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Citations de Julius Evola (172)


Julius Evola
A l'opposé de ce que pensent psychiatres, psychanalystes et « assistants sociaux », dans une société et une civilisation comme celles d'aujourd'hui et, spécialement, comme celles d'Amérique, il faut voir en général l'homme sain dans le rebelle, dans l'asocial, dans celui qui ne s'adapte pas. Dans un monde anormal, les valeurs se renversent : celui qui apparaît anormal par rapport au milieu existant, il est probable que c'est justement lui le « normal », qu'en lui subsiste encore un reste d'énergie vitale intègre ; et nous ne suivons en rien ceux qui voudraient « rééduquer » des éléments de ce genre, considérés comme des malades, et les « récupérer » pour la « société ». Un psychanalyste, Robert Linder, a eu le courage de reconnaître cela.
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L'inégalité est vraie de fait pour la seule raison qu'elle est vraie de droit, elle est réelle pour la seule raison qu'elle est nécessaire. Ce que l'idéologie égalitaire voudrait dépeindre comme un état de justice, serait au contraire, d'un point de vue plus élevé et à l'abri des rhétoriques humanitaires, un état d'injustice. C'est une chose qu'Aristote et Cicéron avaient déjà reconnue. Imposer l'inégalité veut dire transcender la quantité, veut dire admettre la qualité. C'est ici que se distinguent nettement les concepts d'individu et de personne.
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Le monde moderne, s'il a dénoncé l'« injustice » du régime des castes, a stigmatisé davantage encore les civilisations antiques qui connurent l'esclavage, et a considéré comme un mérite des temps nouveaux d'avoir affirmé le principe de la « dignité humaine ». Mais il ne s'agit, là encore, que de pure rhétorique.

On oublie que les Européens eux-mêmes réintroduisirent et maintinrent jusqu'au XIXe siècle, dans les territoires d'outre-mer, une forme d'esclavage souvent odieuse, que le monde antique ne connut presque jamais. Ce qu'il faut plutôt mettre en relief, c'est que si jamais une civilisation pratiqua l'esclavage sur une grande échelle, c'est bien la civilisation moderne.

Aucune civilisation traditionnelle ne vit jamais des masses aussi nombreuses condamnées à un travail obscur, sans âme, automatique, à un esclavage qui n'a même pas pour contrepartie la haute stature et la réalité tangible de figures de seigneurs et de dominateurs, mais se trouve imposé d'une façon apparemment anodine par la tyrannie du facteur économique et les structures absurdes d'une société plus ou moins collectivisée. Et du fait que la vision moderne de la vie, dans son matérialisme, a enlevé à l'individu toute possibilité d'introduire dans son destin un élément de transfiguration, d'y voir un signe et un symbole, l'esclavage d'aujourd'hui est le plus lugubre et le plus désespéré de tous ceux que l'on ait jamais connus.

Il n'est donc pas surprenant que les forces obscures de la subversion mondiale aient trouvé dans les masses des esclaves modernes un instrument docile et obtus, adapté à la poursuite de leurs buts : là où elles ont déjà triomphé, dans les immenses « camps de travail », on voit pratiquer méthodiquement, sataniquement, l'asservissement physique et moral de l'homme en vue de la collectivisation et du déracinement de toutes les valeurs de la personnalité. (pp. 154-155)
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L’instinct et l’attachement à la vie –c’est-à-dire le lien humain- interdisent la possession de la « gloire ».
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Les hommes du nouveau front seront, certes, antibourgeois, mais en raison de leur conception supérieure, héroïque et aristocratique, de l’existence ; ils seront antibourgeois parce qu’ils mépriseront la vie confortable ; antibourgeois parce qu’ils ne suivront pas ceux qui promettent des avantages matériels, mais ceux qui exigent tout d’eux-mêmes ; antibourgeois, enfin, parce qu’ils n’auront pas la préoccupation de la sécurité, mais aimeront une union essentielle de la vie et du risque, sur tous les plans, faisant leur le caractère inexorable de l’idée pure et de l’action précise. Il y a un autre aspect encore par lequel l’homme nouveau, substance cellulaire du mouvement de renaissance, sera antibourgeois et se différenciera de la génération précédente : son refus de toute forme de rhétorique et de faux idéalisme, son refus de tous les grands mots qu’on écrit avec la majuscule, de tout ce qui n’est que geste, phrase destinée à faire de l’effet, mise en scène. Dépouillement, au contraire, nouveau réalisme dans l’appréciation exacte des problèmes qui se poseront, en sorte que l’important sera, non l’apparence, mais l’être, non le bavardage, mais la réalisation, silencieuse et précise, en accord avec les forces apparentées et dans l’obéissance à l’ordre venant d’en haut.

Ceux qui ne savent réagir, contre les forces de gauche, qu’au nom des idoles, du style de vie et de la médiocre moralité conformiste du monde bourgeois, sont déjà vaincus dès le départ. Ce n’est pas le cas de l’homme resté debout, déjà passé par le feu purificateur de destructions extérieures et intérieures. De même que, politiquement, cet homme n’est pas l’instrument d’une pseudo-réaction bourgeoise, de même il se réfère, en règle générale, à des forces et idéaux antérieurs et supérieurs au monde bourgeois et à l’ère économique, et c’est en s’appuyant sur eux qu’il trace les lignes de défense et consolide les positions d’où partira soudainement, en temps opportun, l’action de la reconstruction.

A ce sujet aussi, nous entendons reprendre une consigne qui ne fut pas suivie : car on sait qu’il y eut à l’époque fasciste une tendance antibourgeoise qui aurait voulu s’affirmer dans un sens analogue. Malheureusement, là aussi, la substance humaine ne fut pas à la hauteur de la tâche. Et l’on alla même jusqu’à créer une rhétorique de l’anti-rhétorique. (chapitre XI)
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Si difficilement concevable que cela soit pour les modernes, il faut partir de l’idée que l’homme traditionnel connaissait la réalité d’un ordre de l’être bien plus vaste que ce à quoi correspond aujourd’hui, en règle générale, le mot « réel ». De nos jours, au fond, on entend seulement par « réalité » le monde des corps dans l’espace et dans le temps […].
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On exigeait donc que le souverain gardât la qualité symbolique et solaire de l’invictus –sol invictus […]-, par conséquent l’état de centralité auquel correspond précisément l’idée extrême-orientale de l’ « invariable milieu ».
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Plus spécifiée, la même idée figure chez Schopenhauer, qui dit que la condition d'une forte passion, c'est que deux personnes se neutralisent tour à tour, comme un acide et une base lorsqu'ils vont former un sel : ainsi, puisqu'il y a plusieurs degrés de sexualisation, cette situation se réalise quand un certain degré de virilité trouve son pendant dans un degré de féminité équivalent chez l'autre être.

Weininger, enfin, a proposé une véritable formule pour le fondement premier de l'attraction sexuelle. Partant précisément de l'idée que lorsqu'on prend comme critères l'homme absolu et la femme absolue, il y a en général de l'homme dans la femme et de la femme dans l'homme, il estime que l'attraction maximale s'éveille entre homme et une femme ainsi faits que si l'on additionne les parts de masculinité et de féminité présentes chez l'un et l'autre, on obtient comme total l'homme absolu et la femme absolue. Par exemple, un homme aux trois quarts masculin (yang) et féminin pour un quart (yin), trouvera son complément sexuel naturel, par lequel il se sentira irrésistiblement attiré et au contact duquel un magnétisme intense se développera, dans une femme masculine pour un quart (yang) et féminine aux trois quarts (yin) : précisément parce qu'on retrouverait, avec la somme des parties, l'homme absolu entier et la femme absolue entière.
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Libéralisme, puis démocratie, puis socialisme, puis radicalisme, enfin communisme et bolchevisme ne sont apparus dans l’histoire que comme des degrés d’un même mal, des stades dont chacun prépare le suivant dans l’ensemble d’un processus de chute. Et le commencement de ce processus fut le moment où l’homme occidental brisa les liens avec la tradition, méconnut tout symbole supérieur d’autorité et de souveraineté, revendiqua pour lui-même en tant qu’individu une liberté vaine et illusoire, devint atome au lieu de rester partie consciente dans l’unité organique et hiérarchique d’un tout. Et l’atome, à la fin, devait trouver contre lui la masse des autres atomes, des autres individus, et devait être impliqué dans l’émergence du règne de la quantité, du pur nombre, des masses matérialistes et n’ayant d’autre Dieu que l’économie souveraine. Dans ce processus, on ne s’arrête pas à mi-chemin. (chapitre V)
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"Le réalisme ne vaut pas mieux dans l'amour que dans l'art. L'imitation de la nature, sur le plan érotique devient l'imitation de la Bête." Tout 'naturalisme' pris dans ce sens ne peut en effet signifier qu'une déchéance, car ce qui doit être réputé naturel pour l'homme en tant qu'homme n'est pas du tout ce à quoi s'applique ce terme dans le cas des animaux : est naturelle pour l'homme la conformité à son type, au statut qui revient à l'homme en tant que tel dans la hiérarchie globale des êtres.
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Au lieu des unités traditionnelles — des corps particuliers, des ordres, des castes ou classes fonctionnelles, des corporations — articulations auxquelles chacun se sentait lié en fonction d’un principe supra-individuel qui informait sa vie entière en lui donnant un sens et une orientation spécifique, on a aujourd’hui des associations exclusivement dominées par les intérêts matériels des individus qui ne s’unissent que sur cette base : syndicats, organisations professionnelles, partis. L’état informe des peuples, devenus de simples masses, est tel qu’il n’y a pas d’ordre possible qui n’ait un caractère nécessairement centralisateur et coercitif. Et les inévitables structures centralisatrices hypertrophiques des États modernes, multipliant les interventions et les restrictions, alors même que l’on proclame les libertés démocratiques, si elles empêchent un désordre complet, tendent, en revanche, à détruire ce qui peut subsister de liens et d’unité organiques; la limite de ce nivellement social est atteinte avec les formes ouvertement totalitaires.

D’autre part, l’absurdité propre au système de la vie moderne est crûment mise en évidence dans les aspects économiques, qui la déterminent désormais d’une manière absolue et régressive. D’un côté, on est décidément passé d’une économie du nécessaire à une économie du superflu, dont une des causes est la surproduction et le progrès de la technique industrielle. Mais, pour que les produits fabriqués puissent s’écouler, la sur­production exige que l’on alimente ou suscite dans les masses un maximum de besoins : besoins auxquels correspond, à mesure qu’ils deviennent habituels et « normaux », un conditionnement croissant de l’individu. Le premier facteur, ici, c’est donc la nature même du processus productif qui, dissocié, s’est emballé et a presque débordé l’homme moderne comme un « géant déchaîné » incapable de s’arrêter, et justifiant la formule : Fiat productif, pereat homo! (Werner Sombart). Et si, dans le régime capitaliste, les facteurs qui agissent dans ce sens sont non seulement la recherche cupide des profits et des dividendes, mais aussi la nécessité objective de réinvestir les capitaux pour empêcher qu’un engorgement ne paralyse tout le système, une autre cause, plus générale, de l’augmentation insensée de la production dans le sens d’une économie du superflu, réside dans la nécessité d’employer la main-d’œuvre pour lutter contre le chômage : si bien que le principe de la surproduction et de l’industrialisation à outrance, de nécessité interne du capitalisme privé, est devenu, dans beaucoup d’États, une directive précise de la politique sociale planifiée. Ainsi se referme un cercle vicieux, dans un sens opposé à celui d’un système équilibré, de processus bien contenus entre des limites rationnelles. (pp. 219-221)
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Dans le monde moderne, deux choses principalement font obstacle à la réalisation du sens de la spiritualité, telle que la connut notre tradition la plus reculée : le caractère abstrait de notre culture et l'exaltation d'une force privée de lumière.

D'une part, nous avons des personnes pour qui I'« esprit » évoque la simple érudition livresque, la salle de cours, les jeux intellectuels de la philosophie, l'esthétisme littéraire ou vaguement mystique. De l'autre, nous voyons les jeunes générations faire du sport une véritable religion et ne rien connaître d'autre que l'ivresse de l’entraînement, de la compétition et de la conquête physique. Le sport n'est plus ici un moyen, mais un but en soi, une idole.

Aux yeux de certains, cette opposition apparaît comme un dilemme. L' « homme cultivé », en effet, éprouve implicitement une certaine répugnance pour toute espèce de discipline physique, tandis que chez le sportif la sensation de la force physique alimente un mépris pour les pâles tours d'ivoire reléguées parmi les livres et pour les batailles de mots qui ne prêtent pas à conséquence.

Ces deux attitudes sont erronées, fruits, l’une comme l'autre, de la décadence moderne. Toutes deux sont étrangères à la vision héroïque de l'esprit, qui fut l'axe de notre meilleure tradition classique, évoquée avec profit par le mouvement de renouveau actuel de l'Italie.

On a trop souvent oublié que la spiritualité exprime une manière d'être ; qu'elle n'est pas fonction de ce que la tête a emmagasiné en fait de notions, théories, etc., mais de ce qu'on a réussi à faire vibrer au rythme de son propre sang, et qui se traduit dans une supériorité, dans une purification profonde de l'âme et du corps.

C'est précisément dans cette optique qu'il faut envisager une discipline qui, bien que concernant les énergies corporelles, ne commence ni ne finit avec elles, mais sert de moyen pour réveiller une spiritualité vivante, organique. (pp. 23-34)
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Julius Evola
La doctrine des cycles permet en effet de penser que ce qui, en Orient ou ailleurs, peut avoir une valeur aux yeux d’un homme de la Tradition, appartient à un patrimoine résiduel qui subsiste, dans une certaine mesure, non parce qu’il s’agit de contrées vraiment soustraites au processus de déclin, mais simple­ment parce que ce processus s’y trouve encore dans une phase initiale ou moins avancée. Ce ne sera donc qu’une question de temps pour que ces civilisations nous rejoignent, pour quelles se trouvent au même point que nous et connaissent donc les mêmes problèmes, les mêmes phénomènes de dissolution sous le signe du « progrès » et du modernisme. Les rythmes pourront même y être bien plus rapides : la Chine, par exemple, en fournit déjà la preuve qui, en moins de vingt ans, a parcouru tout le chemin qui sépare une civilisation impériale et traditionnelle du régime communiste, matérialiste et athée, chemin que les Européens ont mis des siècles à parcourir.
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Dans l’Introduction, nous avons déjà signalé que les Tantras offrent une espèce de perspective historique sur l’orientation qui les caractérise.

Si l’on part de la conception d’une involution croissante qui s’est réalisée dans notre cycle d’humanité à travers la succession de quatre âges ; si l’on admet que nous nous trouvons désormais dans le dernier de ces âges, dans l’ « âge sombre » (kali-yuga) – époque de dissolution, de prédominance des forces élémentaires, où la Shakti est comme déliée de tout, tandis que la spiritualité des origines a été presque totalement perdue –, la voie réputée capable de répondre à cette situation est celle qu’on pourrait résumer par la formule « chevaucher le tigre. » C’est comme dire qu’il ne faut pas éviter une force dangereuse, ni même s’y opposer direction, mais se greffer sur elle en tenant bon, dans l’idée d’avoir finalement le dessus.

Les Tantras, dans cette optique, estiment que le lien du secret, qui s’imposait autrefois pour les doctrines et les pratiques de la « Voie de la Main Gauche » à cause de leur caractère périlleux et de la possibilité d’abus, d’aberrations et de déformations, est périmé.

Le principe fondamental de l’enseignement secret, commun tant aux Tantras hindouistes qu’aux Tantras bouddhiques (ceux-ci définissant essentiellement le Vajrayâna), c’est la nature transformable du poison en remède ou « nectar » ; c’est l’emploi, à des fins de libération, des forces mêmes qui ont conduit ou qui peuvent conduire à la chute et à la perdition. Il est précisément affirmé qu’il faut adopter « le poison comme antidote du poison ». Un autre principe tantrique, c’est que « fruition » et « libération » (ou détachement, renoncement) ne s’excluent pas nécessairement, contrairement à ce que pensent les écoles unilatéralement ascétiques. On se propose comme but de réaliser les deux choses à la fois, donc de pouvoir alimenter la passion et le désir tout en restant libre. Un texte avait précisé qu’il s’agit d’une voie « aussi difficile que le fait de marcher sur le fil de l’épée ou de tenir en bride un tigre ».
(…)
De toute façon, à ceux qui penseraient que le tantrisme offre un commode alibi spirituel pour s’abandonner à ses instincts et à ses sens, il faudrait rappeler que tous ces courants supposent une consécration et une initiation préliminaires, le rattachement à une communauté ou chaîne (kula) d’où tirer une force protectrice, dans tous les cas une ascèse sui generis, une discipline énergique de maîtrise de soi chez celui qui entend se livre aux pratiques dont nous allons parler. (pp. 303-304)
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L’aristocratie cède le pas à la ploutocratie. Le guerrier s’efface devant le banquier et l’industriel. L’économie triomphe sur toute la ligne.
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Lorsque le rythme est brisé, lorsque les contacts sont bloqués, lorsque le regard ne sait plus rien des grandes distances, toutes les voies semblent ouvertes et chaque domaine est saturé d’actions désordonnées, inorganiques privés de base et de sens profond, dominées par des motivations exclusivement temporelles et individuelles […]. La « culture », alors, ne veut plus dire réaliser son être propre dans l’adhérence sérieuse et la fidélité –elle signifie « se construire ». Et puisque la base de cette construction n’est autre que le sable mouvant de cette nullité qu’est le Moi empirique humain sans nom et sans tradition, on voit s’avancer la prétention à l’égalité, le droit pour chacun de pouvoir être, en théorie, tout ce qu’un autre peut être aussi.
[…] C’est alors le chaos des possibilités existentielles et psychiques, qui condamne la plupart des hommes à un état de disharmonie et de déchirement : chose qui se vérifie aujourd’hui.
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L’idée que l’Etat tire son origine du démos et ait en lui principe de sa légitimité et de sa consistance, est une perversion idéologique typique du monde moderne, laquelle atteste essentiellement une régression.
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Il est important, il est essentiel que se constitue une élite, qui, dans un recueillement soutenu, définira, avec une rigueur intellectuelle et une intransigeance absolue, l’idée en fonction de laquelle il faut s’unir, et affirmera cette idée sous la forme, surtout, de l’homme nouveau, de l’homme de la résistance, de l’homme debout parmi les ruines. S’il devait nous être donné de surmonter cette période de crise et d’ordre vacillant et illusoire, c’est à cet homme, et à lui seul, qu’appartiendrait l’avenir.
Mais quand bien même le destin que le monde moderne s’est créé, et qui maintenant est en train de l’emporter, ne pourrait-il être contenu, grâce à de telles prémisses les positions intérieures seront tenues : en quelque circonstance que ce soit, ce qui devra être fait sera fait, et nous appartiendrons à cette patrie qu’aucun ennemi ne pourra jamais occuper ni détruire
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[L’ensemble des civilisations de type traditionnel est] caractérisé par la sensation de ce qui se tient au-delà du temps, à savoir par un contact avec la réalité métaphysique conférant à l’expérience du temps une forme très différente, « mythologique », faite de rythme et d’espace plus que de temps chronologique.
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Là où le sexe est mis en relief, il est naturel que la femme, sa dispensatrice et son objet, prenne le pas, et c'est ce que l'on constate, à bien des égards, aujourd'hui : à cette sorte de "démonie", d'intoxication sexuelle chtonique qui est le propre de l'époque actuelle et se manifeste de mille façons dans la vie publique et dans les moeurs, répond une gynocratie virtuelle, une tendance, sexuellement orientée, à la prééminence de la femme, prééminence qui, à son tour, est en relation directe avec l'involution matérialiste et utilitaire du sexe masculin ; il en résulte que le phénomène est surtout manifeste dans les pays où, comme aux Etats-Unis, cette involution est particulièrement poussée, grâce au "progrès". Ayant, à maintes reprises, traité de cette question, nous ne nous y arrêterons pas ici et nous bornerons à signaler le caractère collectif et, en un certain sens, abstrait, de l'érotisme et du genre de fascination qui se concentre aujourd'hui sur les idoles féminines les plus récentes, dans une atmosphère alimentée par mille moyens : cinéma, revues illustrées, télévision, spectacles, concours de beauté et ainsi de suite. Ici la personne réelle de la femme est souvent une sorte de support presque entièrement dépourvu d'âme, un centre de cristallisation de cette atmosphère de sexualité diffuse, si bien que la plupart des étoiles aux traits fascinants, "vamps" et femmes "fatales", ont, en pratique, en tant que personnes, des qualités sexuelles fort quelconques, leur fond existentiel étant plus ou moins celui de filles ordinaires et de mères de famille dévoyées. Quelqu'un s'est fort justement servi, à ce propos, de l'image des méduses, aux magnifiques couleurs irrisées, qui se réduisent à une masse gélatineuse et s'évaporent, si on les met au soleil, hors de l'eau. L'eau correspondrait ici à l'atmosphère de sexualité difuse et collective. [ C'est la contrepartie, chez la femme, de la virilité très primitive des nombreux hommes qui se distinguent aujourd'hui par leur force et leur masculinité purement athlétique ou sportive, comme des "durs", des "mecs", etc...]
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