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Citations de Günther Anders (226)


En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté. Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur.
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C'est donc par rapport à ce nouveau modèle qu'il faut considérer le désir que nourrit l'homme d'aujourd'hui de devenir un self-made man, un produit : s'il veut se fabriquer lui-même, ce n'est pas parce qu'il ne supporte plus rien qu'il n'ait fabriqué lui-même, mais parce qu'il refuse d'être quelque chose qui n'a pas été fabriqué; ce n'est pas parce qu'il s'indigne d'avoir été fabriqué par d'autres (Dieu, des divinités, la Nature), mais parce qu'il n'est pas fabriqué du tout et que, n'ayant pas été fabriqué, il est de ce fait inférieur à ses produits.
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C'est en tant que morts en sursis que nous existons désormais. Et c'est vraiment la première fois.
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[…] l’industrie telle qu’elle est devenue ne poursuit pas d’autre but que de livrer à l’obsolescence aussi vite que possible ses produits déjà vendus afin de garantir ainsi la continuation de sa production. Donc : « Si le progrès désigne encore quelque chose, c’est alors le progrès du périmé ».
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Günther Anders
Les inventions techniques ne sont jamais seulement des inventions techniques.
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Il ne suffit pas de changer le monde. Nous le changeons de toute façon. Il change même considérablement sans notre intervention. Nous devons aussi interpréter ce changement pour pouvoir le changer à son tour. Afin que le monde ne continue pas ainsi à changer sans nous. Et que nous ne nous retrouvions pas à la fin dans un monde sans hommes.
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Quand des milliers de pages sont parties en fumée lors des autodafés de livres organisés par Hitler en 1933, aucune page absolument unique n'a brûlé, à la différence de ce qui s'était produit lors de l'incendie de la bibliothèque d'Alexandrie. Chacune d'elles avait en réalité des centaines ou des milliers de sœurs. Aussi ignominieuses qu'aient pu être les intentions de l’incendiaire, d'aussi mauvais augure qu'ait pu être son geste - laissant prévoir qu'il livrerait bientôt aux flammes tout autre chose que du papier -, la destruction qu'il opérait n'était encore, à ce stade, qu'une farce. Au milieu des cris de la foule qui dansait autour des bûchers, passait invisible, légère, hors de portée des flammes, une farandole moqueuse, celle des livre originaux criant : "Brûlez nos exemplaires ! Brûlez-les ! Vous ne nous brûlerez pas pour autant !" - avant de se disperser aux quatre vents. Les livres prétendument détruits vivent toujours aujourd'hui à des milliers d'exemplaires.
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Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutienne devront ensuite être traités comme tels.
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La mode est la mesure à laquelle l'industrie a recours pour faire en sorte que ses propres produits aient besoin d'être remplacés.
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Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser.
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Ce n’est qu’en habituant durablement le consommateur à cet état d’indécision et d’oscillation, c’est-à-dire en faisant de lui un homme incapable de prendre la moindre décision, qu’on peut être sûr de disposer de lui en tant qu’homme. C’est à cette fin et pour profiter de ses conséquences morales qu’on entretient chez lui l’incapacité à faire la distinction entre être et apparence, qui n’est peut-être en soi qu’une propriété phénoménologique contingente des retransmissions
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Günther Anders
Le mignon est donc une catégorie politique.
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Pathologie collective : alors que notre capacité à produire n’a aucune limite formelle, le monde qui en émane « excèderait absolument notre force de compréhension, la force de notre imagination et de nos émotions, tout comme notre responsabilité ».
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Les grandes inventions de la communication se contentent de surmonter les distances réellement grandes. Elles négligent les petites. Pour la distance qui sépare Vienne de Wiener Neustadt, les avions à réaction ne valent pas la peine. Conséquence : la faible distance reste aussi grande qu'elle l'était auparavant. Non, celle-ci devient même maintenant plus grande parce qu'elle doit être mesurées aux grandes distances rétrécies par les moyens techniques. Plus d'une fois il m'est arrivé ici à Vienne de recevoir en même temps des lettres qui avaient été postées le même jour à New York et à Wiener Neustadt. Cela ne signifie pas que New York est désormais aussi proche que Wiener Neustadt mais que Wiener Neustadt est désormais aussi loin que New York.

Vengeance - p. 121
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La puissance de l'élite du prétendu “monde libre“veille depuis des années, avec la vigilance la plus aiguë et avec les moyens colossaux dont elle dispose pour façonner l’opinion, à ce que le terme “totalitaire“soit exclusivement circonscrit à son sens politique spécifique. 
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La télévision a liquidé le peu de vie communautaire et d'atmosphère familiale qui subsistait dans les pays les plus standardisés. Sans même que cela déclenche un conflit entre le royaume du foyer et celui des fantômes, sans même que ce conflit ait besoin d'éclater, puisque le royaume des fantômes a gagné dès l'instant où l'appareil a fait son entrée dans la maison : il est venu, il a fait voir et il a vaincu. Dès que la pluie des images commence à tomber sur les murailles de cette forteresse qu'est la famille, ses murs deviennent transparents et le ciment qui unit les membres de la famille s'effrite : la vie de famille est détruite.
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Rien ne discrédite aujourd'hui plus promptement un homme que d'être soupçonné de critiquer les machines.

p. 17
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Bien qu'il soit plus borné que ses produits, l'homme est beaucoup plus vulnérable et périssable qu'eux. En tout cas, il ne lui vient pas à l'idée d'entrer en concurrence avec la longévité, pour ne pas dire l'"immortalité", qu'il peut, quand il le souhaite, conférer à ses produits.
Bien sûr nos produits ne sont pas à proprement parler "immortels" : la durée de conservation de nos fruits en boîte, des œufs brouillés que nous mettons au réfrigérateur, la durée de vie de nos microsillons "longue durée" ou de nos ampoules électriques est, elle aussi, limitée. Mais dans la plupart des cas, c'est nous, les hommes qui les avons rendus mortels, qui avons calculé et dosé leur durée de vie (pour pouvoir, par exemple, assurer la stabilité des ventes ou les développer). La seule chose qui ne soit pas notre œuvre, c'est notre propre mortalité. Elle seule n'est pas calculée. C'est pour cela qu'elle constitue un motif de honte.
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Günther Anders
Seuls les exaltés surestiment la force de la raison. La première chose qui incombe au rationalisme, c’est de ne se faire aucune illusion sur la force de la raison, sur sa force de conviction. C’est pour cela que j’aboutis toujours à la même conclusion : la non-violence ne vaut rien contre la violence.
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Divisé par mille, la saleté est propre. (Dicton molussien)
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