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Citations de John King (64)


il se demandait à quoi ressemblerait le monde sans bagnoles, (...) on achetait une auto, on faisait ronfler le moteur et on jouait de l’embrayage, laissant la moitié de la gomme des pneus sur le bitume, pour se faire assassiner par les péages, l’assurance, le contrôle technique, l’entretien, l’essence et tout le reste, et cela un peu plus chaque année. Ils peignaient des signes sur les arbres et dressaient d’innombrables panneaux indicateurs, ajoutaient encore des radars, vous collaient une amende pour avoir lambiné au carrefour ou dépassé de cinq à l’heure la vitesse autorisée. Un jour il n’y aurait plus de carburant et les gens ne se déplaceraient plus autant, se remettraient à bosser près de chez eux. Le résultat serait le même, mais la vie serait plus douce, plus personnalisée, plus intéressante.
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il approchait de la quarantaine et se demandait si ça ne faisait pas partie du problème, si les anniversaires et les souvenirs qui s’accumulaient n’avaient pas quelque puissance cachée, une énergie qui finissait par vous ronger comme une maladie. L’avenir paraissait vide, mou, inculte. Le passé vous donnait des leçons, prouvait ce qui marchait ou ne marchait pas, mais l’addiction au profit voulait dire qu’il fallait tout détruire et reconstruire, réemballer, comme si cela faisait avancer quelque chose.
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Se déplacer à Old Trafford* ou Anfield**, c'est toujours un petit coup d'adrénaline en plus. Le foot, c'est entièrement une question d'ambiance, et si les stades étaient vides, s'il n'y avait pas tant de bruit, ce ne serait pas la peine d'y aller.

* stade de football de Manchester United
** stade de football de Liverpool FC
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Je finis par balancer la semoule, et je roule sur le côté. On reste appuyés contre les oreillers, sans rien à se dire. C’est l’instant de vérité, quand tu viens de faire l’amour avec une inconnue, et que tu aimerais bien qu’il y ait un bouton à portée de main. Tu appuies sur le bouton, et la nana disparaît. Bien, me revoilà James Bond. Je déclenche le siège éjectable, et je continue tout seul, sans le mannequin à côté. Dans les films, la femme se fait toujours descendre, de sorte que James Bond n’a jamais à s’emmerder à faire la conversation, après avoir tiré son coup. Je hais ça, bavasser après la baise. Je voudrais que cette connasse disparaisse, et me retrouver seul. Je pique du nez, et Chrissie commence aussi à sommeiller. C’est le meilleur plan, parce que quand tu te réveilles, tu as envie de remettre le couvert. Comme ça, pas de bavardage inutile.
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- Je suis marié, mon pote. Et une fois que tu as passé la bague au doigt d’une bonne femme, on n’a plus rien à te demander. Quand tu te maries, peu importe ce que tu peux bien faire de ton corps. C’est pour mon esprit que Mandy m’aime.
- Quel esprit ? Le peu d’esprit que tu as, il est coincé entre tes jambes.
- Et celui-là, je l’entretiens. Quinze fois par nuit, réglé comme une horloge. Je suis une machine à baiser. Même bourré de bière, je la baise dur comme un bâton. Quinze fois par nuit, chaque nuit, sans exception.
- Disons plutôt une fois par mois. Enfin, une fois par mois avec Mandy. Parce qu’en douce, tu es un fils de pute.
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Les humains étaient des sadiques. Il suffisait de leur soumettre une cible facile et un semblant de justification, et ils étaient capables de tout.
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(...) dérouiller un mec à mort, c’est le plaisir pur. Les oreilles qui bourdonnent. On peut bien déguiser la violence comme on veut, mais c’est toujours la violence. Pourquoi faire semblant, pourquoi justifier ses actes ? Toutes ces têtes de nœud, avec leurs histoires de politique et d’atteinte à la morale, se fourrent le doigt dans le cul. Des mecs de Cardiff que l’on course dans Fulham Road, et à qui Chelsea colle une branlée, c’est ça la vie.
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Eh bien voilà, mon grand. Les gars, tu sais, ont un bout de viande entre les jambes, et il se remplit de sang quand il renifle de la chatte. Du coup, la fille commence à mouiller, en voyant ça. Alors le gars, il met son bout de viande tout raide dans le trou entre les jambes de la fille, il remue d’avant en arrière pendant un moment, pour toi, deux ou trois secondes, et balance cette espèce de liquide blanc, épais comme du produit à vaisselle. Neuf mois plus tard, si tout se passe bien, un grafron sort en braillant, et le connard en question devra casquer pour lui pendant seize ans."
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Une bonne travailleuse. Rien d'exceptionnel, mais ce qu'il faut de sensibilité pour jouer le jeu avec un vieil homme sénile et malodorant qui, s'il avait vécu dans un environnement plus naturel ou même vingt ans plus tôt seulement, serait dans sa tombe plutôt que dans cette unité. Les scientifiques travaillent d'arrache-pied pour prolonger la vie, mais, il faut bien le dire, c'est trop souvent aux dépens de la dignité. Cette infirmière est prête à mentir et à dire à son patient que tout va bien alors que c'est évident que ce n'est pas le cas. Une infirmière qui soulage les souffrances d'un homme mort. Un squelette. Elle fait un dur métier [...]
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Les chaînes n’accordent aucune importance aux supporters, mais sans le bruit, sans le mouvement des spectateurs, le foot, ce ne serait rien. C’est une histoire de passion. [...] Sans la passion, le foot est mort. Reste vingt-deux mecs adultes en train de courir après un ballon sur un bout de gazon. C’est assez con, franchement. Ce sont les gens qui en font une fête. Ils s’échauffent et tout décolle. Quand tu as une passion, n’importe laquelle, elle déborde. C’est parfois ce qui arrive, avec le foot. Enfin pour moi, c’est comme ça. Tout est lié. Ils ne peuvent pas séparer le football de ce qui se passe à l’extérieur. Ils peuvent te forcer à te tenir à carreau, sous l’œil des caméras de surveillance, mais quand tu t’éloignes un peu, l’illusion finit, et c’est la vie qui prend le relais.
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Ses DM et un Harrington, noir. On n'avait encore jamais fait mieux que cette association.
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Quand un patient commence à te donner des ordres c'est fini. Ruby a appris sa leçon très vite, elle s'est rendu compte qu'au fond, les patients veulent que tu gères leur vie. Comme un enfant, le patient veut se sentir en sécurité, veut croire que tu vas le soutenir dans sa maladie et le renvoyer chez lui en pleine santé. Les patients tentent, oui, mais une fois que tu as fixé les règles ils se détendent. Ils te testent au début, mais après, quand on te fait confiance c'est vraiment quelque chose, le meilleur compliment du monde. C'est donnant-donnant, comme dans la vie, on soulage les soucis qui pèsent sur les gens. la gentillesse, ca coûte rien, mais si un patient est mal-poli, comme Aggie peut l'être, Ruby sait reconnaître de la peur ou une tristesse plus profonde, mais elle n'est pas une imbécile pour autant et elle pose des limites et s'y tient, elle ajuste le bout du lit pendant que cette femme dont les organes sont pris d'assaut par un cancer regarde le ciel par la fenêtre.
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Nous trois, on a choisi notre route, et on ne s’en est pas trop mal tirés. On travaille, on a de l’argent dans la poche. On a de bons potes, une famille unie, et on ne se trouve pas comme des cloches quand on veut une nana. On se marre bien.

On doit être comme les nègres, d’une certaine façon. Des nègres blancs. De pauvres blancs. De la merde blanche. Nous sommes une minorité, parce que nous sommes soudés. Peu nombreux. Fidèles, loyaux. Le foot nous donne quelque chose en plus. La haine, la peur nous rendent différent. Et on est issus de la majorité silencieuse, ce qui fait que les connards qui nous dirigent n’arrivent pas à nous repérer. Nous partageons la plupart des idées de masse, mais nous les avons adaptés en nous. Nous sommes haïs des riches, et inacceptables des socialistes qui se la joue charitable. Nous sommes satisfaits de nos vies, nous n’avons pas besoin de travailleurs sociaux. Aucun de nous ne se retrouve à la rue, dans le froid, seul et dépressif, niqué par la drogue ou l’alcool, ou tout ce qui peut traîner comme merde, à te guetter pour te baiser la tête. Non, on a la tête sur les épaules. Trois gars normaux qui s’intéressent au foot, parce que ça fait partie de leur vie. Certains entrent dans l’armée, d’autres chez les flics. D’autres encore décident de tuer les gens par la politique ou par la finance.
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La menace d'un lavement ou d'un laxatif c'est très efficace pour la discipline.
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Je pense au jour où Smiles a retrouvé le corps de sa mère dans la baignoire, poignets ouverts, saignée à blanc. Il est resté là un long moment avec le corps nu, à discuter avec elle. Il ne m'a jamais raconté ce qu'il lui avait dit, et je ne lui ai jamais demandé. Il ne parle pas beaucoup de sa maman. Pauvre vieux Smiles.
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La violence n'est pas que physique, d'ailleurs, c'est mental aussi, et même si Ruby croit à l'amour et à la paix, elle est pas débile. On apprend tôt que les coups blessent, alors qu'en fait le corps se répare et ce sont les mots qui font vraiment mal. Les mots restent coincés dans la tête comme un cancer, des pensées pourries qui s'infiltrent dans le sang et se propagent comme une tumeur, qui foutent la merde. Le mépris de quelqu'un qu'on connaît, des mots amers et vicieux mais dans un paquet cadeau d'amour, [...]
Et puis la cruauté calculée, le poison des inconnus, des snobs qui te regardent de haut. Ca c'est une question de pouvoir. Il y a des gens qui utilisent leurs poings, d'autres leur langue.
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Le feu passe au vert et les ados démarrent en trombe. Une odeur de pneu brûlé pénètre par la ventilation du taxi. Jeffreys regarde droit devant lui en espérant qu'un malheureux ne fera pas les frais de cette puérile prise de risque. Il comprend le besoin d'excitation des jeunes mais comme il fait partie du corps médical il connaît les conséquences d'un tel comportement. C'est un problème dans la société.
Les gens sont toujours pressés, pris dans une sorte d'effervescence. Ils ne réfléchissent pas avant d'agir. Ou de parler. Ils sont incapables de réfléchir tranquillement à la vie et à son sens profond. Les jeunes sont les plus coupables, aucune conscience de leur propre mortalité sans parler de la mortalité des gens autour d'eux. Mais c'est une vérité générale. Les gens ont l'esprit confus, agissent au hasard. L'éducation canalise l'énergie de la jeunesse et a le mérite de mettre en place des schémas de comportement. Ce qui façonne à son tour la civilisation. Si on ne les contrôle pas, les êtres humains ne valent pas mieux que des gorilles.
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Ayant des responsabilités bien plus importantes que celles d’un simple médecin, il est essentiel qu’il garde l’esprit net. La santé de l’État et la stabilité de toute la population sont en jeu, ce qui n’est pas rien. Son rôle, il faut bien le dire, est tout à fait primordial, mais il ne le dirait jamais comme ça, et ne le pense même pas. C’est un homme modeste. Mais en tant que travailleur hautement qualifié s’y connaissant en économie et en médecine il observe la santé de la nation depuis un sommet plus élevé que les médecins. Loin du train-train quotidien il est à même de saisir les enjeux plus larges. C’est à lui qu’il incombe de surveiller la distribution des fonds et d’aider à guider les ressources là où elles sont les plus nécessaires. Il prend en compte tous les facteurs. La santé de l’hôpital repose sur ses épaules. C’est un microcosme de la nation. Les éléments les plus qualifiés de l’hôpital, les consultants et les médecins le traitent comme il se doit, une fois qu’ils ont compris qu’il n’est pas là pour réduire leur budget. À un niveau inférieur de l’échelle hiérarchique, les infirmières et les travailleurs auxiliaires sont plus difficiles à convaincre. Il explique cela par leur mauvaise éducation, les spécialistes ont tendance à venir de meilleurs milieux et sont plus à même de contrôler leurs émotions. Ils comprennent les arguments logiques alors que les auxiliaires sont plus irrationnels et pensent sur le court terme, aveuglés par les sentiments. Mais Jeffreys a su rallier le personnel par la simple force de ses bonnes manières. C’est un homme humble et les gens se prennent vite de sympathie pour lui. C’est un travail difficile, mais il faut bien que quelqu’un le fasse. Le cliché le fait sourire.
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La bière rinçait le cerveau. Desserrait les écrous et laissait les idées circules. Lavait de toute inquiétude et de tout regret. Il n’y avait rien de tel que de passer du temps dans un pub digne de ce nom avec son fatras de personnes et d’opinions, de parler en toute liberté et de discuter de façon civilisée, d’apprendre et de partager ce qu’on savait ou ce qu’on pensait.
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en Chine j'ai découvert que le communisme n'a rien de romantique, ni de radical, c'est juste une option matérialiste différente du capitalisme, tout le monde veut être au sommet de l échelle, et il y a cette absence de sentiments ,cette incapacité à se mettre à la place de quiconque. la Chine m'a fait comprendre nombre de choses.
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