Joseph Bonanno, alias «Joe Bananas» a été pendant plus de vingt ans un des cinq parrains de New York qui ont dirigé la «commission», le gouvernement de la mafia. De toutes les grandes figures de la période faste de «l'honorable société», il est le seul à avoir survécu à l'enfer du «volcan» new-yorkais. Il a bâti une fortune sur les paris clandestins, le racket et autres trafics qu'il a fait fructifier à travers des investissements légaux dans l'agro alimentaire ou le textile, poussant l’imbrication du monde criminel et du monde des affaires à un degré inconnu jusqu’alors. Poursuivi depuis vingt-cinq ans par le F.B.I., il s'est décidé à raconter sa vie pour assurer sa défense. Avec sérénité, sans amertume ni colère, Bonanno décrit son enfance en Sicile, la prohibition, la guerre des gangs, la vie des parrains et des Familles de New York, le coup de filet policier d'Apalachin, ses rapports tendus avec Lucky Luciano ou Al Capone, ainsi que la longue traque d'un quart de siècle qui a permis au F.B.I. de le faire condamner en 1985. Il meurt en 2002.
La réputation qui m’a été faite a été bâtie sur l’ignorance et l’exagération. Presque tout ce qui s’est dit ou écrit sur moi était inventé. La vie est plus riche, plus complexe que la représentation qui en est donnée dans les médias. Si vous avez ouvert ce livre en espérant y lire les confessions d’un bandit sicilien ou y découvrir des aventures sanglantes, vous pouvez le refermer sans prendre la peine d’aller plus loin. J’ai pris trop de temps à rédiger ces pages pour concevoir qu’elles soient lues comme un vulgaire roman policier.
Le seul vrai pouvoir est celui qu'un homme exerce sur lui-même;
La seule vraie force est celle qui provient d'une conscience claire;
Les seules vraies richesses de ce monde sont l'amour familial et l'amitié.
J’eus nettement moins de plaisir à rencontrer John Kennedy. Mon jugement sur la famille Kennedy est d’une certaine manière faussé par la piètre opinion que j’ai de Robert et de son action démagogique à la tête du Secrétariat à la Justice.