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Citations de Jean-Marie Godard (37)


« Lorsqu’on travaille dans les deux milieux, on voit que ce sont deux planètes différentes. Pour un magistrat, un policier, c’est un extra terrestre. C’est un gars qui fait un sale travail, et qui est sale lui-même en fait. Et du côté des policiers, on a l’impression d’être les larbins de la justice. Il n’y a pas de formation commune. La seule chose qu’on partage, c’est la défiance. »
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« C’est plutôt la menace de sanction qui pèse en permanence si on l’ouvre, même légitimement, qui est intolérable », dit un flic. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs subi une enquête administrative de plusieurs semaines suite au mouvement des policiers en colère.
Une épée de Damoclès au-dessus de leur tête… pour avoir osé parler.
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Après la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle la garde républicaine mobile avait été dissoute par l’occupant allemand, dans un pays en proie au chaos, avec en parallèle des poursuites engagées devant les tribunaux pour collaboration une épuration sauvage ponctuée de règlements de comptes et de lynchages publics, le général de Gaulle comprend qu’il est urgent et nécessaire de rétablir l’ordre. Il faut une police de maintien et de rétablissement de l’ordre admise et reconnue par tous, débarrassée de ses éléments qui se sont le plus compromis dans la Collaboration, capable de venir en aide à la population, de la rassurer, et de dissoudre et désarmer les multiples groupes souvent issus de la Résistance, qui s’autoconfient localement les missions de police.
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Ton courage et ta fierté seront d’avoir demandé de l’aide,
Rejoins-nous au Courbat,
Ici personne ne te jugera,
Ici nous sommes tous dans le même cas,
Mais ici on t’aidera ou te soignera,
Tu penseras enfin à toi,
Pendant ton séjour c’est sur toi que l’on veillera, Et tu verras des frères seront là pour toi, Et tu en sortiras en l’être que tu veux être,
Un homme bien et courageux d’avoir fait le grand pas.
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Nous ne le savons pas, mais nous sentons que nous devons y être. C’est difficile à décrire, un besoin, une nécessité. En arrivant sur place, je prends attache avec l’autorité, qui me donne instruction de bloquer la rue remontant à la gare. Entre-temps, je suis passé devant le cadavre du terroriste. Ça ne m’a fait ni chaud ni froid. Une pensée, incontrôlable, m’a traversé l’esprit : “Un de moins, bravo les mecs.” Puis j’aperçois le résultat de son acte fou. Un corps recouvert par une couverture de survie, une mare de sang entourant cette bâche.
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Au lycée, c’est finalement le goût pour la police qui l’emporte, « parce que je voulais lutter contre les injustices, les agressions, les lâchetés ». Bac en poche, il intègre une fac de droit, mais s’en lasse au bout de quelques semaines et passe avec succès le concours d’entrée à l’école de police. Puis, c’est le premier poste, dans le Loiret, au sein d’une compagnie d’intervention, « un peu une CRS locale »
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Il y a, chez les flics, dès que vous prenez le temps de les écouter, de vous poser pour les laisser raconter leur vie, leur quotidien, un besoin insatiable de parler. On ne les écoute pas assez.
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Une année pour les comprendre – le parler flic se décrypte  ! –, mais surtout cerner les enjeux auxquels ils doivent faire face quotidiennement. Chacun d’entre nous doit entendre leur désarroi, la précarité de leur situation et leur ras-le-bol… Car si nous ne prenons pas conscience au plus vite de l’état d’abandon dans lequel se trouvent nos policiers, notre société se prépare un avenir tumultueux.
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Flic et convictions religieuses - pp.234-235

Et puis, durant son enfance, les échos de l'Algérie qui parviennent en France par des membres de sa famille, alors que la pays se débat encore à l'époque avec le Front islamique du salut (FIS) et le Groupe islamique armée (GIA). "Nous, on sait ce que c'est. Ce n'est pas l'islam, c'est une secte. Ici comme là-bas, faut pas se laisser avoir par ces mecs-là", martèle-t-il. La religion musulmane, il la pratique " de manière modérée, pas dans le prosélytisme" et assure qu'il a des collègues femmes issues de l'immigration maghrébine qui sont entrées dans la police "pour échapper à une tradition débile, à une espèce d'ordre social qui voudrait que la femme reste à la maison. C'est une émancipation".
Comme Yasmine, il parle de "blagues un peu déplacées" de la part de certains collègues, "mais faut pas non plus tout prendre au pied de la lettre". Et d'un "vrai racisme", très rare, auquel il n'a été confronté qu'une seule fois, "un collègue qui a trouvé malin de dire que pour lui un Arabe dans la police, c'était une anomalie".
Comme Yasmine, il décrit l'entre-deux-mondes dans lequel il vit. [...]
Yasmine, 40 ans, Mourad, 24 ans. Nés en France, l'une de parents tunisiens, l'autre de parents algériens. L'une officiant en province, l'autre à Paris. Un homme, une femme, deux générations différentes et des parcours qui le sont aussi. Mais le même amour, la même défense intransigeante de la France et de ses valeurs.
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Mal vus ? - p.232

Tout en reconnaissant avoir un "regard parfois biaisé" par leur terrain d'action quotidien. "On prend dans la tronche les articles à charge qui nous mettent tous en cause sans forcément voir le reste, puisque ce sont ceux qui font le plus de bruit et que tout le monde reprend sur le Net et ailleurs. Et puis notre "clientèle" ne nous porte pas dans son coeur. Elle n'est pas à l'image de la majorité de la société, qui nous soutient plutôt. Sauf que la majorité silencieuse qui nous soutient, on ne l'entend pas", dit Thomas.
Cette majorité, elle se manifeste un peu après les attentats, ou dans des sondages très positifs pour les policiers. Mais ils font beaucoup moins de bruit qu'une tribune de presse signée par des artistes et des personnalités.
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Police, média et vidéo - p.227

"Nous, le problème qu'on a avec les journalistes, c'est la déformation de la vérité. Ils prennent seulement ce qui les intéresse. Quand on voit des vidéos sur des CRS qui chargent, parfois on a l'impression qu'il manque les vingt minutes d'avant..." enrage un OPJ.
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Suicides - pp.224-226

Être confronté à la mort continuellement. Et la perte de sens de ce métier... On en revient à des choses entendues au Courbat, le centre de soins pour policiers en burn-out. Cette difficulté à trouver l'équilibre entre l'image extérieure du RoboCop solide, résistant à tout, qu'on voudrait donner, et sa fragilité naturelle d'être humain qui ne parvient pas à s'exprimer dans ce carcan. Et puis le rapport continuel à la violence. Ces scènes qui peuvent se répéter, s'accumuler jusqu'à "devenir un poids tel que certains peuvent en mourir." Autant de "pistes de réponse" sur un éventuel élément déclencheur, qui n'apportent en revanche aucune clé quant à la raison pour laquelle "une personne plus q'une autre va passer à l'acte."
La part de mystère que recèle tout suicide amène à s'interroger sur les limites de n'importe quel plan de prévention. N'empêche : s'il y a bien un travail à très fort potentiel humain, avec un risque d'être confronté à des situations émotionnelles extrêmes, c'est celui de policier. Et si l'on devait souligner une constante parmi les paroles de toutes les personnes rencontrées, c'est l'importance des conditions de travail pour pouvoir y faire face et surtout l'implication de la hiérarchie proche, directe, au plus près des troupes sur le terrain. Redonner du sens et du respect. Mais aussi ouvrir des espaces qui permettent à tous les policiers d'échanger sur des confrontations particulièrement difficiles, sans être obligés d'en passer obligatoirement par le psy. [...]
Pas de la thérapie, mais des "groupes de soutien mutuel" en dehors des désormais traditionnelles "antennes de soutien psy" qui sont mises en place lors d'événements traumatisants, comme un attentat. Reste qu'instaurer ces réunions dans tous les commissariats de France nécessite, une fois de plus, du temps et des moyens. La police le mérite, l'enjeu vital aussi.
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Police secours : au secours - pp.196-197

En quinze ans, on a donc empilé autour des CRS, de la BAC et de police-secours, les CI, les CSI, les UTeQ devenues BST, dont les prérogatives et les missions s'entrecroisent parfois, mais avec des commandements différents et des consignes parfois divergentes, dans un même endroit. Au point de ne plus savoir parfois qui fait quoi, sur fond de menace terroriste, pour laquelle les BAC et même les CRS sont désormais formés comme primo-intervenants. Sans compter, localement, la multiplication des polices municipales qui peuvent être armées. Et pendant ce temps-là, la police-secours, en contact quotidien avec les citoyens, se meurt et croule sous les missions sans les moyens et les effectifs réellement nécessaires.
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Pour bien travailler - p.186

A les entendre, les flics en ont marre d'être toujours dans la réaction, au lieu d'être dans l'anticipation. Ils veulent des chefs proches du terrain, des politiques et des ministres qui donnent du cap au lieu d'être dans la communication et l'incantatoire, une hiérarchie qui les soutienne, et les moyens de travailler sur leurs vraies missions de police, un peu moins sur de l'administratif et du comptage.
En clair, ils voudraient pouvoir faire leur vrai métier de flics.
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La politique du chiffre - p.184

C'est cette absence d'échelle dans la gravité des faits, pour un effectif qui n'est pas extensible, et avec des conséquences importantes pour les victimes, que dénoncent les policiers de sécurité publique. "Il n'y a aucun intérêt pour la population. L'intérêt, il est statistique. Un intérêt statistique interne et carriériste. Vous vous faites bien voir de votre hiérarchie qui va toucher ses primes.", s'énerve Tim. Et d'ironiser : "La France va mieux parce qu'on a arrêté trois jeunes de 17 ans qui ont volé des barres chocolatées ? Non mais sans blague. ? A côté de ça - sauf dans les services spécialisés, qui, eux, ont du temps et des moyens -, les affaires compliquées, on les shoote ! Parce qu'on est en sous-effectif et que certains préfèrent boucler des trucs simples et rapides pour faire du chiffre." En résumé, les flics ne sont pas content "parce qu'on les empêche de bosser."
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Police et Justice - pp.158-160

Le second facteur est celui d'une lutte de pouvoir entre le ministère de la Justice et le ministère de l'Intérieur. "Cela fait des années que le ministère de la Justice a l'impression de perdre le combat face au ministère de l'Intérieur, dit Clarisse Taron. Et les policiers, qui savent qu'ils ont un ministère et un ministre plus puissant que le nôtre, admettent d'autant moins que, dans nos décisions judiciaires, on puisse avoir le dernier mot sur une affaire." Pour elle, cette rivalité "très forte" existe non seulement au niveau de l'État, "mais aussi au niveau local. Moi, j'ai vu des guerres terribles entre des commissaires et des procureurs ou des préfets pour des questions de pouvoir". Une guerre d'influence qui se ressentirait sur le terrain.
[...]
Le seul contact que le flic de base a avec la justice, c'est quand il est victime ou mis en cause. Quand il est victime, il n'est pas forcément toujours bien traité. Et quand il est mis en cause pour violence, ça tombe. Le policier de base et la justice ne se connaissent pas. Les flicards de base n'ont aucune idée de ce que fait un juge, et un juge n'a aucune idée de ce que fait le flicard de base dans sa voiture.
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Manque de soutien hiérarchique - pp.152-154

Les policiers dénoncent ainsi "des autorités hiérarchiques et [un] encadrement intermédiaire jugés trop éloignés des réalités du terrain". Plus loin on lit que la hiérarchie ne jouerait plus son "rôle de soutien, de protection et de présence auprès des policiers."
Et encore, ces notes et ces synthèses sont bien atténuées par rapport à la réalité du terrain. [...] "Je les laisserai pas devenir comme moi un larbin. C'est ce que je suis, mec, un larbin ! [...] Les gens qui nous gèrent ne veulent que des stats. Pour eux, nous sommes des numéros. On est un simple matricule. J'ai l'impression qu'ils font tout pour nous rabaisser. Comme l'histoire du numéro de matricule qu'on doit afficher. Et en disant au public : "Si vous voulez déposer plainte, vous avez le numéro de matricule." On a l'impression d'être toujours sur la sellette.
[...] non, on n'a pas signé pour être insulté, méprisé, défié, parfois blessé ou tué dès qu'on met un pied dehors."
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Alcoolisme - p.139

Un tabou familial face auquel le monde des adultes préfère regarder ailleurs.
Et dans la police, ça ne va pas s'arranger. Parce que cette fragilité ne sera pas traitée, parce qu'il ne faut pas apparaître comme "le maillon faible". Dans la police, "on tient". La communication de Manu va augmenter et s'installer dans la durée. Il l'appelle son "automédication" pour tenir face aux "choses dures du métier" qui ont fini par le ronger, lui, l'écorché vif. "Je me fais du souci pour rien. Ça pourrit la vie. J'ai pas pleuré depuis longtemps. J'évite l'angoisse qui monte, les larmes qui coulent. C'est pas évident d'être hypersensible en étant policier, parce que les gens ne s'y attendent pas." Manu dit qu'aujourd'hui il n'arrive plus à tenir face aux situations auxquelles il est confronté. Il faudrait arriver à parfois débrancher le cerveau, le poser. Mais il en est incapable. Devant la violence, il est en état de sidération. Il ne supporte plus les cadavres. [...]
Son "automédication", illégale et clandestine, a duré très longtemps. Trop. Trente ans. Une vraie toxicomanie.
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Manifestation - pp.132-133

Le maintien et le rétablissement de l'ordre dans une démocratie comme la France ne peuvent donc se résumer à la caricature qu'on tente trop souvent d'en faire : les méchants CRS contre les gentils manifestants. Et pourtant, comme tout système, celui-ci a des failles. On attend par exemple depuis des années que les autorités policières améliorent leur communication sur le terrain lors des manifestations. Il y a bien des officiers de liaison, en contact permanent avec les organisateurs. Mais lorsque les choses dérapent, qui, au milieu des pétards, des fusées, des bruits sourds de vitrines qu'on frappe, entend ce commissaire à côté du barrage de CRS annoncer dans un simple mégaphone que les forces de l'ordre "vont faire usage de la force" ? Qui, lors de violents incidents nocturnes, sait que les trois fusées qui partent en hauteur depuis un barrage de gendarmes mobiles et redescendent doucement au-dessus de la foule comme les lucioles rouges et très lumineuses des alertes de bateaux, sait qu'il s'agit des trois sommations avant une charge ? Personne. Sur ce sujet précis, la France a à apprendre de l'Allemagne. Outre-Rhin, les forces de l'ordre avertissent la foule à l'aide de puissants dispositifs sonores sur leurs véhicules. Et préfèrent également un usage important des canons à eau, à celui des grenades, qui risquent de causer des blessures parfois importantes.
Une autre faille que soulignent bon nombre de policiers et notamment à Paris : multiplier le nombre de policiers issus de services différents (BAC, CSI, CI...), et dont le maintien de l'ordre en manifestation n'est pas le métier de base, pour boucher les trous dans les effectifs de CRS et de gendarmes mobiles, accentue les risques de dérapages.
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Manifester dans de bonnes conditions - p.129

De manière générale, l'encadrement des manifestations et des rassemblements en France se fait dans la souplesse, même lorsqu'aucune déclaration préalable n'a été faite de la part des organisateurs. "On discute, on adapte en fonction de la situation que l'on a en face de nous. Il serait impossible d'être en permanence dans l'affrontement", explique un policier de terrain, qui fut également plusieurs années "conseiller police" à Beauvau. "Avec les SO syndicaux, ça se passe bien. Franchement, il n'y a pas de débat sur ce sujet, même s'il nous est arrivé d'avoir des contacts, disons, "virils" à l'occasion de certains événements, que ce soit à Paris ou en province. Mais les gars sont organisés, défendent des droits, des emplois, ont des revendications claires et nous on a des interlocuteurs. Non, le problème, c'est quand on se retrouve avec une foule au sein de laquelle aucune discussion n'est possible, dans laquelle il n'y a aucune porte-parole, qui va directement à l'affrontement, et dont le seul but semble être le chaos et la destruction de l'État et de la police", constate-t-il, presque blasé.
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