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Citations de Jacques Saussey (520)


Elle n’avait aucun doute qu’elle allait être embauchée. Le père de Fleur avait fait le nécessaire pour ça. Les diplômes et les papiers de recommandation avaient été réalisés par l’un des meilleurs faussaires de Paris. Ils étaient indécelables à l’œil nu. En revanche, un simple appel à l’un des numéros de téléphone factices qu’elle avait fournis aurait suffi à éventer son passé bidon d’aide-soignante modèle.
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Parce que, quelque part, bien enfoui au fond de votre ADN, une ultime étincelle refuse que cela se termine ainsi, au bout d’une corde ou sous un train. Alors, comme un chien battu rentre à sa niche, la queue basse et la truffe au ras du sol, il vous reste encore le chemin de l’aiguille et de la mort à petit feu…
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Elle l’a regardé danser jusqu’à ce qu’il titube de fatigue, jusqu’à ce que ses yeux absents soient enfin prêts à se fermer pour la nuit, leurs larmes dissoutes dans la sueur et l’hébétude. C’est seulement à ce moment-là qu’il a accepté qu’on le ramène à sa chambre sans se mettre à hurler des imprécations que personne ne comprenait.
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Ne prononcez jamais leurs noms ! Toutes les horreurs que ces hommes ont commises, c'est pour que la société n'oublie jamais qui ils étaient, pour que leurs actes continuent à ronger la population de frayeur,..., si vous citez leurs noms à chaque fois que nous allons parler, que vous allez parler de cette affaire, ces assassins auront gagné.
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Puis l'homme tomba d'un coup à genoux sur le sol, le cou plié vers son membre qu'il n'avait pas lâché. Le masque inquiétant se releva alors lentement face au policiers figés dans un silence absolu.
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On semblait ne pas se rendre compte aujourd’hui, en Europe, que l’effet de spirale ne cesserait qu’avec un gros coup de poing asséné sur la table des négociations.
Le seul problème était que chaque dirigeant avait peur de se blesser la main en cognant trop fort.
Au point de dissimuler de voiles pudiques, lors d’une visite en Italie, les corps de statues antiques – et nues – aux yeux horrifiés d’un despote à l’odeur entêtante de pétrole.
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Tout au long de ses trente ans de carrière, il avait croisé le chemin de beaucoup d'escrocs, de voleur, de violeurs, de quelques meurtriers et assassins récidivistes, de malades mentaux face auxquels la justice se déclarait incompétente, et qu'elle renvoyait devant des psychiatres pour se faire soigner. Mais jamais encore il n'avait croisé un dingue qui se secouait les gonades au-dessus de sa victime qu'il venait d'émasculer, et à laquelle il avait encore l'intention de plomber le crane, pour faire bonne mesure
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Noir.
Noir absolu.
Comme si j’étais enfermé dans une tombe, six pieds sous terre.
Au prix d’un effort insoutenable, je parviens à bouger la tête. Mais même en écarquillant les yeux, je ne discerne absolument rien.

Le vertige arrive lentement, neurone après neurone. Tout se met à tanguer d’autant plus fort autour de moi que je n’ai aucune image à laquelle me raccrocher. Mon cerveau perd alors la notion du haut, du bas, de l’équilibre. Je comprends que ça ne sert à rien de résister, que les courants sont bien trop forts pour que ma lutte ait un sens. Je me souviens que c’est en essayant de nager contre la violence des vagues que des gens s’épuisent en vain et qu’ils se noient.

Alors je tente de vider mon esprit de tout ce qu’il contient. Ma peur, mes questions sans réponses et ma douleur. Je me transforme en vague, moi aussi, et me contente de suivre le mouvement, comme si je n’étais plus qu’une petite goutte d’eau de plus dans l’océan. Je m’écrase sur quelque chose, je glisse, je me régénère, et ça recommence indéfiniment.
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J'ai mal.
J'ai mal partout.
La lumière a fini par pâlir, comme fatiguée de me réclamer. Elle a relâché sa prise, peu à peu, comme la mer se retire sur le sable, ressac après ressac. La fumée noire s'est évanouie, la fissure s'est resserrée sous un tas de gravats instable que je sens vibrer sous mes genoux. Epuisé par la lutte, j'ai fermé les yeux. J'ai dû m'endormir un moment, ou bien tomber dans un néant sans rêves, de ceux où une âme peut errer à l'infini si elle cesse d'habiter un corps.
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C’est un cercle vicieux, un purgatoire sans fin, une illusion de trajectoire. Nous sommes tous des particules lancées à fond de train dans un accélérateur où un enculé en blouse blanche est là pour nous observer au microscope au moment où nous nous fracassons les uns contre les autres. Et bien moi, je suis sorti de l’accélérateur, Sophie. Je me suis évadé dans l’atmosphère. Je suis libre. Libre comme l’air. Libre de prendre ce que je veux, où je veux, quand je veux, de manger à ma faim, de rouler dans n’importe quelle voiture qui me plait, de vivre des semaines sans avoir à me demander si je vais être viré le lendemain. Je suis libre de mourir. Libre de tuer. Libre de tout. Je n’ai aucune limite, aucun remords, aucun tabou. Je suis le roi du monde, Sophie. Et si tu le veux, tu en seras ma reine…
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Les jambes apparurent dans son champ de vision. Il reconnut alors l’odeur de la terre sur le pantalon de l’inconnu. Mais ce n’était pas de la terre du jardin. Non. Plutôt celle de la forêt.
Et puis il y avait aussi celle du sang.
Les pieds se posèrent sur le palier. L’odeur de la créature était de plus en plus forte, mélange de l’acidité piquante de son urine et du parfum douceâtre et écœurant de la mort.
Le courant d’air ne s’était pas arrêté. Il filait toujours le long des marches vers l’étage, emportant dans ses volutes presque imperceptibles la fragrance humide de la pluie.
La porte de la cuisine était encore ouverte. Léo entendait la chaîne rouillée du puit d’agiter sous les assauts du vent.
Poussé par un violent instinct de survie, son corps réagit malgré lui. Son abdomen se contracta soudain à se rompre, ses muscles tendus au maximum. Les yeux bien ouverts dans la protection obscure du guéridon, Léo ramassa ses pattes contre ses hanches, tel un ressort prêt à se détendre d’un seul coup.
Au moment où la porte de la chambre de sa maîtresse grinça à nouveau sur ses gonds, il s’élança soudain dans l’escalier, toutes griffes dehors, boule de coton filant à toute allure dans la nuit noire. Plus rien d’autre ne comptait que de sortir de cette maison le plus vite possible.
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Il tira une dernière taffe sur le mégot qui lui brûlait les doigts et le jeta dans l’obscurité pour contempler l’arabesque qui s’éteignit sur la chaussée trempée de pluie.
L’attaque fut instantanée. Il reçut le coup en pleine poitrine et se plia en deux, le souffle coupé, avant d’entendre un rire hystérique qui le cloua sur place. Un rire féminin. Une seconde plus tard, une main ferme le saisissait au col et le projetait à quatre pattes sur le carrelage. Dans son dos, la porte se referma d’un coup sec et la clé tourna dans la serrure.
Toujours en apnée, Clément tenta de tourner la tête pour apercevoir son agresseur. Le choc fut plus violent encore sur l’arrière de son crâne. Il perdit connaissance au moment même où il allait parvenir à mettre un nom sur ce rire.
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Et puis les feux rouges de la voiture lui apparurent, immobiles sur le bas-côté gauche de la chaussée. Juste avant que la lumière n’explose à nouveau dans un éclair blanc. Un éclair dans les bois. À trente mètres de la route. Au bout du bras d’une silhouette sombre qui s’était dessinée, l’ombre d’un instant, dans l’épaisseur de la nuit.
Un flingue…
Vincent leva le pied. Sa langue s’assécha en une seconde.
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C’est dur de perdre un fils. Insoutenable. Mais lorsque son cousin lui ressemble comme un frère jumeau, c’est encore pire. Parce que le visage de l’enfant mort continue à vivre sur le corps d’un autre.
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On a tendance à penser, en général, qu’on part toujours trop tôt. Mais en fait, il n’y a pas de vérité. On part quand le cercle se rompt, quand les fils qui nous relient au vivant se nécrosent et pourrissent, nous abandonnant à la pesanteur d’un corps vidé de son essence.
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Qu’y a-t-il de pire que la duplicité d’un être qui vous est cher ? Qu’y a-t-il de plus déstabilisant que la forfaiture d’une personne que l’on imagine au-dessus de tout soupçon juste parce qu’on l’aime ? Des semaines, des années durant, je me suis heurté à cette idée comme un papillon à une veilleuse, refusant de croire que cette lumière fascinante me brûlait les pattes, avant même que je prenne conscience que j’étais en train d’y carboniser mes ailes.
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Doc.... Vous croyez qu'il en a mangé, lui aussi?
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Il existe des tas de mobiles pour lesquels un homme peut passer violemment de vie à trépas, et les relations amoureuses font partie des causes habituelles d’homicide.
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Il n’y a pas de meilleur ciment pour une entente professionnelle.
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Lorsque l’on travaille dans l’industrie, que l’on y réussit, on se fait beaucoup d’ennemis, monsieur. Et je ne parle pas de la politique…
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