Citations de Honoré de Balzac (7106)
L’ambition et le jeu sont inépuisables. Aussi, chez un homme bien organisé, les passions qui procèdent du cerveau survivront-elles toujours aux passions émanées du cœur.
Les femmes ont un instinct qui leur fait deviner les hommes qui les aiment par cela seulement qu’elles portent une jupe, qui sont heureux d’être près d’elles, et qui ne pensent jamais à demander sottement l’intérêt de leur galanterie.
Tuer la fortune d’un homme, c’est quelquefois pis que de le tuer lui-même.
Les écus même tachés de sang ou de boue ne trahissent rien et représentent tout. Pourvu que la haute société sache le chiffre de votre fortune, vous êtes classé parmi les sommes qui vous sont égales, et personne ne vous demande à voir vos parchemins, parce que tout le monde sait combien peu ils coûtent.
Là où il n'y a pas d'ennemis il n'y a pas de triomphes.
Il faut élever les enfants à la dure, on leur fait ainsi des tempéraments forts.
Les petits esprits ont besoin de despotisme pour le jeu de leurs nerfs, comme les grandes âmes ont soif d'égalité pour l'action du cœur.
La jalousie, passion éminemment crédule, soupçonneuse, est celle où la fantaisie a le plus d'action ; mais elle ne donne pas d'esprit, elle en ôte
La bêtise a deux manières d'être : elle se tait ou elle parle.
Mais une vieille fille chez qui les sentiments que nourrit la famille n'avaient jamais été réveillés, à qui les besoins de l'enfance, les précautions voulues par l'adolescence étaient inconnus, ne pouvait avoir aucune des indulgences et des compatissances inspirées par les mille événements de la vie ménagère conjugale. Les souffrances de la misère, au lieu de lui attendrir le cœur, y avaient fait des calus.
Défiez-vous des femmes grosses : elles sont subtiles dans leurs envies.
Il y a une coquetterie dans les bienfaits comme en amour.
Les vieilles femmes ne savent que causer, et ce sont elles qui font notre réputation.
La femme ne se concevait pas sans le landau, ni le landau sans la femme.
En amour le dévouement est bien près de la spéculation.
La femme et surtout la jeune femme, aussi grande par l’âme qu’elle l’est par la beauté, ne manque jamais à mettre sa vie là où la nature, le sentiment et la société la poussent à la jeter tout entière. Si cette vie vient à lui faillir et si elle reste sur terre, elle y expérimente les plus cruelles souffrances, par la raison qui rend le premier amour le plus beau de tous les sentiments
La perte des parents est un chagrin auquel la nature a préparé les hommes ; le mal physique est passager, n’embrasse pas l’âme ; et s’il persiste, ce n’est plus un mal, c’est la mort.
La douleur, le plus constant de nos sentiments, ne serait vive qu’à sa première irruption ; et ses autres atteintes iraient en s’affaiblissant, soit par notre accoutumance à ses crises, soit par une loi de notre nature qui, pour se maintenir vivante, oppose à cette force destructive une force égale mais inerte, prise dans les calculs de l’égoïsme
Perdre votre estime n’était-ce pas mourir ?
Le malheur et la mélancolie sont les interprètes les plus éloquents de l’amour, et correspondent entre deux êtres souffrants avec une incroyable rapidité. La vue intime et l’intussusception des choses ou des idées sont chez eux complètes et justes.