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Citations de Jacqueline Russ (45)


Heidegger tente de nous arracher au divertissement - au sens pascalien- de la foule anonyme et amalgamée au hasard. Notre existence quotidienne se donne, en effet, dans le milieu de la banalité, dans un monde anonyme où règne l'inauthentique.
Ce mode d'existence est fondamentalement inauthentique et une véritable conversion s'impose. Seul l'homme qui n'anéantit pas son moi dans l'impersonnel et ses illusions est digne d'être appelé libre. Il reste alors seul devant son angoisse, sentiment métaphysique par excellence.
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L'articulation des connaissances brise les secrets et les pouvoirs des sciences séparées. Philosopher prend donc un nouveau sens de nos jours. Le philosophe a fait son deuil de l'Absolu, il tente simplement, hic et nunc, ici et maintenant, à une époque historique donnée, de mettre fin à la terreur des discours et les appropriations privées. Le philosophe brise les secrets et met en évidence les articulations des savoirs. Travail essentiellement démocratique où la voix, qu'on disait muette, de la philosophie se fait de nouveau entendre.

(p. 72)
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L'envie est nuisible collectivement, car il y a en elle de la méchanceté, et la société bien ordonnée, à partir de la justice comme équité, conduit à la régression de l'envie.
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Philosopher, c’est, avant tout, réfléchir par soi-même, réaliser un travail critique de la pensée sur elle-même. La philosophie désigne un effet de réflexion libre, une interrogation sur les choses mêmes, une critique de l’opinion, ce jugement sans fondement rigoureux. Mais ce travail critique est aussi un exercice spirituel, un effort pour se construire et se retrouver pratiquement, pour bien conduire son existence dans le présent, une recherche de la vie pacifiée et juste.
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La pensée éthique contemporaine nous montre comment les questions du bien et du juste tentent de se formuler de façon nouvelle, au sein d'une époque où on ne peut plus faire appel à des valeurs morales immuables et transcendantes.
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Toute réflexion sur les concepts de la science implique donc une auto-critique de cette science. La science et le savoir ne flottent pas dans un éther indéfinissable, mais s'enracinent dans les stratégies de pouvoir qui les constituent et les traversent.

(p. 29)
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Premier grand biologiste connu, Aristote est aussi un anthropologue éminent.
Qu’est l’homme, à ses yeux ? Non plus une dualité, comme dans la doctrine platonicienne, où le corps est le tombeau de l’âme, mais une unité psychosomatique, une totalité où l’âme se révèle principe d’organisation et forme de l’être vivant. Toutefois, une définition unique de l’âme ne pourrait rendre compte de la variété du vivant. Les êtres vivants possèdent une âme, l’âme végétative ou âme des plantes, l’âme sensitive, ou âme des animaux et enfin, chez l’homme, une âme douée de raison. L’âme assure donc une triple fonction, végétative, sensitive et intellectuelle, comme nous le dit Aristote dans le traité De l’âme.
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Au 20ème siècle, l'Europe est incertaine de son destin : tout se passe comme si l'ère de la domination européenne était désormais appelée à se clore. Les deux guerres mondiales, la grande crise des années 30, ont ébranlé le vieux continent. Si, durant un bref moment, aux alentours de 1970, l'Europe a retrouvé momentanément sa prospérité économique, elle est de nouveau confrontée aujourd'hui à une crise d'une grande ampleur.
Cependant, l'Europe reste à l'avant-garde du projet culturel. Incertaine de son avenir, elle garde sa prééminence dans la civilisation. Ce rôle conducteur, elle le vit dans le malaise, et c'est ce malaise qui est une des clefs de la philosophie de notre temps.
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La philosophie ? Un mot équivoque, souvent chargé d’affects, de répulsions ou de sympathies, un mot qui inquiète ou rassure : en bref, un terme ambigu, parfois entendu dans un sens très large ou très vague – une certaine vision du monde –, le terme de « philosophie » est parfois aussi, toujours en une acception non spécialisée, utilisé comme synonyme de sagesse résignée.
Toutefois, « philosophie » signifie, en grec, amour de la sagesse, laquelle peut désigner la science, mais aussi la quête du bonheur. Ainsi, dans la notion de philosophie, figurent deux exigences importantes, l’idée d’une recherche du vrai et celle d’une quête des valeurs
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 L’âme ne raisonne jamais mieux que quand rien ne la trouble, ni l’ouïe, ni la vue, ni la douleur, ni quelque plaisir, mais qu’au contraire elle s’isole le plus complètement en elle-même, en envoyant promener le corps et qu’elle rompt, autant qu’elle peut, tout commerce et tout contact avec lui […]
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L’esclave s’identifie au maître et c’est ainsi que fonctionne la tyrannie. Nos âmes veulent (fréquemment) être identiques ou quasi identiques, proches de celle du tyran. Ainsi l’esclave se laisse-t-il séduire et a-t-il le sentiment de participer à la puissance du maître. Il accepte alors de laisser la domination s’installer dans son âme.
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Ne trouve-t-on pas également, dans la peinture de la Renaissance italienne, les traces évidentes de cet humanisme ? La fin de cette peinture cesse d’être exclusivement religieuse et chrétienne, comme aux siècles précédents. Goût du monde sensible, emploi de l’univers matériel pour lui-même, surtout conquête du corps et de la figure humaine : la Renaissance s’achève dans la découverte de l’individu.
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Si Socrate n’a rien écrit, toutefois son œuvre et son influence sont considérables. Durant le ive siècle, chacun se réclame de Socrate, et, au premier chef, Platon. Or, comment se faire une idée du vrai Socrate, que nous n’atteignons pas directement, mais de manière confuse, à travers des traditions multiples ?
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Une vie heureuse suppose une activité qui ne soit pas entravée par trop d’obstacles extérieurs. Vertu et bonheur ne sauraient se dissocier des conditions de vie qui les rendent possibles.
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Condamné à mort, Socrate conclut que l’âme est étrangère au corps (sôma) et que philosopher, c’est se détacher de ce dernier, qui n’est qu’un tombeau (sêma). Philosopher, c’est donc apprendre à mourir, c’est durant notre vie même, refuser de se compromettre avec les passions corporelles. De quoi s’agit-il ? De mourir au sensible, de manière à être à proximité de la vérité ; à atteindre les Idées, en fuyant le corps, obstacle davantage que moyen :
 L’âme ne raisonne jamais mieux que quand rien ne la trouble, ni l’ouïe, ni la vue, ni la douleur, ni quelque plaisir, mais qu’au contraire elle s’isole le plus complètement en elle-même, en envoyant promener le corps et qu’elle rompt, autant qu’elle peut, tout commerce et tout contact avec lui...
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Revanche de l'esprit sur la réalité matérielle, la conscience représente la grandeur de l'homme. Mais comment parvenir réellement à la conscience, comment accéder à la vraie transparence du sujet? Ici apparaissent les difficultés d'une notion ambiguë, à la fois psychologique, métaphysique et morale.
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Si l’on peut juger parfois chimérique et dangereuse la volonté platonicienne de définir une constitution idéale, Platon demeure toutefois, par son évocation du « Bien-Divin » et de l’Amour, une référence majeure.
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La classe des philosophes est destinée à commander : les philosophes seront placés à la tête de l’État, car ils expriment la raison, connaissent la justice en soi et représentent l’Esprit.
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Que conclure, en ce qui concerne cette période aussi foisonnante qu’ambiguë ? La Renaissance implique l’idée d’un humanisme. Bien que le terme d’humanisme date du XVIII siècle (1765), il peut qualifier le mouvement spirituel répandu en Europe à la fin du XV siècle. Mouvement central, décisif : la croyance en l’homme rassemble philosophes, artistes, poètes, érudits. Qu’est l’humanisme de ce temps ? Le mouvement d’esprit des humanistes de la Renaissance qui nommèrent leur enseignement « Lettres d’humanité ».
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Aristote est d’abord le fondateur de la logique, de la science du discours bien fait, de l’instrument qui permet d’édifier le savoir universel et nécessaire ; mais ne nous y trompons pas : c’est seulement 200 ans apr. J.-C. que l’Organon (instrument, en grec) se met à désigner la doctrine logique d’Aristote, puis, au vie siècle, la collection des œuvres logiques du philosophe.
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