Une autopsie du rapport amoureux. L’écriture de H. Guibert est débridée, provocante, sulfureuse. Elle n’est que le résultat d’une passion dévorante qui coupe le souffle. C’est impudique, érotique, poétique. Ça sent le stupre et la dévotion. Fascinant.
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Un livre très touchant, généreux, dégusté d'une traite. Les notes du journal de Guibert à propos de son amour pour Vincent sont franches, parfois tristes, la plupart du temps magnifiques.
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Hervé Guibert m'apporte régulièrement des moments de bonheur, dans mes lectures.
Après un passage à la librairie "Les mots à bouche", à Paris, je me suis laissé tenté par ce court texte "Fou de Vincent".
Bien m'en a pris. Ce fut un court mais pur moment de bonheur de retrouver cette écriture pleine de sensibilité et d'émotion.
Ce texte continue de m'accompagner et est sans doute un des meilleurs d'Hervé Guibert, lus à ce jour.
J'attends de prendre un peu de recul pour le relire en partant de la fin, puisque l'originalité de ce livre est de commencer par la fin de l'histoire pour ensuite remonter le temps, à la rencontre de Vincent.
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J'ai été attiré par le titre (ah bon !), sans savoir qu'il s'agissait d'une oeuvre sacralisée. Ce très court texte n'est clairement pas consensuel. Cette sorte de journal nous livre des réflexions du narrateur follement amoureux de ce Vincent : jeune, plutôt hétéro, qui va choper le sida dans ces années 80. Comme ce sont des phrases de ci de là, c'est décousu. Et, en plus, c'est à rebours de la vraie chronologie : Vincent commence par mourir. Notre narrateur en est affectivement dépendant, à l'attendre, à le sucer jusqu'à la lie (au sens propre comme au figuré). Il en souffre de cette absence et, en même temps, il n'en décroche pas, et il abuse de son sexe. L'excès vient d'ailleurs de l'utilisation de la déclinaison de "sucer" et "bite" dans toutes les phrases ou presque : un concours (gagné haut la main !) d'utiliser ces mots le plus de fois possible en un minimum de pages. Limite dérangeant mais fait pour.
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Fou de Vincent fait partie des nombreux livres écrits par Hervé Guibert. Celui-ci a été publié une première fois en 1989. Hervé Guibert y dissèque la relation passionnelle qu’il entretien avec Vincent, un jeune amant, probablement adolescent au moment de leur rencontre, et avec lequel il va vivre pendant plusieurs années une liaison haute en couleurs, entre les déceptions, l’attente, l’envie, le désir, la violence, la dualité, et bien d’autres sentiments paradoxaux. L’Auteur nous livre ici une part de son intimité par fragments. Le texte ne narre pas chronologiquement leur liaison comme on le trouve de façon classique dans les autofictions, mais des extraits de ses journaux intimes. Il nous plonge dans l’univers cruel et tendre de la passion amoureuse, avec tout ce que cela incombe de destructeur et de déraisonné. Un petit livre sulfureux qui se lit quasi d’une traite et nous pousse à réfléchir à ses liaisons qui nous retranchent dans les méandres de nos folies sentimentales et charnelles. L’écriture est mordante, crue. On pourrait facilement s’identifier aux pensées d’Hervé Guibert.
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Fou de Vincent. Fou de désir. Fou.
Hervé Guibert raconte, à travers son journal, son histoire d'amour avec Vincent, jeune homme extrême et excessif dont l'autodestruction mènera à la mort.
Les fragments d'amour sont fugaces et intenses. Les hommes ne se voient pas souvent, ils partagent quelques soirées, quelques jours de voyage.
Très vite, Vincent mène la danse. Il décide de tout, il est le maître du jeu. Commence alors une véritable torture pour Hervé G., qui se sait terriblement et passionnément amoureux, à tel point que la perte de la dignité, la souffrance de l'absence et l'incertitude constante encerclent ses pensées.
Un amour violent, tendre, enjoué, destructeur. Vincent est une personne (un personnage) complexe, très ambivalente, à la fois dans sa vie et dans son désir.
La langue est impudique et crue mais toujours poétique, amoureuse et respectueuse. Les images sont belles.
Une histoire d'absolu.
Hervé Guibert a des choses à nous dire de l'amour. Véritablement.
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Il y a des auteurs qui étaient fait pour vous, et à côté desquels vous passez pendant des années sans jamais les rencontrer. Et puis un jour le hasard, la chance, le coup de foudre instantané.
Hervé Guibert est de ceux là.
C’est par l’émission radio d’Adèle Van Reth que j’ai pour la première fois entendu parler d’Hervé Guibert. Dans son cycle sur la pornographie, elle consacrait un épisode à Fou de Vincent, publié en 1989 par ce dernier. Il y raconte la relation érotique et obsessionnelle qu’il a liée avec Vincent dans des fragments crus et sublimes qui interrogent la réalité du désir : “Qu’est-ce que c’était ? Une passion ? Un amour ? Une obsession érotique ? Ou une de mes inventions ?”
J’ai tiré ce livre et c’est tout Hervé Guibert qui est venu avec. Ce petit génie de la littérature, sa gueule d’ange, ses belles boucles blondes. Sa vie brisée par les années sida: alors que ses amis tombent les uns après les autres, la maladie aura raison de sa peau en 1991.
Hervé Guibert est un maître de l’obscénité, de la lumière crue qui tombe sur la chair. Comme il avait raconté sa relation érotique avec Vincent, il raconte à la fin de sa vie l’avancée du sida sur les corps. Sur celui de Michel Foucault, son voisin et ami dont il retrace l’agonie dans La Mort Propagande. Sur le sien, dans une trilogie qui décrit les ravages de la maladie au jour le jour. On l'aperçoit en 1990 sur le plateau d’Apostrophe, décharné, ses belles boucles blondes sont tombées. Il montre la mort en direct, il est tragique, on est touché par son destin.
Hervé Guibert est comme une porte dérobée, un passage secret dans les livres: vous pensez être le seul à l’emprunter, et vous vous apercevez au fil des lectures qu’il est connu de beaucoup. Il exerce son attraction sur nombre d’auteurs contemporains, et avec eux il refait surface, se fraye un chemin, continue d’exister.
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Des portraits, souvent un peu loufoques, des histoires de vie, des interviews un peu surréalistes (comme celui d'un enfant de 8 ans spécialiste de la Bourse), des inventions scientifiques et poétiques, de la tendresse, l'amour des autres et de la littérature, et, finalement, un regard intime qui s'invite dans le journalisme.
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Nous avons là un grand écrivain.
Incontournable.
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Dans ce troisième et dernier volet, l'auteur aborde principalement le milieu du monde de l'art. Il interroge la pratique de la collection, les figures du collectionneur comme celles des marchands.
Un livre moins puissant, moins intense et dans la retenue par rapport aux précédents. Le charme n'a pas opéré.
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Un récit dans lequel la confrontation du narrateur avec la maladie n est plus le sujet central, même si son état de santé vacillant et l approche de la mort sont là, en filigrane, tout au long du texte.
Je suis étonnée de constater à quel point Hervé Guibert, de par son écriture incisive, claire, sans complaisance ni chichi , parvient à me tenir voire à me fasciner, même lorsque les sujets qu il aborde (le marché de l art) ne sont pas d un grand
intérêt pour moi.
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TOME III.
Deux intrigues se mêlent. La disparition d'un marchand d'art pour des faux tableaux. Ici, Guibert relate ses rencontres artistiques avec les peintres Balthus et Miquel Barceló. Le sida n'est pas le sujet du livre, mais est omniprésent en arrière-plan. En effet, Guibert ne peut plus entendre et parler de sa maladie. Il se lance donc dans les voyages pour acquérir des tableaux.
Lu en mars 2019 / Folio - Prix : 6,80 €.
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Hervé Guibert n'est pas seulement l'autobiographe marqué par le sida que l'on connaît, c'est d'abord et avant tout un écrivain de l'image qui a beaucoup médité sur la photographie, à moins qu'il n'ait été un photographe qui se mêlait de littérature. Les textes réunis ici sont remarquables de beauté et de profondeur.
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Les souvenirs au travers des photos, les commentaires sur les effets des images, une sorte d'autobiographie en images.
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Quelle est l'image ? Qui est le fantôme ?
L'auteur, qui nous entraîne dans une introspection de son rapport à la photographie et de sa vie, par ricochet ?
Nous, qui lisons en comprenant les images sans les voir tout à fait ?
Mélange réussit entre nouvelle, essai et autobiographie. L'aventure de l'image, de la photo et de l'image de l'auteur qui fuit subrepticement., tantôt plaisant, tantôt gênant. La société, l'homme, le sexe, la famille et bien d'autres sujets encore, liés presque par définition à la photographie, sont abordés pour nous emporter de l'autre côté du mystère des Chambres claires, noires, obscures.
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Récit en séquences, chacune analysant un médium ou genre photographique (tout y passe) pour révèler un rapport à l'image intime, identitaire, sociale, familiale, érotique, artistique, ... . Entre souvenirs et présent, des moments différents reliés ça et là par des présences et absences affectives. Ode à la mémoire et au passage du temps.
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Plusieurs protraits, pérégrinations autour de la photographie, de l'image prise, volée, adorée, etc.
Un livre pour se donner envie de sortir son appareil photo ou sa caméra super 8
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