Deux cents ans après le déchiffrement des hiéroglyphes, un colloque convie les égyptologues à partager avec un large public l'actualité de la recherche sur Champollion, l'écriture égyptienne et les nouveaux chantiers de l'archéologie en Égypte.
Dans une perspective d'anthropologie des savoirs, cette table ronde se propose de remettre la déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion dans son contexte historique, social et intellectuel en interrogeant des notions comme celles de «grand homme», de «découverte», d'«invention» et en examinant le geste par lequel l'Europe a construit l'Égypte ancienne comme discipline savante.
Table ronde animée par Chloé Ragazzoli, Institut français d'archéologie orientale (IFAO), Christian Jacob, École des hautes études en sciences sociales, Félix Relats, Sorbonne Université
Avec la participation de Bénédicte Savoy, TU Berlin, Collège de France, Jean-Luc Chappey, Panthéon-Sorbonne, Flavia Carraro, EHESS, Fredrik Thomasson, Uppsala, et Adam Mestyan, Duke University (à confirmer)
Organisée sous l'égide du programme ÉCRITURES (SU-IFAO)
Co-organisé par la BnF, l'Académie des inscriptions et belles lettres, Sorbonne Université et la Société française d'égyptologie
En savoir plus sur l'exposition «L'aventure Champollion. Dans le secret des hiéroglyphes» : https://www.bnf.fr/fr/agenda/laventure-champollion
Plus d'information sur le colloque «Autour de Champollion. Deux cents ans après», du 16 au 20 mai 2022: https://www.bnf.fr/fr/agenda/autour-de-champollion-deux-cents-ans-apres
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Jamais une période n'avait accordé autant d'importance aux physiciens, mathématiciens, médecins ou linguistes. Jamais les sciences et les savoirs n'avaient été érigés en outils de transformation de la société.
Avec la Révolution, la langue française devient non plus seulement un outil administratif mais un impératif politique ; la promouvoir, par le biais de la presse, mais aussi du théâtre, des chansons, ou encore des almanachs, est désormais une priorité.
Le souvenir de la "mobilisation" des savants de l'an II est resté dans la mémoire collective. Et ce n'est pas sans lyrisme que le chimiste Antoine-François Fourcroy déclarait en septembre 1794, quelques semaines après la chute de Robespierre : "C'est en faisant fabriquer des armes, du salpêtre et de la poudre, c'est en tirant le cuivre du métal des cloches, en élevant dans les airs des aérostats d'observation auprès de nos armées, en établissant les courriers télégraphiques, en apprêtant, pour l'usage de de nos frères d'armes, du cuir en huit jours, c'est en multipliant et en inventant des arts de défense inconnus jusqu'ici, à l'aide de moyens nouveaux puisés dans les sciences géométriques et physiques, que le Comité de salut public a reconnu l'importance de ces sciences, et la nécessité d'en recueillir soigneusement l'activité industrieuse."
La perception de la nature doit ainsi participer à l'éducation morale et politique des citoyens.
repenser en profondeur la place de l’animal dans la communauté des citoyens en dénonçant les violences qui lui sont faites, voire en mettant en cause certains modes d’alimentation en particulier la consommation de viandes
En quelques mois, les députés de l'Assemblée constituante mènent un travail législatif colossal qui, sans faire table rase de tout l'héritage de l'Ancien Régime, donne corps aux principes de liberté et d'égalité affirmés dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789. Même si la monarchie lui a largement frayé la voie, la Révolution marque un pas décisif dans l'édification d'un espace politique national, menant progressivement à la République "une et indivisible
(sous le consulat ), le "sauvage " est devenu un pauvre, un malheureux qui, faute de pouvoir être régénéré , doit être entretenu . Le régime impérial , loin de suivre un projet politique cohérent et linéaire , se caractérise plutôt par une succession d'évolutions qui entraînent progressivement une rupture avec les principes révolutionnaires et républicains
C’est pour empêcher le retour du « barbare » que la dichotomie « sauvage »/« civilisé » est réactualisée. Le sauvage est en effet le contraire du barbare : le premier est situé hors de la civilisation et peut être civilisé ; le deuxième, plus dangereux, est celui qui a pu être civilisé mais qui en a perdu les attributs.
En 1807, lorsqu’il renonce à soigner Victor, Itard participe indéniablement à l’« invention » d’un certain XIXe siècle, celui qui promeut un ordre où les individus, les groupes, sont distingués par des différences naturelles, mesurables et intangibles qu’elles soient de l’ordre sexuel ou anatomique.
Sous le Consulat, la science n'est plus considérée comme un support nécessaire au progrès social et politique. Pour les uns, elle doit devenir un outil de gouvernement ; pour les autres, elle est présentée comme responsable des malheurs et fléaux sociaux.