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4.4/5 (sur 47 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Goldsboro, Caroline du Nord , le 04/08/1960
Biographie :

Prix Pulitzer, Joby Warrick est journaliste reporter au Washington Post depuis 1996.

En 2015, il publie "Sous le drapeau noir : Enquête sur Daech" (Black Flags: The Rise of ISIS).

À partir de documents secrets exclusifs de la CIA et de son expérience sur le terrain, Joby Warrick s’interroge sur l’ascension de l’État islamique et sur les objectifs à long terme de Daesh. Il s’agit d’une véritable immersion au cœur de cette organisation et d’une description minutieuse de tous ses acteurs.

"Sous le drapeau noir" s’est vu décerner le Prix Pulitzer 2016 et a été élu meilleur livre de l’année par le New York Times et le Washington Post.

Twitter : https://twitter.com/jobywarrick


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Joby Warrick on Black Flags: The Rise of ISIS at 2015 Miami Book Fair


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Comment un être humain doté d’un cœur peut-il faire une chose pareille ?
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Les premiers califes, tenus pour les successeurs du prophète Mahomet, régnèrent depuis Damas et Bagdad. Ils furent ensuite supplantés par les Turcs ottomans, qui agrandirent l’empire islamique et créèrent un califat dirigé par de puissants sultans installés à Istanbul. Les conquérants turcs accordèrent une autonomie limitée à La Mecque, permettant aux Hachémites de conserver le contrôle des sites de la ville sainte conformément à une tradition qui remontait au Xe siècle. Puis, au début du XXe, vint un Hachémite dont l’ambition et l’audace allaient changer le destin de la famille et redessiner les frontières du Moyen-Orient.
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Nada Bakos se demandait si la principale réussite de Zarqaoui n’était pas de s’être ainsi élevé au rang de cible prioritaire, et pas seulement pour les Américains. « Zarqaoui a dévié du scénario, a-t-elle estimé plus tard. Même Al-Qaïda essayait de respecter certains principes, en s’en remettant à ses théologiens pour interpréter la charia. Zarqaoui, lui, interprète la loi comme il l’entend. Il invente ses propres règles, comme dans une secte, a-t-elle expliqué. Il est en train de devenir une méga-église7. » Il allait y avoir un retour de bâton, c’était évident. Les grands prêtres d’Al-Qaïda et des autres réseaux djihadistes bien établis n’allaient pas voir d’un bon œil un comportement aussi démesurément hétérodoxe, surtout s’il heurtait les sensibilités des Arabes fortunés et pieux qui fournissaient à l’organisation l’essentiel de son argent. Mais de nombreux musulmans ordinaires étaient sur les rangs pour rejoindre la congrégation en perpétuel essor de Zarqaoui. En Irak et ailleurs, des admirateurs commencèrent à désigner le Jordanien par un nouveau surnom, apparu les jours suivant la première diffusion de la vidéo de Berg. Ben Laden demeurait la figure de proue que l’on respectait, l’homme qui, des années auparavant, avait combattu les Soviétiques et conçu les attentats contre New York et Washington. Mais Zarqaoui était maintenant salué comme le « cheikh des égorgeurs », le terroriste d’un nouvel âge, brutal, où la diffusion d’actes de boucherie sur Internet tenait lieu de tactique pour gagner le soutien des djihadistes les plus endurcis et semer la peur chez tous les autres.
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Hors des services de renseignement, rares étaient ceux qui avaient entendu parler de Zarqaoui lorsque, en 2003, Washington l’avait transformé en superstar du terrorisme en proclamant au monde entier que ce Jordanien inconnu était le maillon entre la dictature irakienne et ceux qui étaient derrière les attentats du 11 septembre 2001. Proclamation erronée, mais quand, quelques semaines plus tard, les troupes américaines avaient envahi l’Irak, le terroriste nouvellement célèbre et bien financé y avait gagné un champ de bataille, une cause et, très vite, des disciples par milliers.
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Alors qu’à Hama la tension était à son comble, Assad introduisit un nouveau thème dans ses discours et ses déclarations publiques pour dénoncer le soulèvement. Les manifestants n’étaient plus des « vandales » ou des « criminels ». Le dirigeant syrien parlait désormais d’un combat contre les « takfiri » – les islamistes radicaux. « Cette idéologie est tapie dans l’ombre pour se révéler au grand jour dès que l’occasion se présente, déclara-t-il dans un discours télévisé adressé à la nation. Elle tue au nom de la religion, détruit au nom de la réforme et sème le chaos au nom de la liberté12. » Assimiler les manifestants de Hama et Deraa à des extrémistes religieux était totalement absurde. Les premières manifestations avaient été de remarquables démonstrations d’unité, agrégeant sunnites, chiites, chrétiens, Kurdes et même certains représentants du courant alaouite, celui d’Assad. Mais ce dernier allait continuer à affirmer avec insistance que la Syrie était prise au piège d’une lutte à mort contre des djihadistes qui voulaient déclencher une guerre religieuse et ramener le pays au Moyen Âge. L’absence de toute revendication islamiste visible au sein du soulèvement sembla, dans un premier temps, battre en brèche les déclarations du président. Mais au cours des mois qui suivirent, deux groupes distincts – l’un au cœur du régime, l’autre basé à l’étranger – allaient faire en sorte d’introduire de vrais takfiri dans le conflit, transformant la crise intérieure syrienne en une catastrophe internationale.
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Les jeunes islamistes nés à l’étranger qui répondaient à l’appel au djihad de Zarqaoui finissaient le plus souvent dans une école pour kamikazes. Certains recevaient l’injonction de sacrifier leur propre vie pour détruire des cibles ; seul bénéfice de leur acte : le meurtre de quelques Irakiens innocents qui se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment. En recrutant des candidats pour des attentats-suicides, Zarqaoui bravait en toute connaissance de cause une règle coranique qui interdit formellement aux musulmans de s’ôter eux-mêmes la vie. Certains érudits islamiques ont soutenu que les missions-suicides à caractère militaire étaient autorisées dans certaines circonstances extrêmes, et les djihadistes ont débattu des décennies entières pour décider d’où se situait la frontière. Zarqaoui s’était jeté sur une petite faille de la loi islamique et l’avait agrandie dans des proportions absurdes, faisant appel à des imams sélectionnés avec soin pour légitimer le recours à des « opérations martyres » répondant à ses objectifs. La conséquence fut, selon plusieurs chercheurs, un déferlement d’attentats-suicides sans précédent dans l’histoire du mouvement djihadiste.
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L’homme à la cicatrice n’avait toujours pas prononcé un mot. Il porta sur le médecin son regard reptilien, le regard d’un homme qui, même dans la plus dure des prisons jordaniennes, exerçait un contrôle absolu.
Sabha se sentait mal à l’aise, comme en proie à une terreur remontant du plus profond des fondations de la vieille forteresse. « Quel genre d’homme est capable de commander avec son seul regard ? » se demanda-t-il.
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Le Qatar, qui observait le conflit à 1 800 kilomètres de distance, pouvait se permettre de jouer avec le feu. Pour le roi Abdallah II de Jordanie, tous ces hommes avec leurs drapeaux noirs, leurs armes et leurs explosifs payés par les pays du Golfe étaient déjà dangereusement proches, à tel point qu’il arrivait parfois à ses garde-frontières d’être témoins des combats depuis leur mirador.
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Le plan concocté par les chefs irakiens de l’État islamique visait à mettre en place une milice islamiste sous commandement syrien qui se joindrait aux forces rebelles combattant le gouvernement de Bachar El-Assad. Cette milice fut baptisée Jabhat Al-Nosra, ou plus précisément Front de soutien au peuple de Syrie. L’appellation sous-entendait qu’il s’agissait d’une sorte de groupe auxiliaire censé prêter main-forte à une opposition syrienne débordée par l’ennemi. En vérité, les projets que nourrissait Baghdadi concernant cette organisation n’avaient rien à voir avec une quelconque volonté d’aider les Syriens.(…). Comme pour son prédécesseur spirituel Abou Moussab Al-Zarqaoui, le souci principal de Baghdadi n’était pas d’instaurer un gouvernement islamiste dans les capitales syrienne ou irakienne. Non, son but était d’imposer le règne sans frontières de la loi islamique, et le moyen d’y parvenir était de faire preuve de hardiesse et de s’en remettre à Allah pour qu’il infléchisse l’histoire à son profit.
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Cet abandon, chez les Occidentaux, de toute résolution à réagir face au drame de la Ghouta fut pour les chefs de l’opposition syrienne un coup psychologique encore plus rude que l’attaque chimique elle-même, a raconté Moustafa. Certains groupes rebelles qui se battaient à l’origine aux côtés de l’Armée syrienne libre, partirent tout simplement rejoindre les islamistes qui, au moins, offraient un meilleur salaire. « Lorsqu’on s’est convaincus que les États-Unis allaient enfin passer à l’action, ça a été l’euphorie générale, a expliqué Moustafa. C’est le genre de moment où l’on se souvient d’où on se trouvait quand il est arrivé. Le régime avait très peur. On entendait parler de gens qui fuyaient Damas. On ne craignait même plus les bombardements. C’était comme si tout le monde se disait : “Dieu merci. Même si nous mourons sous les bombes, au moins les choses vont changer.” Et puis, lorsque rien ne s’est passé, ça a vraiment été la fin. Après ça, tout espoir avait disparu.
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