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Citations de Henry Miller (1056)


On dit souvent des écrivains qu'ils "font profit de tout". Mais comme pour tout dicton, il ne faut croire à celui-ci qu'avec quelques réserves. Un écrivain a besoin de très peu de chose pour le stimuler. Le fait qu'il est un écrivain veut dire que plus qu'un autre il est porté à cultiver son imagination. La vie elle-même lui fournit une matière abondante. Surabondante.
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Je lisais ce livre dans le métro aérien. Un jour une pensée énoncée par l'auteur m'émut si profondément que lorsque je levais les yeux de la page j'eus de la peine à reconnaître les figures bien trop familières qui m'entouraient. J'étais dans un autre monde.. Quelque chose que l'auteur avait dit - je ne me rappelle plus ce que c'était - m'avait secoué jusqu'au plus profond de mon être. A cet instant même, j'eus la conviction que mon sort, ou ma destinée, serait différent de ceux des gens qui m'entouraient. Je me vis soudain soulevé - projeté ! - hors du cercle qui m'emprisonnait. Un sentiment momentané de fierté et d'exaltation, de vanité aussi sans aucun doute, accompagna cette révélation, mais il s'évanouit vite, et fit bientôt place à une calme acceptation et une résolution profonde ; en même temps s'éveilla en moi un sens plus fort de communion, le lien qui me rattachait à mon voisin devient beaucoup plus humain.
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Chaque fois que je ressens le besoin de défendre un nouveau livre - de toutes les forces qui sont en moi - je me crée plus de travail, plus d'angoisses, plus de déceptions. J'ai parlé de ma manie d'écrire des lettres. J'ai dit que, lorsque je viens de refermer un bon livre, je m'installe à ma table pour informer le monde entier de la chose. Admirable, me direz-vous ? Peut-être. Mais c'est aussi pure folie une perte de temps. Ceux-là même que je cherche à intéresser - les critiques, les directeurs de revues, les éditeurs - sont ceux que mes hurlements d'enthousiasme touchent le moins. Tout livre dont je me fais l'avocat, ou pour lequel j'écris une préface ou un article, semble condamné. Je crois qu'il y a peut-être là une loi profonde et juste. Une loi non écrite que j'essayerai de formuler comme suit : " Ne touche pas au destin d'un autre, même si cet autre n'est rien de plus qu'un livre." Je comprends aussi, de plus en plus, ce qui me fait céder à mes impulsions et agir inconsidérément. C'est, malheureusement, parce que je m'identifie avec le pauvre écrivain que j'essaye d'aider.
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Comme les sages et paisibles Chinois de jadis, ces gens qui avaient beaucoup de raison, je crois qu'il est préférable de prendre de l'opium. Pour quiconque veut se détendre, se libérer pour un moment du fardeau de ses soucis, stimuler son imagination - et que peut-on trouver d'autre qui favorise davantage la bonne santé mentale, morale et spirituelle - j'estime que l'usage judicieux de l'opium est bien plus à conseiller que celui de ce faux stupéfiant qu'est l'encyclopédie.
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Une encyclopédie choisit telles autorités, une autre choisit d'autres. Les autorités sont toujours une marchandise invendable. Quand vous en avez fini avec elles, vous savez quelques petites choses sur le sujet qui vous occupe et vous en savez beaucoup plus sur des choses sans importance. Plus d'une fois, vous sortez de là désespéré et en pleine confusion.
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...je parvins tranquillement à la conclusion que les livres n'étaient pas faits pour tout le monde. Et je continue à le penser. La dernière chose au monde que je conseillerai, c'est d'obliger tout le monde à apprendre à lire. Si on m'écoutait, on veillerait d'abord à ce qu'un petit garçon apprît le métier de charpentier, de maçon, de jardinier, de chasseur, de pêcheur. Les choses pratiques d'abord, au nom du ciel, et le luxe après. Or, les livres sont un luxe. Bien entendu, je m'attends qu'un enfant normal danse et chante dès le premier âge. Et qu'il joue à des jeux.
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...à mes yeux, le trait dominant d'un écrivain c'est son don d'"exploiter" le vaste silence qui nous enveloppe tous.
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Nous parlons beaucoup de nous comprendre et de communiquer, non seulement avec nos semblables, mais avec les morts, avec ceux qui ne sont pas encore nés, avec ceux qui habitent d'autres royaumes, d'autres univers. Nous croyons qu'il existe de formidables secrets à découvrir. Nous espérons que la science nous montrera le chemin et, sinon elle, la religion. Nous rêvons d'une vie dans un avenir lointain, qui sera radicalement différente de celle que nous connaissons aujourd'hui ; nous nous attribuons des pouvoirs indicibles. Et pourtant les auteurs de livres nous ont toujours donné la preuve non seulement de pouvoirs magiques mais de l'existence aussi d'univers qui empiètent sur le nôtre, qui l'envahissent et qui nous sont familiers bien que nous ne les ayons jamais visités autrement qu'en pensée.
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Une des grandes tentations, pour un écrivain, c'est de lire pendant qu'il est occupé à écrire un livre. Pour ma part, on dirait que dès l'instant où je commence un nouveau livre, je suis pris en même temps d'une frénésie de lecture. En fait, à peine suis-je lancé dans la rédaction d'un nouvel ouvrage que quelque instinct pervers me donne l'envie de faire mille autres choses : et non pas, comme c'est souvent le cas, par désir d'échapper mon travail. Je découvre simplement que je peux écrire et faire autre chose en même temps. Quand on est saisi du besoin de créer - dans mon cas, du moins - voilà qu'on devient créateur dans toutes les directions à la fois.
p.48
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Henry Miller
Il se peut qu'un jour la France cesse d'exister, mais la Dordogne survivra, tout comme les rêves dont se nourrit l'âme humaine.
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Traveling at a rate faster than the speed of thought—it has been hazarded that we may be able to accomplish this! — will we be able to read at all out there between the stars and planets? I ask because I assume that the model space ship will be equipped with lavatories as well as laboratories, and, if so, our new time-space explorers will undoubtedly bring with them their toilet literature.

*There* is something to conjure upon—the nature of this interspatial literature ! We used to see questionnaires from time to time demanding to know what we would read if we were going to take refuge on a deserted island. No one, to my knowledge, has yet framed a questionnaire as to what would make good reading on the stool in space. If we are going to get the same old answers to this coming questionnaire, i.e., Homer, Dante, Shakespeare, et Cie, I shall indeed be cruelly disappointed.

That first ship to leave the earth, and possibly never return—what I would not give to know the titles of the books it will contain!
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Demain , vous pourrez accomplir la destruction de votre monde. Demain, vous pourrez chanter au Paradis par-dessus les ruines fumantes de vos cités terrestres. Mais ce soir je voudrais penser à un homme, un individu solitaire, un homme sans nom nu patrie, un homme que je respecte parce que il n'a absolument rien de commun avec vous - MOI-MÊME.
Ce soir, je méditerai sur ce que je suis.
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Je pensais en ce temps-là que tous les événements tragiques de la vie ne se passaient que dans les livres, et que ce qui arrivait dans la vie n'était que de la petite bière. Je pensais qu'un beau livre était un lobe malsain du cerveau. Je ne savais pas que le monde entier pouvait être malsain !
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Seuls les fous peuvent saisir les choses avec tant de lucidité. Si vous êtes grand, ça va, et les gens croiront en vous, jureront par vous, et remueront la terre pour vous satisfaire. Mais si vous n'êtes grand qu'en partie, ou quelconque, alors ce qui vous arrive est perdu.
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Même un petit chien comprend quand on l'emporte à l'étang pour le noyer.
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Logique, logique ! "Le fou montre un souci constant de la logique !" Les Français aussi. Eh quoi ! Je ne suis pas un fou, surtout pas un fou français : je peux prendre quelques libertés, d'autant plus qu'il s'agit de l'oeuvre d'une imbécile.
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(Les fous ont une terrible obsession de la logique et de l'ordre, comme les Français.)
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Un bruit qui me donne les frissons c’est les sanglots dans le silence de la nuit. Il m’est arrivé plusieurs fois à Paris et jamais à New York ou Los Angeles, d’entendre des sanglots en passant sous une fenêtre mi-ouverte. .... Mais d’entendre des sanglots au milieu de la nuit est terrifiant. C’est toujours dans les quartiers pauvres qu’on les entends. Ils sont fait pour des écrivains, des poètes, des musiciens, il me semble. Les gens ordinaires ne les apprécient pas, ou pas suffisament.
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C’est souvent le cas chez nous. Le grand poète Roushkine je ne crois pas qu’il a été traduit en anglais, ni Pindar, ni Hölderlin, ni tant d’autres grands ! Nous sommes assez contents avec du vin ordinaire...
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Celui qui ne connait pas Nietzsche a vécu en vain. Notre sacré iconoclast, étant un Christ déguisé, est devenu un provocateur de premier ordre. Il domine, avec Dostoievsky, le siècle entier.
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