Ils vont laisser leur empreinte dans le noir
-C'est mieux. Plaie d'argent n'est pas mortelle, comme on dit, mais ça fait des histoires.
Ce jour-là, en rentrant dans la cour de la PJ pour garer la voiture de patrouille, j'ai compris ce qu'était réellement un flic. C'est un homme comme nous, avec ses faiblesses et ses émotions, qui tous les jours côtoie le pire de notre société.
La question que je me suis posée lors de cette immersion est la suivante: comment font les flics quand ils rentrent chez eux pour oublier cette noirceur de l'âme et cette violence quotidienne?
Les bureaux de la police judiciaire ressemblaient à la Sécurité sociale après 17 h 30. Les couloirs étaient vides, les bureaux fermés et la lumière n’éclairait, par intermittence, que quelques mètres de couloir. Depuis leur déménagement du 36, quai des Orfèvres jusqu’à la porte de Clichy, les flics se sentaient déboussolés et surtout arrachés de leurs racines. Pour eux, le vieux parquet ne craquait plus, la Seine devenait un lointain souvenir et les cloches de Notre-Dame s’étaient malheureusement tues. La déprime prenait, un par un, les policiers dans ses bras. Qu’est-ce qu’ils avaient fait pour mériter de se retrouver dans un bâtiment froid, sans âme et qui, en plus, ressemblait à un hôpital désaffecté ?
Le duo de flic entra dans le hall à la lueur de la pleine lune. Il ne manquait plus que les hurlements d'une meute de loups pour pimenter encore un peu plus cette nuit étrangement singulière.
Vous êtes incroyable ou alors vous êtes très con. En tous les cas vous devriez écrire des livres. Arnaud se mit à ricaner plus fort.
Erich en était certain. Les loups-garous d’Argentine seraient toujours présents dans mille ans.
Il la répéta dans sa tête en montant les trois marches qui le séparaient de l'accueil : Etre libre n'est pas seulement se débarasser de ses chaînes, c'est vivre d'une façon qui respecte et renforce la liberté des autres.
Les bruits assourdissants de la porte de Clichy remontaient jusque dans le bureau de Khalid et Stanislas . Le 36, quai des orfèvres étaient bien loin. Aujourd'hui, les flics de la police judiciaire parisienne entendaient continuellement les marteaux-piqueurs, les klaxons des voitures encastrées sous le périphérique à quelques mètres de là, sans compter l'écho des sirènes de tous les corps de métier qui en exigeaient une C'était la folie Comment réfléchir dans ces conditions? Comment gérer des auditions dans ce bordel sans nom ?
Avec ce livre j'ai découvert l'auteur. Surprise très agréable, ravie par le rythme de l'écriture, l'humour qui fait passer les images insoutenables (visualisant les scènes décrites, cela aide) . je me demande toutefois comment les policiers, tous grades confondus, peuvent-ils supporter ce stress permanent? ce n'est pas étonnant qu'il y ait autant de suicide.
Mes chers compatriotes, je crois aux forces de l'esprit et je ne vous quitterai pas. (F.Mitterrand)
Il était 22 h 15, un samedi soir, dans la cuisine des parents. Entre les cakes de Rita et le thé préparé par Mary, le trio d adolescents se trouvait dans les meilleures conditions pour créer et répéter. Il y avait juste ce robinet qui gouttait depuis des jours et qui empêchait Robert de se concentrer. Fatigué par les plaintes de son fils, Alex lui dit : - Ou tu répares le robinet qui te dérange tant ou tu écris une chanson dessus. - Pourquoi pas ? lui répondit Robert. « Drip Drip Drip 10 h 15 saturday night. » Il savait que son père l avait mis sur la bonne voie : « Il s imagine assis dans l évier de la cuisine à attendre de savoir où elle est passée... »