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Citations de Herbjørg Wassmo (443)


Si elle avait été un homme, elle aurait pu se vanter de ses exploits. Surtout le sang. Un homme a un sang de héros quelle que soit la façon dont il s’échappe. Mais elle est une femme infanticide, et ne tombe pas sous les lois du sang héroïque.

Loin dans le millénaire suivant, on va lui faire sentir cette étiquette. Femme. Femme Premier ministre, femme prêtre, femme boxeuse, femme détenue, femme recrue, femme chasseuse et femme écrivain. Littérature féminine. Sans parler du phénomène tout à fait peu naturel de la femme génie.
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Les taxis paradent sans s'arrêter. ils klaxonnent, virent, doublent, bloquent. La ville est vacarme agressif et poussière au ras du sol, calme iridescent trois mètres au-dessus. Une bande blanche révèle les émissions d'un avion en route vers Dieu. Des arbres déposent leurs grandes feuilles sur le trottoir. S'il y avait eu du silence, elle aurait entendu leur bruissement. Juste là. Orange, rouge, marron. De grands monceaux. Dentelées, ovales, rondes, lobées, saines et poussiéreuses pêle-mêle.
Elle aurait pu être un arbuste, ou un réverbère. Personne ne tient compte d'elle. Elle se tient là avec sa petite valise blanche et comprend qu'elle est toute petite. Essaie d'avoir une pensée constructive, sans panique. Le souvenir d'un voyage organisé à Rome semble relever d'une autre vie. D'aucun secours maintenant.
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Sans doute était-ce la faute du chat lui-même. Parce qu'il n'avait pas de maître, qu'il n'avait personne pour le surveiller. Et, en le voyant, les gens avaient eu envie de l'écorcher. Et, en le voyant, les chiens avaient eu envie de le traîner dans la boue.
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Le procureur demande cinq ans! Ils pensent qu'il y a d'autres commanditaires, dit-elle en dépliant le journal, qu'elle se mit à traduire en russe:
"Les commanditaires ont le pouvoir absolu. Ils règnent sur le sort des filles par la force, l'abus de pouvoir, les menaces, leur ôtant toute dignité. La peine encourue pour simple trafic de chair humaine, selon l'article 224 est cinq ans de prison.

Les filles vivent une sorte d'esclavage moderne. On abuse d'elles et on les bat. La peur d'être expulsées et la crainte de représailles les empêchent de les dénoncer."
Le titre c'est : "Marché à la viande."
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Elle sait que c’est improbable. Il n’y a pas d’Allemands aussi loin en territoire suédois. Néanmoins il faut bien croire à ce qu’elle voit. Les fugitifs restent immobiles.
Comme cloués sur place. L’homme en uniforme allemand est armé. Il est calme, mais tient son fusil devant lui. Il vient lentement vers eux. Ils ne bougent pas. Il n’y a plus rien à faire.
Quelle que soit la distance qui sépare ce territoire neutre de la frontière norvégienne, les fugitifs se trouvent en plein désert devant un Allemand armé.
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Chacun de nous est un être unique. C’est en nous reconnaissant comme tel que nous pourrons affronter la réalité et combattre ce qu’il y a de négatif dans les mythes héroïques, en temps de guerre comme en temps de paix.
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Quand Gorm était arrivé dans la rue, Rut avait disparu. Tout en faisant le tour du pâté de maisons, il revoyait son regard posé sur lui. Deux yeux sombres, désespérés. L'avait-elle seulement vu? / Non, pensait-il. Elle était trop occupée à fuir. Ce n'était pas la septième rencontre, telle qu'il l'avait espérée
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Mais j'écrirai un essai là-dessus. Sur le fait qu'on ne cesse pas de recevoir sans réussir à remercier.
(P. 481)
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As-tu mis en évidence la dangereuse tendance de l'être humain à viser plus haut que ses capacités, au risque de connaître une douleur qu'il n'avait pas prévue ?
(P. 296)
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Puis ce fut fait. Gorm était là. Elle aussi. Le bruit palpitant d'une ville qui vivait les entourait comme une carapace.
Le temps est une chose étrange. Il passe, c'est tout. Quoi qu'il arrive, il disparaît.
(P. 89)
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- Mais pourquoi? Qu'est-ce que j'aurais pu faire pour lui?
[...]
Elle lui prit la tête dans ses mains. Le regardant longtemps dans les yeux.
- J'aurais dû... commença-t-il.
- Chut ! Il aurait dû. Chacun doit prendre la responsabilité de sa propre vie !
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Un jour, ignorant qu'il y avait une différence entre l'eau de mer et celle de la rivière, Tora avait bu de l'eau salée. Elle n'en avait ensuite jamais oublié le goût. Un goût qui lui avait fait redouter les bains de mer. Elle préférait les trous dans la rivière, même si l'eau y était plus froide. Et, lorsqu'elle apprenait que quelqu'un s'était noyé en mer, le goût salé et nauséabond lui revenait dans la bouche. Ainsi savait-elle un peu ce que c'était de mourir.
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D'habitude, maman avait de grands yeux vert clair, qui se voilaient d'un mince rideau terne, tout à fait semblable aux rideaux d'été de tante Rakel. Mais il pouvait leur arriver de changer brusquement de couleur, de tirer le rideau pour se faire voir.
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L'être humain a heureusement de grandes capacités d'adaptation, de survie, d'oubli pour renaître des centres laissées par toutes les guerres. C'est peut être la raison pour laquelle notre espèce continue d'exister sur terre.
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Ils se mesuraient du regard comme deux mâles qui marquent leur territoire. Il n'y avait pas ombre de flirt dans leurs regards.
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Je me dis que la mort est un procédé naturel. C'est probablement une vision immature, ou faussée, de la vie. Elida dit que nous avons de la chance car dans notre famille, il en naît plus qu'il n'en meurt. Elle doit savoir de quoi elle parle.
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– Tu crois que les gens peuvent s’aimer sans mentir, grand-mère ?
Grand-mère avait repris sa marche, mais elle avait tourné son visage vers elle.
– Je ne sais pas. Mais je le crois. Mais alors faut pas s’attendre à ce que les gens existent pour toi. Ils existent pour eux-mêmes. Même s’ils t’aiment, il peut arriver qu’ils ne te racontent pas tout. Je ne sais pas si on peut appeler ça un mensonge. Le plus important est d’avoir quelqu’un à aimer.
– Comment ?
– Il faut saisir l’amour quand il est là, ne pas le laisser passer. Et s’il veut s’en aller, faut le laisser partir. Il doit rester libre. C’est seulement comme ça qu’on peut le garder.
(p. 133, Chapitre 11, Livre 3, “Les femmes si belles”).
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Mais dès qu’il s’agit de lui, il referme le compartiment dans lequel il a rangé la guerre et son activité de résistant, ce qui les a amenés là où ils sont aujourd’hui. Elle se doute bien que ce refus est une manière maladroite de se protéger.
Une conviction inébranlable que les héros ne se plaignent pas. Même s’ils sont amputés d’une jambe au-dessus du genou et d’une partie du pied à l’autre. Même s’il faut réapprendre à marcher – en exil, cela fait partie des éventualités auxquelles il faut s’attendre.
C’est comme s’il étouffait tout sentiment d’amertume. Il a fait ce qu’il fallait faire. Il a pris les risques qu’il jugeait raisonnable de prendre.
Il n’a visiblement pas besoin de la pitié des autres, encore moins de la sienne.
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Dans ce livre je suis à la recherche de mes aïeules et de leurs époux. Mais c'est une grande famille qui ne demande qu'à être découverte. Certains restent cachés, ou bien laissés dans l'ombre. Lui demande plus de labeur que les autres. Il écrase tout, il n'apporte que le chaos et l'obscurité. (…) Il a le pouvoir de détruire la moindre fragile petite joie ou pensée positive. Ce n'est qu'après sa mort que je peux entreprendre la tâche essentielle, celle d'essayer de le considérer comme un être humain. Non pas pour lui pardonner, mais pour sauver mon âme.
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Il aimait à dire qu’il fallait aller au devant des gens dans le Norland comme on allait au-devant des saisons. Si on ne les supportait pas, mieux valait ne pas sortir un bout de temps, et rassembler ses forces.
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