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Citations de Henri Barbusse (308)


On ne peut pas nier la pensée qu'on a du monde mais on ne peut pas certifier qu'il existe en dehors de la pensée qu'on en a. (...) Le monde tel qu'il semble nous apparaître, ne prouve que nous, qui croyons le voir. Le monde extérieur (...) est un mirage et une hallucination.
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Qu'est ce que je suis? Je suis le désir de ne pas mourir. Ce n'est pas seulement ce soir où me pousse le besoin de construire le rêve solide et puissant que je ne quitterai plus, mais toujours. Nous sommes tous, toujours, le désir de ne pas mourir. Il est innombrable et varié comme la complexité de la vie, mais c'est, au fond, ceci: continuer à être, être de plus en plus, s'épanouir et durer. Tout ce qu'on a de force, d'énergie et de lucidité, sert à s'exalter, de quelque façon que ce soit. On s'exalte avec des impressions nouvelles, des sensations nouvelles, de nouvelles idées. On s'efforce de prendre ce qu'on a pas pour se l'ajouter. L'humanité, c'est le désir du nouveau sur la peur de la mort. C'est cela: je l'ai vu, moi. Les mouvements instinctifs et les cris libres étaient dirigés toujours dans le même sens, comme des signaux, et, au fond,les paroles les plus dissemblables étaient pareilles.
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Nous ne sommes pas libres. Nous sommes attachés au passé. Nous écoutons ce qui a été fait toujours, nous le refaisons; et c'est la guerre et l'injustice (...) L'esprit de tradition infecte l'humanité et le nom de deux de ses manifestations affreuses, c'est...c'est la propriété et la patrie.
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Elle rejeta, souleva, écarta ses vêtements, s’en débarrassa comme d’une prison vivante, et s’offrit à lui, toute dénudée, toute sacrifiée, avec sa blessure de femme et son cœur.
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À certains moments, sans raison, on se rapproche ; puis, sans raison suffisante, on se retire loin l’un de l’autre.
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La guerre, aussi hideuse au moral qu’au physique
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Hier, me dit Paradis, il est venu ici même avec sa gamelle pleine de riz qu’i’ n’voulait plus manger.
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FRISSON DU RÉEL


C’est la nuit dans les jardins blêmes.
Les grands arbres sont consolés.
Passons, couple pur, étoiles
Ainsi que dans les vieux poèmes.

Sur un fût de marbre appuyés,
Nous dominons la sombre ville.
Une fenêtre, fleur tranquille,
Éclôt dans l’azur à nos pieds.

C’est un foyer voilé qui brille,
Un corps lointain qui tend les bras,
Des rayons étroits, des fronts bas.
L’humble étoile d’une famille...
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Et bien au-dessus des regards enfiévrés qui sont à terre, des corps sur qui s'étage la boue des bas-fonds terrestres et des champs gaspillés, tout cela afflue des quatre coins de l'horizon, et refoule l'infini du ciel et cache les profondeurs bleues.

Et ils sont légion. Il n'y a pas seulement la caste des guerriers qui hurlent à la guerre et l'adorent, il n'y a pas seulement ceux que l'esclavage universel revêt d'un pouvoir magique ; les puissants héréditaires, debout çà et là par-dessus la prostration du genre humain, qui appuient soudain sur la balance de la justice, parce qu'ils entrevoient un grand coup à faire. Il y a toute une foule consciente et inconsciente qui sert leur effroyable privilège.

– Il y a, clame en ce moment un des sombres et dramatiques interlocuteurs, en étendant la main comme s'il voyait, il y a ceux qui disent : « Comme ils sont beaux ! »

– Et ceux qui disent : « Les races se haïssent ! »

– Et ceux qui disent : « J'engraisse de la guerre, et mon ventre en mûrit ! »

– Et ceux qui disent : « La guerre a toujours été, donc elle sera toujours ! »

– Il y a ceux qui disent : « Je ne vois pas plus loin que le bout de mes pieds, et je défends aux autres de le faire ! »

– Il y a ceux qui disent : « Les enfants viennent au monde avec une culotte rouge ou bleue sur le derrière ! »

– Il y a, gronda une voix rauque, ceux qui disent : « Baissez la tête, et croyez en Dieu ! »
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Au commencement, dit Farfadet, je trouvais drôle quand j'entendais désirer la "bonne blessure". Mais tout de même, quoi qu'on puisse dire, tout de même, je comprends, maintenant, qu' c'est la seule chose qu'un pauvre soldat puisse espérer qui ne soit pas fou. (p.79 / Le Livre de Poche)
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- Ça, c'est vraiment des moyens déloyaux, dit Farfadet.

- Des quoi ? dit Barque, goguenard.

- Ben oui, des moyens pas propres, quoi, des gaz...

- Tu m' fais marrer, riposte Barque, avec tes moyens déloyaux et tes moyens loyaux... Quand on a vu des hommes défoncés, sciés en deux, ou séparés du haut en bas, tendus en gerbes par l'obus ordinaire, des ventres sortis jusqu'au fond et éparpillés comme à la fourche, des crânes rentrés tout entiers dans l'poumon comme à coups de masse, ou, à la place de la tête, un p'tit cou d'où une confiture de groseille de cervelle tombe tout autour, sur la poitrine et le dos. Quand on l'a vu et qu'on vient dire : "Ça, c'est des moyens propres, parlez-moi d'ça !"

- N'empêche que l'obus, c'est permis, c'est accepté...

- Ah là là ! Veux-tu que j'te dise ? Eh bien, tu m'f'ras jamais tant pleurer que tu m'fais rire !
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Les coups de fusil parlent bien la même langue, et ça n'empêche pas les peuples de s'engueuler avec, et comment !
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On est fait pour vivre, pas pour crever comme ça!
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Paradis me dit :
— Voilà, c’est la guerre.
— Oui, c’est ça, la guerre, répète-t-il d’une voix lointaine. C’est pa’aut’chose.
Il veut dire, et je comprends avec lui :
« Plus que les charges qui ressemblent à des revues, plus que les batailles visibles déployées comme des oriflammes, plus même que les corps à corps où l’on se démène en criant, cette guerre, c’est la fatigue épouvantable, surnaturelle, et l’eau jusqu’au ventre, et la boue et l’ordure et l’infâme saleté. C’est les faces moisies et les chairs en loques et les cadavres qui ne ressemblent même plus à des cadavres, surnageant sur la terre vorace. C’est cela, cette monotonie infinie de misères, interrompue par des drames aigus, c’est cela, et non pas la baïonnette qui étincelle comme de l’argent, ni le chant de coq du clairon au soleil ! »

Chapitre 24 - L'aube
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C'est quand y a plus rien qu'on comprend bien qu'on était heureux. Ah ! était-on heureux !
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Quand on apprend ou qu’on voit la mort d’un de ceux qui faisaient la guerre à côté de vous et qui vivaient exactement de la même vie, on reçoit un choc direct dans la chair avant même de comprendre. C’est vraiment presque un peu son propre anéantissement qu’on apprend tout d’un coup. Ce n’est qu’après qu’on se met à regretter.

Nous regardons cette tête hideuse de jeu de massacre, cette tête massacrée qui déjà efface cruellement le souvenir. Encore un compagnon de moins. . . On reste là autour de lui, intimidés.

– C’était. . .

On voudrait parler un peu. On ne sait pas quoi dire qui soit assez grave, assez important, assez vrai.

– Venez, articule avec effort Joseph, accaparé tout entier par sa brutale souffrance physique. J’ai pas assez de force pour m’arrêter tout le temps.

Nous quittons le pauvre Cocon, l’ex-homme-chiffre, avec un dernier regard écourté, presque distrait.

– On peut pas s’figurer. . . dit Volpatte.
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Dans un coin de cette sale petite maison encombrée de vieilleries, de débris poussiéreux de l'autre saison, emplie par la cendre de tant de soleils éteints, il y a, à côté des meubles et des ustensiles quelque chose qui remue.
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Sur la terre, champ de mort, se juxtapose étroitement le champ de tristesse du ciel.
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Après tout, qu'est-ce qui fait la grandeur et l'horreur de la guerre ?
- C'est la grandeur des peuples.
- Mais les peuples, c'est nous !
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Tout à coup, une explosion formidable tombe sur nous… Je tremble jusqu'au crâne, une résonance métallique m'emplit la tête, une odeur brûlante de soufre me pénètre les narines et me suffoque. La terre s'est ouverte devant moi. je me sens soulevé et jeté de côté, plié, étouffé et aveuglé à demi dans cet éclair de tonnerre...
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