À l'occasion du salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil 2018, Gwenaëlle Barussaud et Myrtille Tournefeuille vous présentent leur ouvrages " Célestine petit rat de l'opéra" aux éditions Albin Michel-jeunesse.
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On est à Paris ici ! Un poste pareil est pourvu en un jour, deux jours tout au plus ! Il faut aller vite, très vite, si l’on veut participer à la marche du siècle… A la marche, que dis-je ? A la course, plutôt !
Le client a toujours raison. Le client est la personne la plus importante de cette maison. Le client ne dépend pas de nous, c'est nous qui dépendons de lui. Le client n'est pas un gêneur : il n'interrompt pas notre travail, il est notre but. Nous ne lui faisons pas une faveur en le servant, c'est lui qui nous en fait une en nous donnant l'occasion d'agir ainsi.
Le client est une personne qui apporte ses désirs. C'est notre métier de les réaliser le plus heureusement pour lui et pour nous-mêmes. Voilà ce qu'est un client.
Après tout, l'amitié était un sentiment plus sage, plus tranquille, qui vous tenait à l'abri des tourments qu'engendre la passion.
Marie-Thérèse ne peut tout de même pas avouer devant ses parents qu'elle vient de faire l'expérience de la liberté. Debout à la place du cocher, les mains tenant fermement les rênes des 8 chevaux, elle a découvert le moteur de cette révolution qui les broie. Et elle a perçu, non sans frémir, que cette force est irrépressible.
Mais cet amour s'était éteint, sous le souffle de ses désillusions. Il n'en restait qu'un petit tas de cendres, fines, si fines, qu'il lui semblait parfois qu'il eût suffi qu'elle soufflât dessus pour qu'il n'en restât rien.
Pour votre gouverne, Mademoiselle, sachez que les employées qui ont l'honneur de travailler à l'Elégance Parisienne sont assez conscientes de leur chance pour ne pas mettre en péril un emploi que tout Paris leur envie.
Le siècle est à ceux qui entreprennent, qui innovent, qui travaillent. Si certains préfèrent rester à bayer aux corneilles en regrettant le vieux temps, c'est leur affaire !
C’est au prix de cette confiance, et en nous appuyant sur elle, que nous pouvons fidéliser notre clientèle, l’attirer, la séduire, répondre à ses désirs, mieux même : créer des désirs, inventer des besoins, dont elle-même ignorait jusqu’alors l’existence !
C'est donc ça, la liberté ? Cette sensation grisante, ce souffle puissant qui vous envahit la poitrine et vous rendrait capable de toutes les audaces. Un instant, elle songe au peuple français sous les fenêtres de Versailles. "Liberté ! criait-il. Liberté !" Et elle comprend que ce mot de liberté dont on a abreuvé le peuple est de nature à vous enivrer. Il vous donne quelque chose qui ressemble au courage, quelque chose de puissant et d'invincible. Soudain, elle a le vertige. On dit que la liberté en marche ne s'arrête jamais. Jusqu'où mènera-t-elle le peuple français ?
Les larmes me montent aux yeux. Ce n'est pas de la tristesse que j'éprouve. C'est de la colère. Je pense aux frais engagés par ma mère pour faire cette robe, au prix de la dentelle, aux soins déployés. Parce que je suis une ouvrière, je dois paraître une ouvrière, penser comme une ouvrière, agir comme une ouvrière. Cela signifie : pas de fantaisie, pas de fierté, pas d'ambition, pas de rêve. Obéir. Etre conforme à l'image qu'on attend de moi. Cette pensée me soulève d'indignation. un vent de révolte souffle dans mon cœur.