement et de l'obéissance. Il a perdu le sens de la Contemplation et de l'Action. Il a perdu le sens des valeurs, de la puissance spirituelle, des hommes-dieux. Il ne connaît plus la nature... La nature est abaissée au rang d'une extériorité opaque et fatale dont les sciences profanes cherchent à ignorer le mystère avec de petites lois et de petites hypothèses. Il ne connaît plus la Sagesse... la superbe réalité de ceux dont l'idée s'est faite sang, vie, puissance... Il ne connaît plus l’État : l'État-valeur, l'Imperium comme synthèse de spiritualité et de royauté... Ce qu'est la guerre – la guerre voulue en soi comme une valeur supérieure et une voie de réalisation spirituelle... ils ne le savent plus, ces formidables "activistes" d'Europe... qui ignorent les guerriers et ne connaissent que soldats... l'Europe a perdu la simplicité, la centralité, elle a perdu la vie. Le mal démocratique la corrode en toutes ses racines – jusque dans le droit, les sciences, la spéculation. Des chefs – des êtres qui se distinguent, non par la violence, non par l'or, non par l'habilité des exploiteurs d'esclaves, mais au contraire par d'irréductibles qualités de vie – , il n'y en a pas.C'est un grand corps malade qui se jette çà et là, poussé par des forces obscures et imprévisibles, lesquelles écrasent inexorablement quiconque veut s’opposer ou simplement se soustraire à l'engrenage. Voilà tout ce dont a été capable la «civilisation» d'Occident. Tel est l'avantage produit par la superstition du «Progrès», au-delà de l'Imperium romain, de l'Hellade lumineuse, de l'antique Orient – le grand Océan. Et le cercle se resserre un peu plus chaque jour autour des rares qui sont encore capables du grand dégoût et de la grande révolte.
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Répétons-le : le mythe de l’évolution n’est rien d’autre que la profession de foi du parvenu.

Dans sa dernière époque, l’Occident a préféré comme vérité non l’origine d’en haut mais l’origine d’en bas, non la noblesse des temps primordiaux mais l’idée que la civilisation naît à partir de la barbarie, que la religion pousse sur la superstition, que l’homme dérive de la bête (Darwin), la pensée de la matière, que toute forme spirituelle provient de la « sublimation » ou transposition de la matière originelle de l’instinct, de la libido, des complexes de l’« inconscient collectif » (Freud, Jung), et ainsi de suite.

Mais tout cela n’est pas tant le résultat d’une recherche déviée que, et précisément, un alibi, quelque chose que devait nécessairement croire et vouloir vraie une civilisation fondée par des êtres venant du bas, par la révolution des serfs et des parias contre l’ancienne société aristocratique. Il n’y a pas de domaine où, sous une forme ou sous une autre, le mythe évolutionniste ne se voit insinué de façon destructrice, au point de renverser toute valeur, de prémunir contre tout pressentiment de la vérité, d’élaborer et de renforcer dans toutes ses parties une espèce de cercle magique sans issue, l’organisation d’un monde humain désacralisé et prévaricateur.

De concert avec l’historicisme, l’« Idéalisme » post­ hégélien en arriva à voir l’être de l’« Esprit Absolu » dans son « auto-production », dans son « autoctise ». Ce n’est plus l’Être qui est, qui domine, qui se possède lui-même : c’est le self-made man comme modèle métaphysique. (p. 391)
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Le cas le plus typique et le plus connu, c'est peut-être celui du mot virtus. La «vertu» au sens moderne n'a rien à voir avec la virtus antique. Virtus désignait la force de caractère, le courage, la prouesse, la fermeté virile. Ce terme dérivait de vir, l'homme véritable, non l'homme dans un sens général et naturaliste. Le même terme a pris, dans la langue moderne, un sens essentiellement moraliste, très souvent associé à des préjugés d'ordre sexuel, au point que, se référant à lui, Vilfredo Pareto a forgé le terme « vertuisme » pour désigner la morale bourgeoise puritaine et sexophobe. Quant on dit une «personne vertueuse », on pense aujourd'hui à quelque chose de bien différent de ce que pouvaient signifier par exemple, à l'aide d'une réitération efficace,des expressions comme celle-ci : vir virtute praeditus. II n'est pas rare que la différence se transforme en opposition. En effet, une âme forte, fière,intrépide, héroïque est le contraire de ce que veut dire une personne «vertueuse » au sens moraliste et conformiste moderne.
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Dans la femme vraie — typique, absolue — on reconnaissait en effet la présence de quelque chose de spirituellement dangereux, d’une force fascinante, en même temps que dissolvante; ceci explique l’attitude et les préceptes de cette ascèse particulière qui repoussait le sexe et la femme comme pour couper court au danger. L’homme qui n’a choisi ni la voie du renoncement au monde, ni celle d’un détachement impassible dans le monde, peut affronter le danger et, ici encore, extraire du toxique un aliment de vie, s’il use du sexe sans en devenir l’esclave et s’il sait en activer les dimensions profondes élémentaires et en un certain sens trans-biologiques.

Comme nous l’avons dit, ces possibilités sont exceptionnelles dans le monde actuel et ne peuvent se présenter que par suite d’un heureux hasard, en raison de ce quelles présupposent, et en raison aussi des circonstances absolument défavorables résultant de l’« émoussement » qui caractérise souvent la femme telle que l’a façonnée, en général, la civilisation actuelle. Il n’est pas facile, en effet, de s’imaginer une « femme absolue » sous les traits d’une fille « évoluée », plus ou moins américanisée. D’une manière plus générale, il n’est pas très facile non plus d’imaginer la coexistence des qualités requises, chez la femme, telles que nous les avons indiquées plus haut, avec celles qu’exigent des rapports qui, comme nous le disions, devraient aussi être « modernes », c’est-à-dire libres, clairs et indépendants. Il faudrait pour cela une formation toute spéciale de la femme, formation paradoxale, car en un certain sens elle devrait reproduire la structure « duelle » du type masculin différencié : ce qui, malgré certaines apparences, est bien loin de correspondre à l’orientation que prend généralement la vie de la femme moderne.

En réalité, l’entrée de la femme à égalité de droits, dans la vie pratique moderne, sa liberté nouvelle, le fait qu’elle côtoie les hommes dans les rues, dans les bureaux, dans la vie professionnelle, dans les usines, sur les terrains de sport et jusque dans la vie politique et dans l’armée, font partie de ces phénomènes de dissolution de l’époque dont il est difficile, dans la plupart des cas, de voir la contrepartie positive. Essentiellement, ce qui se manifeste dans tout ceci, c’est le renoncement de la femme à son droit d’être femme. La promiscuité des sexes dans la vie moderne ne peut que « décharger », dans une plus ou moins grande mesure, la femme de la force dont elle était porteuse, ne peut que conduire à des rapports, plus libres certes, mais primitifs, entravés par tous les facteurs et les intérêts pratiques qui dominent la vie moderne. Ainsi, les processus en cours dans la société actuelle, avec la nouvelle situation de la femme, s’ils peuvent être favorables à l’une des deux exigences que nous avons relevées — celle qui a trait à des rapports plus clairs, libres et essentiels, au-delà du moralisme comme des déliquescences du sentimentalisme et de l’« idéalisme » bourgeois — ne sauraient qu’être contraires à la seconde exigence, relative à l’activation des forces plus profondes qui définissent la femme absolue. (pp. 252-253)
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Si difficilement concevable que cela soit pour les modernes, il faut partir de l’idée que l’homme traditionnel connaissait la réalité d’un ordre de l’être bien plus vaste que ce à quoi correspond aujourd’hui, en règle générale, le mot « réel ». De nos jours, au fond, on entend seulement par « réalité » le monde des corps dans l’espace et dans le temps […].
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Dans les temps anciens, les vérités traditionnelles ont toujours été réputées essentiellement non humaines. La considération d’un point de vue non-humain, objectif au sens transcendant, est la considération traditionnelle, celle qu’il faut faire correspondre au monde traditionnel. Ce qui est propre à ce monde, c’est l’universalité […].
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Entre la vraie droite et la droite économique, non seulement il n’y a pas identité, mais il y a même opposition précise.
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La fécondité se concentre donc dans les couches sociales les plus basses et dans les races inférieures, où la pulsion animale est plus forte que tout calcul et toute considération rationnelle. Ce phénomène a pour effet inéluctable la sélection à rebours, la montée et la prolifération des éléments inférieurs, contre lesquels la « race » des classes et des peuples supérieurs, épuisée et vaincue, ne peut plus rien, ou presque, en tant que facteur spirituellement dominant.

[Postface Alain de Benoist]
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Seule compte la résistance silencieuse d’un petit nombre, dont la présence impassible de « convives de pierre » sert à créer de nouveaux rapports, de nouvelles distances, de nouvelles valeurs, à construire un pôle qui, s’il n’empêchera certes pas ce monde d’égarés et d’agités d’être ce qu’il est, permettra cependant de transmettre à certains la sensation de la vérité – sensation qui sera peut-être aussi le déclic de quelque crise libératrice.

[Postface Alain de Benoist]
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Au lieu de protéger leurs sujets, les chefs les dépouilleront et, sous des prétextes fiscaux, voleront les propriétés de la caste des marchands [crise du capitalisme et de la propriété privée ; socialisation, nationalisation et communisme].
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Si le dernier âge, le kalî-yuga, est un âge de destructions terribles, ceux qui y vivent et qui pourtant restent debout peuvent obtenir des fruits difficilement accessibles aux hommes des autres âges.
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Chez l’homme moderne, il y a un matérialisme qui, vieux de plusieurs siècles, est désormais devenu une structure, une donnée constitutive de son être. Sans que la conscience périphérique s’en aperçoive, ce matérialisme étouffe toute possibilité, dévie toute intention, paralyse tout élan, réduit tout effort même correction orienté à une stérile et inorganique « construction ».
[…] Il faudrait une purification totale, une mise à nu qui n’épargne rien, pour libérer le dernier homme de ses concrétions, de son « Moi », de son orgueil et de ses œuvres, de ses espoirs et de ses angoisses.
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La guerre de 1914-1918 présente tous les traits d’un conflit entre les idéologies de castes différentes, et non entre Etats et nations.
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Il y a régression vers le collectif et non progrès vers l’universel, l’individu apparaissant de plus en plus incapable de s’affirmer, sinon en fonction de quelque chose qui lui fait perdre son identité.
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Ce n’est plus le besoin qui appelle le travail mécanique, c’est le travail mécanique (la production) qui a besoin du besoin.
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A l’époque des marchands, l’idéal n’est autre que l’économie pure, le profit, la prospérité et la science comme instrument de progrès technico-industriel, garant de production et de profit nouveau au sein de la « société de consommation », idéal auquel répond, avec l’avènement des serfs, l’élévation au rang de religion du principe de l’esclave : le travail. Et la haine de l’esclave va se propager avec sadisme : « Qui ne travaille pas ne mange pas », et son idiotie, se glorifiant elle-même, va former des fumées d’encens sacrées avec les exhalaisons de la sueur humaine : « Le travail élève l’homme », « La religion du travail », « Le travail comme devoir social et éthique », « L’humanisme du travail ».
[…] Et alors que pour l’Antiquité, tout travail pouvait se racheter en devenant symbole d’une action, en vertu d’une transfiguration due à sa pureté et à son sens d’offrande dirigée vers le haut, par suite d’une inversion, à l’époque des serfs tout reste d’action tend à se dégrader en une forme de travail.
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La première forme d’apparition de l’humanisme est l’individualisme. Individualisme comme constitution d’un centre illusoire en dehors du centre, comme prétention prévaricatrice d’un Moi qui est simplement le Moi mortel du corps […].
[…] D’où un irréalisme radical […] dans tout ce qui est moderne. […] Plus rien ne sera vie, tout sera construction : à l’être éteint se substituent dans tous les domaines la « volonté » et le « Moi », sinistre étayage rationaliste et mécaniste d’un cadavre.
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Si l’Empire décline, se survit à lui-même, son antagoniste, l’Eglise, ayant donc le champ libre, ne sait pas en assumer l’héritage.
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