Il y avait aussi de bonnes choses sur cette terre. Des choses simples et honnêtes, comme les chiens. Ils vous aimaient et ils vous le faisaient savoir. Pourquoi les gens étaient si compliqués et cachaient des pensées hideuses derrière leurs sourires polis ? Il ne voulait même pas y penser, en cet après-midi si radieux, si chaud, de la fin de l’été.
Quelqu’un, un homme, respirait profondément. Puis il se mit à siffler. Une chanson d’Elvis, « Are You Lonesome Tonight ».
La caravane était recouverte d’une peinture jaune et brune qui s’écaillait et, au-dessus de la porte, un panneau défraîchi indiquait Highway Palace. Le palace était en ruine, ses fenêtres ovales fêlées ou cassées, luisantes comme des dents ébréchées, laissaient apparaître derrière elles des lambeaux de rideaux en dentelle. Rien de grandiose ni d’imposant dans ce lieu, autrefois pas plus qu’aujourd’hui sans doute. Pourtant, derrière les rideaux, un mystère semblait se tapir dans la poussière.