Adaptation #40 : La cité de l'ombre
- Il y a tellement d'obscurité à Ember. Tu sais Lina, l'obscurité n'est pas seulement dehors, elle est aussi en nous. Chacun a sa part d'ombre, qui est comme une créature affamée, vorace, avide, à l'appétit infini. Et plus tu lui donnes, plus elle te réclame.
« A Ember, le ciel était toujours noir. La lumière venait d’énormes projecteurs installés sur le toit des immeubles et au sommet des grands mâts […]. Quand elles étaient allumées, ces lampes inondaient les rues d’un halo jaunâtre […]. En revanche, quand les lumières étaient éteintes, comme c’était le cas entre neuf heures du soir et cinq heures du matin, la ville était plongée dans une obscurité totale. […] La coupure d’électricité, le black –out, était la hantise de la population d’Ember. […] un jour la lumière pourrait s’éteindre à jamais. »
Bref, aux yeux des villageois, ils étaient incroyablement crétins.
Lina s'interrogeait. La petite voix de sa raison résonnait au fond de son crâne, contredisant son désir d'aventure. Elle croisa le regard de Doon. L'expression d'une volonté inflexible brillait au fond de ses yeux noirs. Visiblement, il était déterminé à aller jusqu'au bout. Le problème, c'est qu'elle ne savait pas s'il fallait mettre cette résolution sur le compte de la bravoure ou de la pure inconscience.
- La Terre est ronde. Une immense boule ronde. Admettons que tu avances sans jamais t'arrêter, tu repasserais forcément par ton point de départ.
Doon s'immobilisa, le souffle coupé. C'était difficile à se représenter, presque incompréhensible. Il balaya donc cette idée saugrenue, persuadé que Wilmer se moquait de lui et le prenait pour un idiot.
Cette tache ressemble fort à une lettre. Je trouve qu'on dirait un P, ou un R.
Grover se concentra sur la tache. Il avait beau faire, il y voyait éventuellement un A, mais, à ses yeux, ça ressemblait surtout à un vulgaire gloubi-boulga.
- C'est peut-être un B, lança quelqu'un.
- Ou un H, nuança une autre voix."