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Citations de José Noce (40)


C'était elle qui avait apporté les grandes lignes à suivre à ses gosses (mari compris), qui avait dessiné la colonne vertébrale de sa tribu comme un palmier sous lequel toute la petite famille avait pu bénéficier d'ombre, de fruits et de douce liqueur. Elle avait été mère, confidente, amante, copine, régisseur, pour son plus grand plaisir mais aussi parfois pour ses pires angoisses.
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En presque trente ans de vie commune, quatre ou cinq petites aventures mémorables et une love affaire, dont il lui restait le cadre et plus du tout la toile centrale. Elle s'en souvenait comme d'étapes nécessaires dans sa marche vers elle-même, à la fois douces-amères et révélatrices en fin de compte d'une complicité infantile qui la liait à son Raymond comme à un pote baisable avec qui on aurait partagé autant de mouise que de caviars.
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La France était néanmoins la plus belle figure géométrique dont il aimait à caresser les contours, tout en lui épouillant la toison pubienne de ses morpions effrontés nationaux. Bien qu'immigré d'origine espagnole et sans un millilitre de sang français, il disait comme Romain Gary, l'un de ses écrivains préférés, que « la France coulait dans ses veines. »
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Il aimait à rappeler qu'il avait été maoïste vers dix-sept ans, au grand dam de ses parents d'ailleurs, simplement pour semer le trouble en hauts et bas lieux. Il faut dire que Natacha, la chef de section des rouges était belle comme une héroïne de Dostoïevski, avec en plus un cul galbé comme celles que croque le dessinateur Manara. Et sur ce point son père était forcément d'accord ! Les affiches polychromes sinologiques des mao français ne l'emmenaient paradoxalement pas très loin de son enfance maternelle, dans les corons ouvriers. Sauf qu'il se retrouvait souvent dans des manifs qui gueulaient dans la fumée lacrymogène des propos d'adultes politisés et que tout le monde en vrac était son ennemi : les Cocos, les Trotskos, les Fachos, les Roycos.
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il était le genre à avoir de longs entretiens avec lui-même et souvent au plus fort des débats au cours desquels il se trouvait confronté à sa propre bêtise, il finissait par lâcher entre ses lèvres mi-souriantes mi-colériques un sempiternel : « Allez-vous faire foutre ! » Dont le ou les destinataires n'étaient pas forcément circonscrits.
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Il avait beaucoup de mal à s'expliquer l'enthousiasme qui le portait à fréquenter encore des associations caritatives pour des actions ponctuelles mais abouties. Surtout après toutes ses années de galère dans l'écologie.
C'était sans doute pour cette raison qu'il avait choisi en premier lieu la police avec une très haute responsabilité. Traquer la saloperie, quelque soit son contexte social, lui fournissait suffisamment de satisfaction intime pour justifier à ses yeux une fonction aussi peu compatible avec ses idées d'anar. En fait, en sous main, Raymond réglait des comptes, et alimentait les faits divers irrésolus : disparitions sporadiques de hauts et bas dignitaires dont la veulerie n'égalait que le fort degré de toxicité écologique pour une société dite humaine.
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Il était bien fini le temps pour Ray où on empêchait les essais nucléaires en s'enchaînant à quelques centaines de miles de l'explosion, et où on regardait dans le blanc des yeux des baleines pour bien se culpabiliser d'avoir offert de l'ambre en flacons de luxe aux dondons putassières.
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Une des raisons solides sans doute qui le confirma dans son désir de quitter pour de bon, et à temps, le navire esquinté. Car on l'informa de très haut, bien avant les mensonges diplomatiques des directives officielles, qu'il devenait de plus en plus persona non grata pour une fraction arriviste du Rincon, dernière mouture, autant dire sa nouvelle intelligentsia aux crocs acérés.
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Aussi avait-il noué des amitiés solides à tous les degrés de la hiérarchie sécuritaire, via les énergies renouvelables qu'il s'ingéniait à pérenniser mondialement à partir des coulisses du Rincon.
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Il représenta ainsi les Directeurs généraux de la Police nationale et de la Gendarmerie nationale auprès des ambassadeurs, et des autorités locales de la police. Mais ce qui l'intéressait surtout dans ses missions, c'était qu'il devait apporter son concours à la promotion de l'industrie française dans le domaine des équipements de sécurité, dans le cadre des orientations fixées par le ministère de l'intérieur, le ministère de la défense ou les ambassadeurs.
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Sa culture atypique, ses compétences avérées en boxe française universitaire, sa détermination sur le terrain, et la réussite spectaculaire de ses enquêtes criminelles dans tous les milieux sociaux, l'amenèrent progressivement à diriger officiellement le service de coopération technique internationale de police, le SCTIP, composante de la direction Générale de la Police Nationale du ministère de l'intérieur.
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Son père était maçon mosaïste, sa mère couturière modiste, vivant en quasi-autarcie communautaire dans un bastion cosmopolite de corons truffés d'ouvriers immigrés, mais ouverts à la révolution internationale à l'ombre des terrils nordistes.
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Raymond, conçu à Grenade mais né en France, venait consécutivement de terminer une maîtrise de lettres modernes, et d'obtenir brillamment dans la foulée le concours de commissaire de police. Ses parents, tous deux natifs de l'Andalousie, ne l'auront jamais su.
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Raymond, cinquante-cinq ans, actuellement commissaire divisionnaire de police, attaché de Sécurité intérieure à Lille, officiellement en retraite anticipée pour blessures répétées au service de la nation. Ses parents d'obédience « anarchiste réfractaire » s'étant réfugiés en France après 36 pour fuir les bottes franquistes furent rattrapés en 74 par l'ironie du sort déguisée en grippe espagnole. Ils moururent à une semaine d'intervalle.
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Trente ans qu'ils vivent ensemble, Ray et Dine. Une coexistence mouvementée. Sans la présence de leurs deux enfants Léo et Nella, sans doute vogueraient-ils vers des horizons différents. Et pourtant les enfants étaient grands maintenant : vingt-neuf, et vingt-sept ans. L'un, l'aîné, reporter international, en ce moment couvrait l'Australie. L'autre, la cadette, faisait le médecin dans une association humanitaire quelque part en Asie du sud en compagnie de son ami chirurgien. Et ils restaient ensemble.
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Raymond Garcia Lopez s'imposait ces remarques d'option plutôt philosophique, surtout pour son hygiène mentale, tandis qu'il ouvrait la troisième lettre consécutive annonçant la venue, et donc l'incruste inopinée, d'ex-collègues, petits cousins par alliances lointaines, y compris d'anciens copains velléitaires. C'était incroyable mais depuis bientôt deux semaines qu'ils avaient intégré leur « Villa » en bordure de mer, héritée en dépit du bon sens familial, faute de légataire sans doute éclairé, et à la suite de quiproquos en cascades, Raymond et Claudine accusaient réception d'une vingtaine d'annonces franches concernant l'intention manifeste d'apporter en ces lieux exotiques la présence chaleureuse de compatriotes « désintéressés. »
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Et du coup, mon petit père, on songe à la vanité dérisoire poussant tout bipède poilu quelque peu instruit à s'imaginer chevaleresque, alors qu'il est surtout hippophage, voire mammifère et vain, comme le suggérait entre autres le regretté Jacques Prévert.
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— Bonjour, monsieur le sniper ! Non, ne vous retournez pas, pas encore ! Seulement quand je vous le dirai !
La voix était féminine, plutôt jeune. Pas une once de crainte malgré son apparente méfiance.
— Non ! S'il vous plaît laissez vos mains bien visibles. Merci. Ne vous retournez pas encore. Je vous écoute. Qu'est-ce que vous manigancez ici ? Et d'abord pourquoi entre autres ce vide animalier autour de vous, si on excepte votre mastodonte ?
— Bonjour aussi mademoiselle. Excusez-moi, mais en quoi ma présence vous regarde-t-elle de près ou de loin ? Je n'ai pas pour habitude de rendre des comptes ! Qui êtes-vous ? Savez-vous que votre curiosité peut en l'occurrence vous coûter très cher ?
— Des menaces ? Je le crois pas ! Si vous croyez m'intimider, alors là sachez monsieur le sniper que je pratique suffisamment d'arts martiaux pour vous empêcher de me nuire… Au fait, je vous imagine sans armes, j'ai raison, j'espère .
— Ce n'étaient pas des menaces mademoiselle, juste des paroles amicales pour informer quelqu'une de curieux en grand danger. Je ne suis pas manchot et pourrai vous le démontrer beaucoup plus brutalement que vous ne le pensiez.
— Non ! Pas pour l'instant en tout cas... Retournez-vous doucement ! Dans le calme et la circonspection, vous allez tout bien m'expliquer.
Blonde avec des yeux verts de chatte siamoise. Une lueur d'amusement enfantin sur les pupilles contrastait avec la dureté de ses traits contractés. Trentaine épanouie. Plutôt musclée, d'une souplesse de squale, en position de repli.
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— Non ! S'il vous plaît laissez vos mains bien visibles. Merci. Ne vous retournez pas encore. Je vous écoute. Qu'est-ce que vous manigancez ici ? Et d'abord pourquoi entre autres ce vide animalier autour de vous, si on excepte votre mastodonte ?
— Bonjour aussi mademoiselle. Excusez-moi, mais en quoi ma présence vous regarde-t-elle de près ou de loin ? Je n'ai pas pour habitude de rendre des comptes ! Qui êtes-vous ? Savez-vous que votre curiosité peut en l'occurrence vous coûter très cher ?
— Des menaces ? Je le crois pas ! Si vous croyez m'intimider, alors là sachez monsieur le sniper que je pratique suffisamment d'arts martiaux pour vous empêcher de me nuire… Au fait, je vous imagine sans armes, j'ai raison, j'espère .
— Ce n'étaient pas des menaces mademoiselle, juste des paroles amicales pour informer quelqu'une de curieux en grand danger. Je ne suis pas manchot et pourrai vous le démontrer beaucoup plus brutalement que vous ne le pensiez.
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Mardi 16 h 30, le matos, il l'avait planqué, seul, pas très loin du pas de tir, en cas d'urgence, durant cette nuit glacée particulièrement venteuse. Fido pendant ce temps avait été muselé et solidement attaché avec une chaîne adéquate. À 200 mètres du rendez-vous, seul encore, il a longtemps inspecté les environs, rien ! D'où ça pourrait venir ?
— Bonjour, monsieur le sniper ! Non, ne vous retournez pas, pas encore ! Seulement quand je vous le dirai !
La voix était féminine, plutôt jeune. Pas une once de crainte malgré son apparente méfiance.
— Non ! S'il vous plaît laissez vos mains bien visibles. Merci. Ne vous retournez pas encore. Je vous écoute. Qu'est-ce que vous manigancez ici ? Et d'abord pourquoi entre autres ce vide animalier autour de vous, si on excepte votre mastodonte ?
— Bonjour aussi mademoiselle. Excusez-moi, mais en quoi ma présence vous regarde-t-elle de près ou de loin ? Je n'ai pas pour habitude de rendre des comptes !
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