Entretien avec Julien Birban pour son premier roman "Les Douleurs premières" publié aux Editions Héloïse dOrmesson
(Séquence audio postée le 15/11/2023 - Empreinte Magnétique)
Je voulais de la certitude au kilo, allez on laisse la ville glisser et marivauder entre nous deux, et pendant ce temps on se touche, on vérifie, pendant ce temps j'ai compté les secondes éternelles, je me suis cachée dans son cou, j'ai senti ses bras me protéger, j'ai senti le danger détaler et les défaites mourir, certains appellent ça l'amour, moi j'appelle ça les secondes éternelles.
Le genre ado révolté(e) est quand même bien banal. Le texte a un côté factice ("je suis très vénère") avec ce qu'il faut de pseudo-transgression à bon marché, les parents sont très méchants, les jeunes sont désespérés, excessifs, "vivre à fond"...bon, l'auteur a fait un effort de faire semblant de parler au féminin, pourquoi pas. Mais franchement, le côté nombriliste de ce genre de récit n'est pas très intéressant, et l'excès verbal ne fait pas de véritables personnages...
Il aurait fallu de la révolte. La seule posture valable, la seule attitude qui soit pas reléguée aux teintes de gris. Ceux qui sont pas en colère me font flipper.
Une vieille dame ferme les volets. Rien de plus déprimant que les gens qui ferment leurs volets avant la nuit tombée. On devrait les mettre en prison, c'est pas méchant, c'est pour leur redonner goût à la lumière.
Ceux qui vous disent qu'il faut des mois et des mois pour vraiment tomber amoureux sont des cons, c'est de la pensée bourgeoise et molletonnée, c'est ce qu'ils prétendent pour se convaincre que leur amitié vaguement sexuée c'est de l'amour. Ce n'est pas ça l'amour. L'amour c'est de la haine à l'envers, un truc qui te coupe la valve d'oxygène. Personne n'est équipé pour l'amour, tout ce que l'on peut faire c'est espérer ne pas en crever.
Serres les dents parce que ça va cogner un peu, ça va tacher le formica. Et servez-vous un verre, vous allez quand même pas me lire sobre.