Citations de Honoré de Balzac (7106)
Leur union se fortifia si bien, que, comme deux fleurs attachées au même rameau, ils se courbaient sous le même vent, se relevaient par la même espérance.
Le discernement avec lequel les corrections doivent être employées est le plus grand argument contre elles ; car la nature ne se trompe jamais, tandis que le précepteur doit errer souvent.
Si l’on jalouse un sot élégamment vêtu, l’on s’enthousiasme aussi pour le talent, on admire l’homme de génie.
Il n’y a rien de plus dangereux que de causer dans les voitures publiques.
Ne fût-ce que par curiosité, par amour-propre, comme contraste, par hasard, tout homme a eu son moment de bienfaisance ; il le nomme son erreur, il ne recommence pas ; mais il sacrifie au Bien, comme le plus bourru sacrifie aux Grâces, une ou deux fois dans sa vie.
Il n’existe pas, ou plutôt il existe rarement de criminel qui soit complétement criminel. A plus forte raison rencontrera-t-on difficilement de malhonnêteté compacte.
La corruption est venue avec la fortune, comme toujours !
Nos arbres sont pleins d'oiseaux qui nous font de la musique à bon marché ; personne ne les tracasse et toutes les nuits le rossignol chante.
Le génie procède de deux manières : ou il prend son bien comme Napoléon et Molière aussitôt qu'il le voit, ou il attend qu'on le vienne chercher quand il s'est patiemment révélé.
Les mœurs sont souvent plus cruelles que les lois. Les mœurs, c'est les hommes; mais la loi, c'est la raison d'un pays. Les mœurs, qui n'ont souvent pas de raison, l'emportent sur la loi.
S'il était question d'un de ces petits soins que les hommes aiment tant à rendre à une femme aimée, l'aîné laissait le plaisir de s'en acquitter à son cadet, en reportant sur sa cousine un regard à la fois touchant et fier. Le cadet mettait de l'orgueil à payer ces sortes de dettes. Ce combat de noblesse dans un sentiment où l'homme arrive jusqu'à la jalouse férocité de l'animal confondait toutes les idées des vieilles gens qui le contemplaient.
Le hasard est, en amour, la providence des femmes.
Le malheur des usurpateurs est d'avoir pour ennemis et ceux qui leur ont donné la couronne, et ceux auxquels ils l'ont ôtée.
une femme aimante est encore plus ingénieuse à se créer des doutes qu’elle n’est habile à varier le plaisir.
Aussitôt qu’un malheur nous arrive, il se rencontre toujours un ami prêt à venir nous le dire, et à nous fouiller le cœur avec un poignard en nous en faisant admirer le manche.
L’amour est une religion, et son culte doit coûter plus cher que celui de toutes les autres religions ; il passe promptement, et passe en gamin qui tient à marquer son passage par des dévastations.
Un gendre est un homme pour qui nous élèverons, vous ou moi, une chère petite créature à laquelle nous tiendrons par mille liens, qui sera pendant dix-sept ans la joie de la famille, qui en est l’âme blanche, dirait Lamartine, et qui en deviendra la peste. Quand cet homme nous l’aura prise, il commencera par saisir son amour comme une hache, afin de couper dans le cœur et au vif de cet ange tous les sentiments par lesquels elle s’attachait à sa famille.
Ils n’ont soif que d’une certaine eau prise à une certaine fontaine, et souvent croupie ; pour en boire, ils vendraient leurs femmes, leurs enfants ; ils vendraient leur âme au diable. Pour les uns, cette fontaine est le jeu, la Bourse, une collection de tableaux ou d’insectes, la musique ; pour d’autres, c’est une femme qui sait leur cuisiner des friandises.
Sa haine ne fut pas en raison de son amour, mais de ses espérances trompées. Si le cœur humain trouve des repos en montant les hauteurs de l’affection, il s’arrête rarement sur la pente rapide des sentiments haineux.
C'était comme un orage dont la foudre était dédaignée par tout le monde, parce qu'elle devait n'atteindre, çà et là, que des mourants, des malades, ou des morts peut-être.