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Que reste-t-il de ces gens qui ont claqué un beau jour la porte de nos vies ? Une femme clouée au lit par la fièvre, l’envie subite de relire la « Trilogie new-yorkaise » de Paul Auster, le petit mot d’une personne aimée il y a longtemps sur la première page : et voilà la narratrice qui déroule la bobine du souvenir, au gré d’une galerie de personnages qui ont laissé une empreinte indélébile dans son existence. Et entre les lignes, le portrait de l’éclosion balbutiante d’une écrivaine.
Amant.es de passage, grands amours envolés, amitiés éphémères : peu importe la fugacité quand a (sur)vécu l’intensité, peu importe la chronologie des événements quand le temps n’est plus que cette matière molle diluée dans les mots. En fixant les êtres par l’écriture, l’autrice suédoise Ia Genberg s’interroge sur ce que les manies, les tares, les anecdotes et les cadeaux de ceux que nous avons aimés laissent dans notre chair. Le tout avec une plume pareille à ces parfums discrets qui deviennent vite entêtants, à mesure que cette quête à tâtons vient remuer nos propres souvenirs épars.
Un roman pour celles et ceux qui ont la nostalgie des annuaires téléphoniques, de ces temps où on pouvait se perdre au milieu d’une foule, où il ne suffisait pas d’un clic pour retrouver la trace de quelqu’un. Pour celles et ceux qui gardent dans leur bibliothèque un livre qui leur rappelle un disparu, pour celles et ceux qui ont envie de (re)découvrir Paul Auster. Et pour celles et ceux qui savent que ce qui paraissait hier si important finit par s’effacer, car l’essentiel se niche dans les détails.
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Quarante ans dans la vie d’une femme, la narratrice, ses amours, ses amitiés, ses errances. Un roman sous forme de monologue intérieur en quatre époques, représentées par quatre personnes qui les ont marquées. Un texte déroutant mais brillant, introspectif, attaché aux détails de l’existence et des sentiments, et aux accents générationnels.
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Qu'est-ce qu'une vie si ce n'est la somme des vies qui l'ont traversée ?
Une femme en proie à la fièvre voit affleurer en elle le souvenir de quatre personnes qui ont particulièrement compté. Elle se souvient de leur façon d'être, de leurs gestes, de leurs mots restés imprimés en elle.
Durant ce moment de vulnérabilité, de pause, les choses lui apparaissent clairement et lui permettent de voir de quoi et surtout de qui, sa vie, son moi sont faits.
Ia Genberg dans ce très joli roman montre comment les autres viennent directement nourrir notre identité et nos représentations car les autres, ce sont autant de points de vue sur le monde, de rapports à l'existence que par soi-même on ne contient pas.
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Les cadeaux de Johanna
Un certain livre intimement relié à Niki
Les mains d'Alejandro et son visage sur l'oreiller
Les robes de Sally
L'angoisse de Birgitte
Les êtres qui traversent nos vies disent toute leur vérité à travers des détails. Et le regard que l'on porte sur ces détails qui nous sont chers en dit encore plus long sur nous-mêmes.
Voilà ce que ce court livre rapporte. Et c'est ce qui surgit dans la mémoire de la narratrice, jeune suédoise qui, dans la fièvre du palud, délire sur son lit d'hôpital : Les cadeaux de Johanna, un certain livre intimement relié à Niki, les mains d'Alejandro et son visage sur l'oreiller, les robes de Sally, l'angoisse de Birgitte, et d'autres détails.
C'est une idée juste et elle donne lieu à certains passages magnifiquement écrits. Mais pour moi, cela ne fait pas un roman, ne fait pas une intrigue. Et je dois dire que je n'ai pas été embarquée par ce récit. Pour la première fois, je n'ai pas adhéré à un titre de la maison "Le bruit du monde".
Hors de la fulgurance de certaines descriptions de sentiments, je n'ai pas vu l'intérêt du livre ni vraiment saisi le projet de l'autrice.
Cela dit, la plume est superbe, c'est indiscutable. Le livre a d'ailleurs été primé en Suède.
Je lirais bien un autre des textes de Ia Genberg, en espérant qu'il fasse réellement roman.
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Je n'écris pas que des chroniques !
Découvrez mes deux romans :
"Le soleil ne brille pas pour tout le monde"
"Les Naufragés" (Coup de ❤ du jury 2023 du Carré des Ecrivains de Marseille)
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Dans ce livre relativement court, Ia Genberg évoque en quatre chapitres, autant de personnes qui l’ont marquées : ses amantes ou amant, Johanna, Niki, Alejandro ; sa mère, Brigitte. Elle dresse leur portrait, analyse finement leur psychologie : la froide maîtrise de Johanna, la versatilité violente de Niky, le charme fuyant d’Alejandro, la longue dépression post-accouchement et la paranoïa de Brigitte.
Ia Genberg traite la question de la maladie mentale, très présente dans les personnalités qu’elle décrit et qui semble faire partie du paysage. Ces maladies sont admises, soignées, parfois guéries. Malgré leur poids, elle tend à les dédramatiser. C’est peut-être culturel, j’y ai vu une proximité avec d’autres auteurs Suédois.
Elle est moins diserte sur les personnalités plus stables, plus sereines, les personnes sur lesquelles elle a pu compter dans sa vie : son père, solide, généreux et bienveillant ; Sally, l’amante d’une période et l’amie de toujours.
Elle évoque avec justesse la Suède, surtout Stockholm et ses quartiers animés, les années 70 et 80. Elle parle peu directement d’elle-même mais se révèle en dévoilant les liens qu’elle a tissés avec les autres.
Un livre fin, fluide, sensible.
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A travers la lecture de ce roman je sens un talent littéraire indéniable mais qui malheureusement ne m’a pas emporté. J’ai eu du mal à m’imprégner de cette histoire, à comprendre les tenants et les aboutissants de cette intrigue. La dernière partie est pour moi la plus intéressante même si je la trouve trop isolée par rapport aux précédentes. J’ai eu du mal à faire le lien entre chacune d’entre elles. J’ai eu beaucoup de mal à m’attacher à cette histoire et c’est bien dommage.
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