AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Jacques Lacan (1065)


Le psychanalyste touche au fait simple que le langage avant de signifier quelque chose, signifie pour quelqu’un. Par le seul fait qu’il est présent et qu’il écoute, cet homme qui parle s’adresse à lui, et puisqu’il impose à son discours de ne rien vouloir dire, il y reste ce que cet homme veut lui dire. Ce qu’il dit peut « n’avoir aucun sens », ce qu’il lui dit en recèle un. (…) Ainsi l’intention s’avère-t-elle, dans l’expérience, inconsciente en tant qu’exprimée, consciente en tant que réprimée (...) L’auditeur y entre en situation d’interlocuteur. Ce rôle, le sujet le sollicite de le tenir, implicitement d’abord, explicitement bientôt. Silencieux pourtant, et dérobant jusqu’aux réactions de son visage, peu repéré au reste de sa personne, le psychanalyste s’y refuse patiemment. N’y-a-t-il pas un seuil où cette attitude doit faire stopper le monologue ? Si le sujet poursuit, c’est en vertu de la loi de l’expérience ; mais s’adresse-t-il toujours à l’auditeur vraiment présent ou au fantôme du souvenir, au témoin de la solitude, à la statue du devoir, au messager du destin ? Dans sa réaction même au refus de l’auditeur, le sujet va trahir l’image qu’il lui substitue. Par son imploration, par ses imprécations, par ses insinuations, par ses provocations, et par ses ruses, par les fluctuations de l’intention dont il le vise et que l’analyste enregistre, immobile mais non impassible, il lui communique le dessin de cette image.
Commenter  J’apprécie          30
Nous ne savons pas ce que c’est que d’être vivant sinon seulement ceci, qu’un corps cela se jouit.
Cela ne se jouit que de le corporiser de façon signifiante.
Commenter  J’apprécie          30
Un jour, je me suis aperçu qu’il était difficile de ne pas entrer dans la linguistique à partir du moment où l’inconscient était découvert.
Commenter  J’apprécie          30
Au niveau de la pulsion anale –un peu de détente ici- ça ne semble plus aller du tout. Et pourtant, se faire chier ça a un sens ! Quand on dit ici, on se fait rudement chier, on a rapport à l’emmerdeur éternel.
Commenter  J’apprécie          30
La vérité […] c’est ce qui court après la vérité –et c’est là où je cours, où je vous emmène, tels les chiens d’Actéon, après moi. Quand j’aurai trouvé le gîte de la déesse, je me changerai sans doute en cerf, et vous pourrez me dévorer, mais nous avons encore un peu de temps devant nous.
Commenter  J’apprécie          30
Ce qu’il y a sous l’habit et que nous appelons le corps, ce n’est peut-être que ce reste que j’appelle l’objet a.
Commenter  J’apprécie          30
Ce que le langage nous permet de faire n’est jamais que métaphore ou bien métonymie.
Commenter  J’apprécie          30
Un sujet normal est essentiellement quelqu'un qui se met dans la position de ne pas prendre au sérieux la plus grande part de son discours intérieur
Commenter  J’apprécie          30
Celui qui m'interroge sait aussi me lire.
Commenter  J’apprécie          30
Le Banquet, nous allons le prendre, disons, comme une sorte de compte-rendu de séances psychanalytiques.
Commenter  J’apprécie          30
Qu’est-ce que le moi, sinon quelque chose que le sujet éprouve d’abord comme à lui-même étranger à l’intérieur de lui ? C’est d’abord dans un autre, plus avancé, plus parfait que lui, que le sujet se voit. En particulier, il voit sa propre image dans le miroir à une époque où il est capable de l’apercevoir comme un tout, alors que lui-même ne s’éprouve pas comme tel, mais vit dans le désarroi originel de toutes les fonctions motrices et affectives qui est celui des six premiers mois après la naissance. Le sujet a toujours ainsi une relation anticipée à sa propre réalisation, qui le rejette lui-même sur le plan d’une profonde insuffisance, et témoigne chez lui d’une fêlure, d’un déchirement originel, d’une déréliction, pour reprendre le terme heideggérien. C’est en quoi dans toutes ses relations imaginaires c’est une expérience de la mort qui se manifeste. Expérience sans doute constitutive de toutes les manifestations de la condition humaine, mais qui apparaît tout spécialement dans le vécu du névrosé.
Commenter  J’apprécie          30
Si nous nous fions à la définition du mythe comme d’une certaine représentation objectivée d’un épos ou d’une geste exprimant de façon imaginaire les relations fondamentales caractéristiques d’un certain mode d’être humain à une époque déterminée, si nous le comprenons comme la manifestation sociale latente ou patente, virtuelle ou réalisée, pleine ou vidée de son sens, de ce mode de l’être, alors il est certain que nous pouvons en retrouver la fonction dans le vécu même d’un névrosé.
Commenter  J’apprécie          30
Par l'intermédiaire de la demande, tout le passé s'entrouvre jusqu'au fin fonds de la première enfance. Demander, le sujet n'a jamais fait que ça, il n'a pu vivre que par ça, et nous prenons la suite.
C'est par cette voie que la régression analytique peut se faire et qu'elle se présente en effet. On en parle comme si le sujet se mettait à faire l'enfant. Sans doute cela arrive, et cette simagrée n'est pas du meilleur augure. Elle sort en tout cas de l'ordinairement observe dans ce qu'on tient pour régression. Car la régression ne montre rien d'autre que le retour au présent, de signifiants usités dans des demandes pour lesquelles il y a prescription.
Commenter  J’apprécie          20
Car ce das Ding, qui est là au centre, est justement au centre en ce sens qu’il est exclu, c’est-à-dire qu’en réalité il va être posé comme extérieur, ce das Ding, cet Autre préhistorique impossible à oublier dont FREUD nous affirme la nécessité de la position première sous la forme de quelque chose qui est entfremdet, étranger à moi, tout en étant au cœur de ce moi, ce quelque chose qu’au niveau de l’inconscient seule représente une représentation.
Commenter  J’apprécie          20
C’est dans une mémoire - comparable à ce qu’on dénomme de ce nom dans nos modernes « machines-à-penser », fondées sur une réalisation électronique de la composition signifiante - que gît cette chaîne qui insiste à se reproduire dans le transfert, et qui est celle d’un désir mort.
Commenter  J’apprécie          20
Mais a-t-on observé, à critiquer la démarche de Freud, telle qu'elle se présente par exemple dans l'homme aux rats, que ce qui nous étonne comme une endoctrination préalable, tient simplement à ce qu'il procède exactement dans l'ordre inverse ? A savoir qu'il commence par introduire le patient à un premier repérage de sa position dans le réel, dût celui-ci entraîner une précipitation, ne reculons pas à dire une systématisation, des symptômes.
Autre exemple notoire : quand il réduit Dora à constater que ce grand désordre du monde de son père, dont le dommage fait l'objet de sa réclamation, elle a fait plus que d'y participer, qu'elle s'en était faite la cheville et qu'il n'eût pu se poursuivre sans sa complaisance.
J'ai dès longtemps souligné le procédé hégélien de ce renversement des positions de la belle âme quant à la réalité qu'elle accuse. Il ne s'agit guère de l'y adapter, mais de lui montrer qu'elle n'y est que trop bien adaptée, puisqu'elle concourt à sa fabrication.
Mais ici s'arrête le chemin à parcourir avec l'autre. Car déjà le transfert a fait son œuvre, montrant qu'il s'agit de bien autre chose que des rapports du Moi au monde.
Commenter  J’apprécie          20
Il faudrait, en réalité, étendre cette étude de la Verneinung, de la négation - comme j’ai déjà devant vous commencé d’amorcer de le faire - la prolonger par une étude de la particule négative, et se demander si ce n’est pas là que se trouve, dans cette particule, dans ce petit « ne » dont je vous ai montré, indiqué, appris dans la trace de PICHON, que dans la langue française il se montre dans un usage si subtilement différencié au niveau de ce « ne » discordantiel, dont je vous ai montré la place entre l’énonciation et l’énoncé, cette place qui le fait apparaître si paradoxalement dans les cas où, par exemple, le sujet énonce sa propre crainte : « Je crains - non pas comme la logique semble l’indiquer - qu’il vienne » : c’est bien là ce que le sujet veut dire, mais : « Je crains qu’il ne vienne », en français.
Et ce « ne », si bien dit de cette façon, nous montre sa place flottante entre les deux niveaux dont je vous ai appris à distinguer, dont je vous ai appris à faire usage du graphe pour en retrouver la distinction, celui de l’énonciation du sujet pour autant que le sujet dit : « Je crains quelque chose, qu’en énonçant je fais surgir dans mon existence et, du même coup, dans son existence de vœu qu’il vienne ».
C’est là que s’introduit ce petit « ne » qui le distingue, qui montre la discordance de l’énonciation à l’énoncé, et qui montre la véritable fonction de la particule. La particule négative ne peut surgir, ne peut être, ne vient au jour qu’à partir du moment où je parle vraiment, et non pas au moment où je suis parlé, si je suis au niveau de l’inconscient.
C’est sans doute là ce que veut dire FREUD. Et je crois que c’est bon d’interpréter ainsi ce que dit FREUD quand il dit qu’il n’y a pas de négation au niveau de l’inconscient, car aussitôt après il nous montre que, bien sûr, il y en a une. C’est-à-dire que dans l’inconscient, il y a toutes sortes de façons de la représenter métaphoriquement. Il y a toutes sortes de façons, dans un rêve, de représenter la négation, sauf bien sûr la petite particule « ne », parce que la petite particule « ne » fait partie du discours.
Commenter  J’apprécie          20
La place que j’occupe comme sujet de signifiant est-elle, par rapport à celle que j’occupe comme sujet du signifié, concentrique ou excentrique, voilà la question ?
Il ne s’agit pas de savoir si je parle de moi, de façon conforme à ce que je suis, mais si, quand j’en parle, je suis le même que celui dont je parle.
Commenter  J’apprécie          22
C’est ici entre perception et conscience que vient s’insérer ce qui, au niveau du principe du plaisir, fonctionne, c’est-à-dire les processus de pensée pour autant qu’ils règlent, par le principe du plaisir, l’investissement des Vorstellungen et – la structure dans laquelle l’inconscient s’organise, – la structure dans laquelle la sous-jacence des mécanismes inconscients se floculent, – ce qui fait le grumeau de la représentation, à savoir quelque chose qui a la même structure - c’est là le point essentiel sur lequel j’insiste - la même structure que le signifiant.
Ce qui n’est pas simplement Vorstellung, mais comme FREUD l’écrit plus tard, dans son article sur le Unbewußt, Vorstellungsrepräsentanz, ce qui fait de la Vorstellung un élément associatif, un élément combinatoire, qui en fait quelque chose qui, d’ores et déjà, met à notre disposition un monde de la Vorstellung déjà organisé selon les possibilités du signifiant comme tel, quelque chose qui, déjà au niveau de l’inconscient, s’organise selon des lois qui - FREUD l’a bien dit - ne sont pas forcément les lois de la contradiction, les lois de la grammaire, mais qui sont d’ores et déjà :
– les lois de la condensation,
– les lois du déplacement, celles que j’appelle pour vous les lois de la métaphore,
– les lois de la métonymie.
[…] Ce n’est pas, bien sûr - FREUD nous le dit - la même chose que les Vorstellungen dont nous suivons à travers le mécanisme inconscient le processus de superposition, de métaphore et de métonymie comme je vous le disais à l’instant. C’est bien autre chose. Ce sont les Wortvorstellungen qui instaurent un discours qui s’articule sur les processus de la pensée.
Commenter  J’apprécie          20
[...] dans l’organisation de la moelle épinière on trouve des neurones et des axones de la douleur au même niveau, à la même place, à certains étages qui est celle où, à d’autres étages, certains neurones, certains axones, liés essentiellement à la motricité tonique, se rencontrent.
Aussi bien, la douleur ne doit-elle pas être purement et simplement prise dans le registre des réactions sensorielles. Je dirai que ce que nous ont montré les incidences physiologiques, ce que la chirurgie de la douleur nous montre, c’est qu’il n’y a pas là quelque chose de simple qui puisse être considéré simplement comme une qualité de la réaction sensorielle, et que le caractère complexe - si l’on peut dire - intermédiaire entre l’afférent et l’efférent de la douleur, est quelque chose qui nous est suggéré par les résultats - il faut bien le dire - surprenants de telle ou telle section qui permet la conservation de la notion de douleur dans certaines affections internes - spécialement dans les affections cancéreuses - avec en même temps, la suppression, la levée, si l’on peut dire, d’une certaine qualité subjective qui en fait à proprement parler le caractère insupportable.
Bref, aussi bien ceci - qui est encore de l’ordre d’une exploration physiologique moderne qui ne nous permet pas encore de bien pleinement les articuler - ceci n’est que quelque chose où je vous prie de voir la suggestion que peut-être nous devons concevoir la douleur comme quelque chose qui dans l’ordre d’existence, est peut-être comme un champ qui s’ouvre, précisément, à la limite où il n’y a pas la possibilité pour l’être de se mouvoir.
Commenter  J’apprécie          20



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jacques Lacan (358)Voir plus

Quiz Voir plus

Raretés

Un chanteur qui ne s’est jamais montré sur scène.

Paul Mc Cartney
Renaud
Gérard Manset
Dick Annegarn

9 questions
24 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture généraleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}