Citations de Frédéric Ploquin (22)
La surabondance d'information peut parfois aboutir, en fait, à la détruire.
C'est si facile de se prendre au sérieux quand on est journaliste !
Oui, nous ne sommes que des matricules , corvéables à merci ,ou plutôt à disposition de notre haute hiérarchie qui ne pense qu'à ses privilèges et à se servir en premier.
Quand nous touchons notre souffrance avec pleine conscience,
nous commençons à la transformer
Quand on est expédié en territoire inconnu, le mieux est de prendre conseil auprès des collègues déjà passés par là.
Longtemps, la Colonia a été dotée d'une sorte de tribunal interne (le Herrenabend), dont on dit qu'il obligeait les familles sanctionnées à se frapper mutuellement en public. Le travail forcé était imposé aux condamnés, qui, pour ne pas échapper à la surveillance, portaient des vêtements rouges le jour et blancs la nuit. Le privilège sexuel revendiqué par Paul Schaefer parachevait la répression en émoussant les capacités de réaction des enfants mâles. Ceux qui refusaient de se soumettre et tentaient de fuir étaient considérés comme des « psychopathes» à la « personnalité éclatée » - comme ceux que la police politique allemande envoyait en camp de rééducation pour les « guérir ».
Un deal sordide aurait présidé à la fondation de la communauté : on laissait Schaefer vivre sa sexualité hors-la-loi, en échange de quoi il offrait le gîte et le couvert à ses compatriotes. La présence parmi les dirigeants de la Colonia Dignidad, durant les premières années, de l’ancien nazi Hermann Schmidt, offrait une garantie incontestable ; l’homme était même l’un des piliers de la fameuse Société Dignité de bienfaisance et d’éducation.
Les historiens signalent ainsi le séjour sur place de Walter Rauff. Considéré comme l’inventeur des camions de la mort (les Spezialwagen, véritables chambres à gaz mobiles), il fut également l’un des responsables du camp de concentration de Mathausen. Il aurait vécu à la Colonia Dignidad jusqu’au milieu des années 70. [pp. 281-282]
la justice française face à "l'homme dont les chiens couvraient les cris des torturés"
l'homme dont les chiens couvraient les cris des torturés
Les préfets qui, dans leur vie, n’ont pas été policiers n’ont pas la tâche facile .
Quand on aime les « poulets », on a du mal à croire qu’ils soient pourris, même quand on vous le répète. Ces vérifications dans lesquelles le préfet compte se lancer consistent d’abord à tenter de se prouver qu’ils ne le sont pas. Pas pour les accabler, mais pour éradiquer la mauvaise, la méchante rumeur. « Couper la tête aux canards », comme on dit.
"Hé, j'ai trop envie de rouler en Ferrari !
- En Ferrari... sa mère... vrooom !
- Avec le soleil, là, putain, trop bon !
Dans un service de police, on ne peut impunément rester sourd à la rumeur. Elle recèle forcément quelque chose. Si elle s’amplifie, ce qui est précisément le cas, il faut y aller voir.
La police marseillaise manque de chefs qu’on respecte, pour qui on mettrait en avant sa poitrine. Pour s’en sortir, il faut être ou alcoolique ou voleur… Mais voler des Arabes comme ils le faisaient à la BAC, c’est pas une bonne idée : ils vont te balancer tout de suite.
Le prochain nid de frelons, est-ce à Marseille qu’on le découvrira ?
Le pire étant que la plupart de ceux qui rapportent ces bruits le font comme s’il s’agissait là d’une fatalité marseillaise, de vieilles habitudes sur lesquelles on ne peut espérer avoir prise. Plutôt perturbant.Il faudra, pour percer le mystère, trouver un autre angle d’attaque.
Reste à se faire mousser auprès des élus, et pas seulement ceux de l’UMP qui ne tiennent que la partie bourgeoise de la ville, pas ces quartiers populaires dans lesquels on le réclame.
Si tout finit par se savoir, c’est qu’au fond, dans ces quartiers, on est un peu en famille. Qui n’a pas un parent, même lointain, à la Busserine, la « mère de toutes les cités », comme disent ici certains ?
Courir pour sentir une ville, rien de tel. Quelque chose ne va pas ? Cela saute aux yeux. Il faudra regarder du côté de la mairie qui ne semble pas avoir bien pris la mesure des difficultés.
On fait sauter un fusible alors que toute l’usine électrique est à refaire.