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Citations de Ilaria Tuti (264)


La Nymphe endormie prend forme sous les mains de l'artiste.

Elle naît, rouge de passion et d'amour.
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Le cœur du monde a suspendu ses battements. Le bruissement des feuillages et le chant des oiseaux se taisent. Les pétales pâles des anémones sauvages ne frémissent pas au vent et au crépuscule les étoiles paraissent éprouver de la pudeur à se montrer. La montagne semble se pencher pour observer le miracle qui s'accomplit dans la vallée, au fond d'une gorge où la rivière au lit rocailleux repose en silence.
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Les doigts tremblent, se tendent, caressent. Les yeux pleurent. Les larmes se mélangent au rouge, le diluent, et révèlent des tonalités pourpres inattendues.
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C'est le moment de savoir si, pour sauver un innocent, elle est prête à tuer Massimo Marini, l'homme qui la regarde comme le fils qu'elle n'a jamais eu, l'homme qui maintenant tremble comme si c'était un démon qu'il voyait danser dans l'obscurité.
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Un autre cri, si fort que quelque chose en Teresa se brise.

À présent, elle se souvient de son nom. Mais le destin joue de nouveau avec les cartes de la vie et de la mort, de l'amour et de la haine, impitoyable comme seul sait l'être celui qui a l'éternité devant soi.

C'est en effet le moment de savoir jusqu'où elle est disposée à aller.
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Il a égrené ces mots comme les perles d'un rosaire diabolique. Il lève l'index entre les cordes qui l'emprisonnent et le pointe vers un angle de la pièce où l'obscurité semble palpiter au rythme de leur peur.

— Nous l'avons trouvé. Il n'est pas humain.
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Face à la mort, elle ne songe à rien d'autre qu'à une devinette, entendue elle ne sait où, elle ne sait quand.
Un hurlement. Un cri inhumain l'arrache à sa torpeur, et la ramène au monde réel.
Puis, d'un coup, plus rien.
— Nous l'avons trouvé, l'entend-elle murmurer, comme s'il voulait garder ces mots-là pour eux deux ; il a les pupilles dilatées. Nous avons trouvé le Mal. Il est ici. Il nous attendait.
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Les murs semblent se resserrer sur elle. Ils sont parcourus de crépitements, comme les chuchotements qui la tourmentent depuis des jours et qui éclatent à présent aussi forts que des aboiements à ses oreilles : ils incarnent ses peurs les plus terribles.

Le nom de l'assassin. Le nom de l'assassin...
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Et puis il y a l'autre, qui la regarde comme le fils qu'elle n'a jamais eu. Son nom n'est encore que l'ébauche d'un murmure sur ses lèvres, mais une pulsion viscérale la lie à cet homme. Elle le ressent au fond de son ventre, une brûlure sur une cicatrice, une écume écarlate qui bouillonne dans ses veines.
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Teresa le sait, mais son esprit a oublié.

Parmi les victimes sur le point d'être sacrifiées sur le bûcher, qui est innocent et qui a eu la force d'arracher un cœur encore palpitant de la poitrine d'un homme ?

Qui dois-je sauver ?
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Elle doute même de son propre nom, alors comment pourrait-elle se souvenir de celui de l'assassin ? Pourtant, il est là, avec elle ou dans une autre pièce ; en tout cas, il est à l'intérieur de cette maison sur le point d'enflammer l'obscurité de la vallée. Tout ça parce que Teresa a osé défier le mystère engendré en son cœur, alors que les montagnes l'avaient protégé, enseveli au fond de ses précipices, parmi les ossements sacrés et les énergies ancestrales.
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Elle pourrait essayer de deviner. Dernièrement, il lui semble que c'est tout ce qu'il lui reste pour survivre : deviner la route à prendre, la direction où regarder, les mots à prononcer ou l'ombre dont il faut se méfier.
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Guerrière... C'est un peu exagéré. Policière, à la limite. Une femme de soixante ans, malade, qui cherche à jouer les héroïnes alors qu'elle n'est même plus capable d'appeler les choses par leur nom.
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Le nez en l'air, Mathias glissa sur un rocher recouvert de glace et se cogna le genou. Son exclamation de surprise fut suivie d'un bruit, dans le bois. Un cri sourd. Il se retourna, le souffle court.« La forêt n'est pas un endroit pour les enfants. »Les propos de sa mère commencèrent à danser dans sa tête.Il se remit debout, sans vérifier les dégâts à son jean et aux paumes de ses mains qui le brûlaient sous la laine des gants. Il franchit un passage qui contournait une roche saillante. De la mousse d'un côté, les remous de l'eau de l'autre. Ensuite, le sentier continuait en traversant une petite grotte. Mathias franchit ces quelques mètres d'obscurité en courant, en se disant que c'était sa hâte qui le poussait, et non la peur. Quand il déboucha de l'autre côté, il s'arrêta. Un rayon de soleil perçait la verdure et incendiait le sous-bois d'une lumière d'or. La cascade qui alimentait le torrent se jetait dans une chute vertigineuse, pulvérisant de minuscules gouttelettes qui, l'été, lorsque la lumière réussissait à atteindre le fond, chatoyaient de couleurs d'arc-en-ciel.Sur la plage de galets, ses amis l'attendaient assis en cercle. Lucia, Diego et Oliver.Cette vision suffit à dissiper ses craintes. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Il n'y avait personne derrière lui. Personne ne l'avait suivi.Il scruta encore les ténèbres de la grotte, comme pour les défier. C'était lui le vainqueur, il était vraiment un chef. Et puis son sourire se figea, finit par s'effacer.D'un coup, il en eut la certitude.Il y avait quelqu'un, caché dans l'obscurité, qui l'observait.
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Ce qui se produisit l'instant d'après la convainquit qu'elle ne pouvait plus garder certaines pensées pour elle.

Les sujets voisins du no 39 avaient cessé d'être muets. Leur respiration était plus agitée, comme s'ils répondaient à un appel. Le Nid frémissait.

Enfin, tout cela n'était peut-être que suggestion mentale.
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Un pas après l'autre, elle s'approcha de l'emplacement no 39.

Contrairement aux autres, ce patient palpitait de vie. Ses yeux, si particuliers, si vifs, aux aguets, suivaient ses moindres mouvements. Agnes comprit qu'il cherchait son regard derrière la résille de la coiffe. Gênée, elle détourna la tête. Le sujet no 39 avait conscience de sa présence, et pourtant, il n'aurait pas dû.

Elle vérifia qu'aucun garçon de salle ne se montre à la porte et pointa le doigt. Le sujet mordit, serra la chair entre ses gencives, avec force. Dans ces yeux-là, elle vit un regard différent : un regard de possédé. Elle recula en lâchant un juron et une brève lamentation nerveuse s'échappa des lèvres du sujet.

Voilà sa vraie nature, se dit-elle. Carnivore.
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Maintenant qu'elle s'était habituée au silence, elle pouvait l'entendre : il gigotait là-bas dans le fond, il prenait des forces. Il se préparait. À quoi, elle n'aurait su le dire. Peut-être était-elle vraiment folle.
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La salle était immergée dans le silence. Quelques braises achevaient de se consumer dans le gros poêle en fonte à côté de l'entrée, qui dispensait une tiédeur agréable. Il y avait quarante emplacements, alignés en quatre rangées de dix. Aucun nom sur les plaquettes d'identité, rien que des chiffres.

On n'entendait ni pleurs ni suppliques. Il lui aurait suffi de regarder, et elle savait ce qu'elle aurait vu : des yeux inexpressifs, éteints.

À tous les emplacements, sauf un.
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Une pensée soudaine lui noua le ventre : c'était vraiment un nid. Voilà ce que c'était devenu, ces dernières semaines. L'endroit débordait d'une activité intense, mystérieuse. Comme un insecte industrieux, il préparait sa mue. Agnes en avait la certitude, même si elle n'aurait su expliquer ce qui se tramait dans cette salle. Elle n'en avait parlé à personne, pas même avec le directeur : il l'aurait prise pour une folle.

Elle plongea la main dans la poche de son uniforme. Ses doigts effleurèrent le tissu rêche de la cagoule. Elle la sortit et se l'enfila sur le visage. Une fine résille protégeait aussi les yeux, voilant le monde extérieur. C'était le règlement.

Elle entra.
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L'horloge à balancier de l'entrée sonna six coups. Elle allait être en retard, mais Agnes ne bougea pas. Elle temporisait, elle le savait. Et elle savait aussi pourquoi.

De la suggestion mentale, se dit-elle. Ce n'est que de la suggestion mentale.

Ses mains se refermèrent autour de la barre d'acier de la table roulante. Quand elle se décida enfin à s'avancer de quelques pas vers la porte du fond du couloir, les récipients tintèrent.

Le Nid.
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