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Citations de Fritz-René Vanderpyl (13)


Philippe de Champaigne doit prendre sa place d’artiste français parmi ses contemporains, au-dessus des artisans intrigants et flatteurs qui, pendant trop longtemps, ont tenu dans l’ombre, sous leurs draperies factices, les vrais peintres du siècle de Louis XIV.

S’il y a un côté quelque peu étranger en apparence, je dirais presque protestant, dans l’art de Philippe de Champaigne, et plus spécialement dans le portrait qui nous occupe, c’est que Cromwell, Jansénius et la république de Guillaume le Taciturne, que j’ai évoqués chacun à leur tour, ont influé sur tout un siècle.
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Il est faux et injuste d’appeler primitifs certains novateurs de diverses périodes d’art très différentes, puisque ces périodes, sauf la toute première, bien entendu (mais quelle est cette toute première ?) dépendent irrévocablement des précédentes. Il en est d’ailleurs de même du mot archaïque.
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Amerighi appartient à cette famille de peintres dont font partie le Greco un peu plus vieux, Ribera, malgré sa révoltante banalité, un peu plus jeune, et à laquelle se rattache par des liens plus éloignés un Van Dyck par exemple. Chez tous ceux-là, on trouve cette sincérité qui ne craint ni l’insistance ni les redites et n’appartient qu’à ces peintres étrangers au pays où leur art trouve son expression.
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Mais les frères Van Eyck et Fouquet et Memling ont eu, eux, à l’encontre des Italiens, le souci de rendre le caractère matériel des choses. De nationalité plus jeune, moins poussés vers l’idéalisme, vivant sous des cieux moins bleus, ils connaissent le vent et la pluie et les rudes hivers qui les enfermaient chez eux. Dans la lumière douteuse et irrégulière de lampes à huile ou de flambeaux, blottis auprès du feu, ils passaient de longues heures perdues pour le travail à étudier un bibelot, une fleur desséchée, un bout d’étoffe qu’ils ne se contentaient pas de regarder seulement, mais qu’ils touchaient, qu’ils analysaient en écoutant un lai ou un rondeau. Il y a dans les petits cabinets hollandais une Noces de Cana de Gérard David véritable poème brugeois, qui est un des derniers chefs-d’œuvre de la grande école flamande, avant l’invasion de l'italianisme théâtral et spéculatif.
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On a reproché à Giotto de ne pas savoir dessiner le corps horizontalement placé, endormi ou au repos. Mais, n’exagérait-il pas la lourdeur du modèle afin de mieux rendre l’idée de sommeil, de fatigue, de mort?... Chez lui nous trouvons des oiseaux exécutés de façon telle que n’importe quelle époque académique postérieure n’eût rien pu y corriger. Qu’il ait été berger ou frère lai, peu importe, Giotto reste, dans le sens le plus absolu du mot, un maître qui traite de tout et qui mène tout à bonne fin, pénétré de ce qu’énonçait Chardin six siècles plus tard : « On se sert de couleurs mais on peint avec le sentiment » et non comme l'écrivait Michel-Ange à l’évêque de Sinigaglia : « on peint avec le cerveau ».
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Malgré la splendeur un peu assise de la cour de Louis XIV, malgré l’occasion qu’ont alors même les peintres médiocres de se prodiguer, malgré le génie certain de Poussin, il n’y a pas une époque plus embarrassante à analyser, à chaque fois qu’on y retourne, je dirais presque à découvrir, que celle du grand roi.

Au Louvre les Claude Lorrain sont gâtés par le voisinage sirupeux ou enfumé des toiles de Jouvenet, Youet, Le Sueur, etc...

Tous ces gens, pourris de métier, ne quittant pas leurs ateliers cossus, vous gênent pour regarder le maître de V Enlèvement des Sabines, ou celui dont Turner se disait le digne élève
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Le Caravage, fils prodigue d’un maître maçon, se fait manœuvre. S’il n’est pas à proprement parler un étranger dans son pays, il l’est pourtant par son éducation négligée et son manque de culture. De même que le Greco en Espagne et Ribera à Naples, du fait de leur origine, il était barbare chez lui par sa rudesse populaire. C’est aussi le cas de beaucoup de peintres hollandais de basse extraction et qui échappent, dans ce pays de réforme, à l’idéalisme religieux des séminaires.
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Dans le Nord, entre la Loire et l’Escaut, ceux qu’on appelle Primitifs sont les Van Eyck et leurs élèves, Jehan Fouquet puis ces artistes de l’École de Bourgogne aux noms oubliés, qui nous ont laissé les traits de Philippe le Bon et de Jean sans Peur (coll. Sauvageot), où se lit toute l’histoire de leur cour aristocratique et politicienne.
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L'effort de Picasso se dissout en un éphémère mode ornemental, celui de Wiertz ne devait servir qu'au développement d'un genre d'illustration (dont les premières traces se découvrent chez Hugo lui-même et dont Gustave Doré sera le grand ouvrier). Mais dans les temps à venir, la peinture ne pourra rien devoir à l'un pas plus qu'à l'autre.
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Au Salon de Paris, commencent les déboires d'Antoine Wiertz avec la critique, déboires qui empoisonneront son existence. Il n'a pas toujours tort.
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Il ne suffit pas, dira-t-on, d'ouvrir les yeux pour comprendre le sens quasi-ésotérique de la beauté. L'éducation de l'œil se fait en même temps que celle de l'esprit et du cœur.
C'est après avoir connu les douloureuses épreuves de la vie, que l'homme saisit le mieux la pensée de l'artiste.
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Alors, voilà Wiertz avec toutes ses possibilités, avec son charme, sa fantaisie et sa détestable facilité, avec trop de mémoire, avec ses incertitudes quant au goût et ses certitudes quant au but: dominer spirituellement et non pas seulement grâce à son pinceau, mais dominer avec la seule aide de son pinceau son époque, cette époque que Victor Hugo, pareillement, est destiné à considérer comme son bien.
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Wiertz, enfant du peuple, n'est pas une exception: les self made men de la palette foisonnent entre la Méditerranée et la mer du Nord — autrefois et à présent — ; du reste, il est le rejeton unique et dorloté auquel à quinze ans on reconnaît du génie ce qui n'est pas fait pour calmer la superbe d'un jeune être merveilleusement (mais incomplètement) doué Certes, du point de vue technique, ses dons valent ceux d'un Delacroix, dont il est le contemporain dans le sens le plus strict du mot, puisque, né six ans après l'auteur des Massacres de Scio, il lui survit à peine d'une vingtaine de mois. Pendant un quart de siècle, leurs efforts existent parallèles et sur une étendue de territoire ne dépassant pas la distance de Paris à Dijon, peu importe si le pointillé d'une frontière le traverse.
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