Dans l’épître aux Romains, il expose le ‘’monde mauvais’’ dans lequel nous vivons sous la tyrannie de ce pêché et de sa suite, la mort. Il en vient alors à décrire le judaïsme comme la religion structurée par la Loi de Moïse ; comme l’arbre du Paradis, elle donne la connaissance du bien et du mal, mais ne donne pas le pouvoir de faire le bien et d’éviter le mal. La Loi ne peut jamais être complètement observée par les hommes et ne sauve personne de la mort. Elle contrarie, elle entrave et réprime les pulsions, elle ne les change pas. Pis, la Loi fait désirer ce qui est interdit et la transgression devient bientôt le régime ordinaire du désir.
En faisant de la destructivité et du meurtre la règle de l’humanité commune, c’est de Saül que Paul fait le portrait : il a été ce type d’homme religieux intolérant avant d’ouvrir les yeux sur sa façon de pratiquer sa religion. (p. 30)
Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas l'Amour, je ne suis plus qu'airain qui sonne ou cymbale qui retentit.
Quand j'aurais le don de prophétie et que je connaitrais tous les mystères et toute la science, quand j'aurai la plénitude de la foi, une foi à transporter les montagnes, si je n'ai pas l'Amour je ne suis rien.
Quand je distribuerais tous mes biens en aumônes, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n'ai pas l'Amour, cela ne me sert de rien.
Qu’est-ce que le désir ? En paraphrasant Crowfoot, le chef amérindien, qui évoquait la vie, on pourrait dire qu’il est « l’éclat d’une luciole dans la nuit, le souffle d’un bison en hiver, la petite ombre qui court dans l’herbe et se perd au coucher du soleil. » Fragile, fugace, inoubliable.
L'alternative de la soumission au groupe familial ou de l'exclusion leur paraît insensée et ils recherchent ce passage hypothétique leur permettant de continuer d'appartenir à leur communauté, tout en ayant une vie privée personnelle.
Courage et sensibilité doivent de même inciter le psychanalyste à ne pas rester en deçà de ce que la « liberté poétique », à ses périls et sans compter, prodigue dans ses représentations des extrémités courantes de la vie amoureuse.
Depuis sa mort annoncée par le « forcené » de Nietzsche, les vestiges du dieu, et les illusions qu'ils sécrètent, hantent le paysage mental des hommes et ne permettent pas d'estimer que l'ère théologique est du passé.
La dignité humaine n’est pas seulement l’issue de la lutte où Éros l’emporterait sur Thanatos, car Éros peut être aussi destructeur que son sempiternel adversaire, mais le fruit d’un combat entre l’infini de la vie et sa finitude, la possible réalisation du dessein de l’inconscient qui vise à mettre au service de la vie infinie toutes les pulsions de destruction, à promouvoir l’infinitude de l’humain dans un corps.
Le but du jeu amoureux n'est pas d'atteindre l'harmonie mais de demeurer dans le trouble. Il y a une guerre des sexes, une impossibilité d'atteindre la sérénité. Mais c'est une guerre chevaleresque, sans morts, avec des blessés qui ont l'élégance de se relever, de considérer que le coup était joli et que la partie mérite d'être continuée.
De son côté, la romancière d’origine algérienne, Karima Berger, constatait qu’être une femme dans son pays natal était devenu pour beaucoup de dévots fanatisés une faute vouée à l’élimination.
Je suis enfant unique, mais je n’en tire pas de fierté particulière ; cela m’oblige seulement à faire preuve d’un peu plus d’intuition et de vigilance que la moyenne des mômes.